L'entraîneur du PSG féminin Jocelyn Prêcheur était face aux médias allemands pour la conférence de presse suivant le match nul entre le Bayern Munich et le PSG (2-2). Le coach parisien est revenu sur la rencontre, son déroulement, le fait que ses joueuses ont perdu le fil durant la rencontre alors qu'elles avaient un plan de jeu bien en place avant le but bavarois, ainsi que sur quelques points tactiques. Propos en intégralité.
Sur le résultat de la rencontre :
« C'est une grande satisfation et une grande fierté de finir premières du groupe, alors qu'on avait perdu les deux premiers matchs de cette phase de groupe. A propos du match de ce soir en particulier, on va retenir surtout le résultat, le fait qu'on se soit battu jusqu'à la fin pour arracher ce match nul. Et après sur le plan du match, j'aurai énormément de choses à dire sur le plan tactique et mental.»
Qu'est-ce que vous avez voulu améliorer par rapport au premier match que vous aviez perdu à Paris ?
« On a beaucoup travaillé depuis sur le plan offensif notamment. On voulait aussi aller les chercher un petit peu plus haut, ce qu'on a bien fait pendant à peu près 30 minutes. Et après après le premier but, mon plan tactique est un peu parti en fumée. C'est devenu un match complètement fou, et c'est-ce que je regrette, parce qu'on était bien. Et c'est dommage qu'on soit sorti du match mentalement, on va dire pendant une bonne vingtaine de minutes, un quart d'heure et plus. Au moins les 10 premières minutes de la mi-temps, ça aurait pu nous coûter très cher. Et on était à un moment donné beaucoup trop nerveux.»
Etiez vous informé du résultat dans l'autre match alors qu'il y avait 2-2 en fin de match ?
« Non, on avait décidé dès le début en tout cas sur le banc de ne pas suivre l'autre match, ce qui se passait là-bas. On était sur une dynamique de 9 matchs avec 9 victoires. On était venu vraiment pour au moins faire un match nul ici. La première fois que j'ai posé la question, c'était déjà les arrêts de jeu. Le match était vraiment intense donc je suis resté vraiment dans le match jusqu'au bout. Je n'ai même pas vu le temps passer, je ne me suis même pas posé la question de demander comment ça se passait de à Amsterdam.»
Est-ce qu'il y avait des raisons tactiques pour remplacer Bachmann suffisamment tôt dans dans le match ?
« Non, on avait fait le choix de mettre Ramona pour qu'elle puisse, dès le début justement, aider l'équipe à garder le ballon. On voulait gagner la bataille de la possession, ce qu'on a plutôt bien fait encore une fois pendant 30 minutes. Et Ramona avait joué, elle est sur une dynamique positive pour le moment. Mais on sait que sur des matchs d'une très haute intensité, pour le moment, c'est difficile pour le moment de qu'elle garde son efficacité au-delà de 60/70 minutes. Puis j'ai la chance d'avoir des grandes joueuses aussi sur le banc, donc c'était aussi une volonté d'injecter du sang neuf et d'utiliser Lieke Martens le plus tôt possible. Parce que elle a aussi cette capacité de marquer à n'importe quel moment.»
Le PSG avait-il connaissance de la présence de Tuva Hansen en défense centrale ? Est-ce que PSG en a profité pour récupérer le ballon plus vite du fait de sa titularisation ?
« Oui, on a vu que c'est elle qui avait joué contre la Roma et ce weekend contre Hoffeinheim, c'est Sembrandt qui a joué défenseure centrale gauche mais on savait qu'elle n'était pas qualifiée. Bien sûr, on avait identifié ce point, on a vraiment voulu orienter le jeu du Bayern vers leur côté gauche, et notamment limiter l'influence de Viggosdottir. Notamment l'empêcher de jouer long. Donc il y avait une volonté d'orienter le jeu à gauche et de presser un peu plus sur Hansen. Ce qu'on a fait encore une fois plutôt bien pendant 30/35 minutes.»
Vous avez dit plusieurs fois maintenant que le match vous a échappé après 30 ou 35 minutes et vous avez dit que c'était une question mentale un peu, mais peut-être aussi tactique. Qu'est-ce qui a changé selon vous dans ce moment du match ? Qu'est-ce que le Bayern a fait mieux ?
« Le ressenti que on a eu, c'est qu'en début de match, les deux équipes étaient très crispées. Très tendues. Et j'avais le sentiment qu'on était en train de prendre l'ascendant, plus le match avancé, doucement. Mais on prenait l'ascendant vraiment sur le plan mental aussi sur le match. On prenait le contrôle. Et ce qui a surtout changé, c'est qu'après cette première action dangereuse du Bayern, et le corner derrière, et leur but, ce sont surtout elles qui se sont libérées complètement. Et nous au contraire, ça nous a un petit peu terrorisé, on a joué très crispé. Et c'est surtout là que je trouve qu'on est revenu un peu à ce qu'on faisait il y a 4 ou 5 mois, alors qu'on avait bien progressé sur ces aspects là depuis.
Jusque-là, ils n'avaient quasiment jamais centré et c'était vraiment une des clés du match. On voulait les empêcher de le faire, c'est pour ça qu'on est revenu à un 4-3-3. Alors qu'on jouait beaucoup en 3-5-2 en Ligue des Champions. C'était vraiment pour fermer les couloirs et avoir le 2 contre 2 sur les côtés. Et jusque-là, on le faisait bien. Ils n'avaient quasiment pas fait un seul centre et là, c'est là qu'on a un peu lâché. Et si vous laissez le Bayern faire avec les qualités des attaquantes qu'elles ont, dans les couloirs, si on ne va pas fermer, et qu'on commence à les laisser centrer, alors on se met en difficulté tout seul.»
Alexander Straus, entraîneur du Bayern Munich : « Les joueuses méritaient tellement plus. Je ne sais pas quoi dire. C'est brutal, c'est triste. C'est honnêtement très difficile de devoir en parler maintenant. Les quatre équipes de ce groupe se seraient qualifiées si elles avaient été dans un autre groupe. Mes joueuses ont été d'un haut niveau, elles ont rendu une performance de haut niveau, je suis tellement fier d'elles.»
