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Patrice Lair : Le titre, « j'y crois fermement »

Publié le dimanche 26 février 2017 à 3:05 par Bruno Hermant
Le coach du Paris Saint-Germain est revenu sur la victoire de ses joueuses lors du derby francilien sur la pelouse de Juvisy (2-1). Le stratège breton était satisfait de l'état d'esprit de son groupe.

Première mi-temps compliquée, la situation décantée en seconde : 

« Il a fallu faire des changements, en changeant de système. On avait démarré avec un 433, et on est repassé en losange, dans un système que l'on a l'habitude de pratiquer, avec lequel on a le plus de repères. Il n'y a que pour Formiga que c'était plus compliqué, qui a eu du mal à se situer dans ce schéma. Et en seconde mi-temps, en faisant entrer les jeunes Katoto et Geyoro, , j'ai attendu un petit peu et je voulais même faire passer Lawrence un cran plus haut dans le couloir, pour débloquer la situation, être plus percutant. Mais je n'ai pas eu besoin de le faire, puisqu'on a trouvé la solution sur un coup de pied arrêté avec Paredes. Puis juste après, Katoto a marqué le deuxième but. La où je suis un peu déçu, c'est le but encaissé qu'on a pris. On a voulu marquer le troisième but trop vite alors qu'il fallait être patients. Il fallait essayer de bien garder le ballon, les faire sortir, parce que Juvisy était obligé d'attaquer pour essayer de revenir à la marque. Et on a pris ce but qui aurait pu nous poser des problèmes. Juvisy reste quand même une équipe difficile à manoeuvrer à domicile. On l'a vu, Lyon qui a eu des problèmes à Bondoufle. Il y a des filles de qualité, comme Thiney qui a réduit la marque. C'est une bonne équipe, c'était un match physique, un match engagé, mais c'est un match qui va nous servir. Et je pense qu'il y aura encore une belle empoignade en Coupe de France dans quinze jours. »

La victoire à Juvisy, le tournant de la saison : 

« On est européens (pour l'an prochain). On l'est parce qu'on va récupérer nos quatre points. Ca fera huit points d'avance sur Montpellier. Et on reste au coude à coude avec l'OL. Je suis toujours optimiste. Je veux absolument qu'il y ait un gros match au Parc OL en fin de saison pour le football féminin. J'y crois fermement. Et puis, le meilleur l'emportera sur le terrain. Mais pour nous, l'évolution de l'équipe depuis le mois de juillet, avec un groupe qui a subit beaucoup de départs, aujourd'hui, de faire une très bonne avancée sur le plan Européen va nous faire beaucoup de bien, de libérer les esprits, pour espérer encore faire de belles choses en Coupe de France, mais aussi en Champions League. »

Nouvelle blessure pour Katoto : 

« Oui, elle s'est refait mal derrière la cuisse. C'est un mauvais moment à passer pour elle. Mais je ne suis pas inquiet, c'est une bonne joueuse, elle va revenir. Elle va rester un peu sur le côté. Dans l'état d'esprit, Grace Geyoro a fait aussi une bonne entrée, je la préserve un peu. Amandine Henry va repartir, il faudra compenser son départ au milieu de terrain. Il y a des filles comme Diallo, qui n'a pas joué ce soir, ou Morroni. On a de bonnes jeunes joueuses qui ont déjà prouvé leurs qualités en début de saison, sur lesquelles je vais m'appuyer par la suite. Elles sont prêtes. On va s'accrocher, on sait bien qu'on a une saison difficile. C'est une belle victoire ce soir. J'aime bien ces victoires la, ou on est obligé d'aller au bout de nous-mêmes pour l'emporter. C'est tellement plus agréable de gagner un match de cette manière, que de l'emporter 11-0 comme la semaine dernière, où il n'y a pas de vértiables enseignements à tirer. La, on progresse, les jeunes passent un cap. Celles qui arrivent vont se mettre dans le bon sens. Pour Formiga, ca va venir, c'est normal, elle a encore un peu de mal à se situer. C'est la même chose pour Andonova, ca va venir progressivement. L'état d'esprit des filles était bon, elles sont contentes. On a eu une petite pression ce matin, en expliquant aux filles qu'il fallait absolument l'emporter et que ce ne serait pas facile içi, mais qu'il fallait se mettre à l'abri pour les places qualificatives pour l'Europe l'an prochain. C'était important. Il y a eu une grande avancée pour nous en Championnat. Avec Lyon, on est en avance. Lyon est en avance au niveau mondial, nous, c'est déjà bien de le montrer au niveau Français. »

Les internationales en sélection : 

« C'est bien. Elles vont toutes partir pratiquement. Je suis content quand elles vont partir en sélection. Cela veut dire qu'on a des joueuses intéressantes dans toutes les sélections. Et le football féminin français doit pouvoir s'appuyer la dessus. Moi, cela ne me dérange pas. Je leur ai dit lors de la causerie que j'espérais qu'elles allaient toutes jouer. Quitte même à ce qu'elles reviennent fatiguées. Parce que j'attends qu'une seule chose : d'avoir que des titulaires internationales dans mon équipe. C'est la marque de fabrique des équipes que je dirige. J'ai connu ça à Lyon. J'espère également le connaitre à Paris. »

Les performances mitigées des Bleues : 

« L'équipe de France, c'est un problème mental, c'est tout. C'est dans la tête. Le jour où on aura compris qu'il faut se sublimer pour gagner un match difficile, d'avoir cette force... Ce n'est pas la pression, ces filles-là ont joué dans des grands clubs, certaines ont été championnes d'Europe en club, je pense qu'elles sont capables cet été d'être championnes d'Europe avec la France. Je le dis depuis 2010, je n'arrête pas de dire qu'on a la meilleure équipe. Pourquoi ça bloque ? Parce qu'il faut qu'on arrive à comprendre qu'on a un effectif de qualité, des joueuses de qualité, mais que le jour J, il faut avoir la confiance, une force mentale pour gagner le match. Je ferais toujours la comparaison avec l'année où je suis arrivé à Lyon. On faisait une montagne des rencontres face aux Allemandes, Postdam... Je leur disais "non, mais arrêtez un petit peu..." Quand je suis arrivé à Paris cet été, dès le mois de juillet, j'ai dit aux filles qu'on allait battre Lyon. On m'a pris pour un fou. Mais on l'a fait. Pourquoi ? Parce que même si on a une équipe un peu plus faible, on s'approche et à un moment donné, on a une force intérieure qui permet de se sublimer. Et le jour J, d'être présent. L'équipe de France, c'est ce qui leur manque d'après moi... Le jour où l'équipe se retrouve en quarts, ou en demi-finale, les joueuses doivent se dire qu'elles vont passer, que c'est le moment de le faire. Que les pieds ne tremblent pas. On a la qualité technique et tactique. Ce n'est pas un problème de qualité, mais de force mentale. C'est tout. »

7 joueuses dans la liste FIFPro : 

« C'est bien, mais c'est le travail du PSG depuis plusieurs années. Je ne suis en poste que depuis sept mois. Je n'y suis pas pour grand chose. J'arrive avec mes idées, ma folie. Je suis la pour gagner, j'ai envie de gagner. Il a fallu se mettre minable dans le dernier quart d'heure ce soir pour l'emporter. S'accrocher sur des ballons... Mais c'est ainsi qu'on progresse. On voit le bon état d'esprit du groupe, voir aussi les filles fêter la victoire dans le vestiaire, ce sont les meilleurs moments. Et bravo à Juvisy, qui a fait un bon match. Juvisy pourrait être derrière nous s'ils n'avaient pas ratés leur première partie de saison. »


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