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Prêcheur avant Le Havre/PSG : «Être prêt à imposer notre jeu»

Publié le dimanche 10 décembre 2023 à 7:55 par Bruno Hermant
L'entraîneur des féminines du Paris Saint-Germain Jocelyn Prêcheur s'est présenté face à CulturePSG lors du point presse précédent la rencontre face au Havre, comptant pour la 10e journée de D1 Arkéma. Le technicien s'est exprimé sur la rencontre à venir, l'état de son groupe, les retours de blessures, le calendrier à venir, la prochaine fenêtre de transferts en janvier, les potentielles prolongations de contrat et enfin, les propos de l'attaquante Marie-Antoinette Katoto durant la trêve. Transcript complet.

Après cette trêve internationale, pouvez vous nous faire un petit point sur l'état du groupe, comment vont les troupes après deux petites semaines de matchs internationaux ?

« On va dire que la facture est encore un peu élevée. De ce rassemblement international, malheureusement, Marie Katoto est revenue avec une liaison musculaire qu'elle s'est faite sur le match contre l'Autriche. Et d'ailleurs pour ça qu'elle a, comme vous le savez, quitté le rassemblement. Laurina Fazer s'est fait une entorse de la cheville en U23. Cocnernant son indisponibilité, on ne sait pas trop encore si c'est moyen ou long. On attend l'évolution des prochains jours pour être vraiment fixé et refaire des images, en tout début de semaine prochaine.

Et Jackie Groenen, vous l'avez vu aussi, elle n'a pas joué le match contre contre la Belgique, par rapport à une douleur au genou. C'est un peu les ligaments, un peu la fatigue, ce n'est pas grave. Il y a des traitements à faire et il y aura une indisponibilité qu'on espère assez courte. Après, on a quelques petits bobos musculaires sur Ana Vitoria et on espère que ça va se régler assez rapidement. »

Pour Constance Picaud et Sandy Baltimore, est-ce qu'elles sont de nouveau aptes ?  

« Pas tout à fait. Elles sont en fin de réatlhétisation. Les premiers testings de Constance sur sa main jeudi étaient plutôt bons. On a une reprise dans le groupe imminente, en fonction du dernier testing avec le docteur. Sandy a repris la course cette semaine, c'est plutôt positif, on est dans les temps. On espère avoir un retour dans le groupe la semaine prochaine, le plus tôt possible bien sûr par rapport aux échéances qui arrivent. »

Pour cette fois, le PSG a plutôt été avantagé par le calendrier dans le sens où, après la trêve internationale, le PSG rejoue dimanche soir, et pas vendredi comme Lyon par exemple. Mais il y a aussi les deux matchs en retard au mois de janvier avec 11 matchs en 35 jours. Comment réagissez vous par rapport à cette planification ?

« Déjà, je pense qu'on a eu le pire planning possible ! Depuis le début de la saison, parce qu'à chaque fois, on a moins de trois jours de préparation entre le championnat et la Ligue des Champions. Par rapport à cette trêve, c'est vrai que le fait de jouer le dimanche nous donne nous donne un jour de récupération en plus. Mais derrière, on va enchaîner trois matchs en six jours. Le jeudi contre la Roma, puis dimanche en championnat et le mercredi suivant à Rome. Encore une chose inédite qui n'existait pas avant, mais bon, on s'adapte. Et puis par contre, c'est vrai qu'en janvier là, on va faire pareil.

On va avoir une cadence qu'on a jamais eu, donc on y pense déjà. Il va falloir bien bien anticiper, avoir un groupe impliqué. Parce que forcément, on va devoir faire tourner. Il sera impossible pour n'importe quelle joueuse d'enchaîner tous ces matchs-là. C'est aussi pour ça que je développe quand-même pas mal, que j'essaie de développer pas mal les jeunes qu'on a, d'accélérer le dévelloppement de leur poste de formation, leur donner aussi des temps de jeu quand elles peuvent jouer. Donc le groupe devra répondre présent et montrer qu'on va pouvoir s'appuyer sur lui, parce qu'on va en avoir besoin. »

Est-ce que dans cette optique-là, le fait d'avoir des des grosses cadences, est-ce que vous pensez déjà (la direction sportive et vous) à 1 recrutement possible ? ou allez-vous uniquement vous appuyer sur ce groupe-là ?

« On en a un petit peu discuté. Maintenant, moi pour être honnête, me concernant, je suis vraiment focalisé sur les échéances qui arrivent, qui sont quand-même déterminantes pour nous. J'imagine que la direction pense, penche déjà sur le mercato. Maintenant, on a quelques dossiers, mais je pense aussi qu'on a un groupe sur lequel on essaie de construire. Il y a des joueuses et des choix qui ont été faits cet été quand-même.

On veut s'appuyer quand-même beaucoup sur des joueuses d'avenir, pour qu'elles soient prêtes dans une ou une saison et demie, ou deux saisons grand maximum, pour vraiment préparer la suite. On pourrait même pour parler de reconstruction de l'effectif. Donc, ce qui est un peu contraignant, et plus difficile à court terme, mais c'est un pari qui est fait aussi sur le moyen terme. Ces périodes-là, je pense aussi que si on veut être logique, il faut continuer cette même philosophie, et s'appuyer sur toutes nos jeunes. Et au contraire, les lancer sur ce type d'échéance.

Le format du championnat, des play-offs nous donne aussi une certaine flexibilité. Dans le sens où nous ne sommes plus obligés de tout gagner, comme ça l'était avant. Il faut pas non plus faire n'importe quoi en championnat, j'entends bien, mais si on a mis autant de joueuses d'avenir dans l'équipe, autant de jeunes et qu'en plus derrière on lance un centre de formation, il faut aussi que les actions soient en cohérence avec cette politique et que l'on s'appuie sur ces jeunes. Sinon, si elles n'ont pas d'avenir ici, ce n'est pas logique, je pense qu'il faudra un équilibre à trouver.

Je n'exclus pas non plus l'arrivée quand-même d'un ou deux renforts pour cet hiver bien entendu. En tant que entraîneur, on veut toujours avoir les meilleurs joueurs du monde ! Maintenant, il y a une réalité économique, une réalité sportive, surtout une réalité politique qui s'inscrit plus à moyen et long terme. Donc à moi aussi de la respecter, à la prendre en compte et à travailler avec ses jeunes potentiels pour qu'elles deviennent de vraies joueuses du Paris Saint-Germain. »

Si vous aviez la possibilité de ne recruter qu'une seule joueuse, sur quelle ligne serait votre priorité ?

« Je dis plutôt défensif. Défensif, plutôt axial même ou latéral en fonction de comment cela va se passer. Mais on va dire plutôt défensif. »

Dans cette optique d'avoir un groupe assez jeune, il y a quand-même quelques cadres qui ont 25/27 ans environ et qui, pour beaucoup, arrivent en fin de contrat. Vous n'êtes pas forcément la bonne personne sur laquelle il faut poser cette question mais auriez vous de bonnes nouvelles à nous à annoncer sur ces dossiers ?

« Je sais que ça discute bien sûr. On a quand-même effectivement, des joueuses emblématiques et historiques du PSG qui arrivent en fin de contrat. Des joueuses importantes bien sûr, la direction a a pris chacun des dossiers avec beaucoup de sérieux. Tout le monde est très motivé pour trouver un accord, pour prolonger toutes ces joueuses. Maintenant, je n'ai pas eu moi, de mon côté encore une officialisation d'une nouvelle dans un sens ou dans un autre. Je sais que les discussions sont bien avancées, je reste confiant et optimiste pour qu'on prolonge ces joueuses importantes, oui. »

Pour revenir sur la rencontre face au Havre, il s'agit réellement d'une équipe de milieu de tableau. A quel type de match vous attendez-vous ?

« Jusque-là, les observations et les analyses qu'on a faites du Havre, on a remarqué que c'est une équipe qui favorise plutôt le jeu, qui essaie de jouer même contre des adversaires intrinsèquement peut-être plus fort qu'eux. Je trouve qu'ils sont sur une très bonne dynamique. Si on ne regarde que les trois ou quatre dernières journées, ils sont plutôt même plutôt positionnés dans le haut du tableau. Ils sont vraiment sur une bonne série, donc ça va être encore un match compliqué.

Eux, cela fait quinze jours qu'ils le préparent. Donc encore une fois, je récupère mes joueuses ce vendredi, je n'ai eu qu'une séance et on joue dans deux jours. Donc on a peu de temps pour préparer ce match mais on les a quand-même observé. D'où le travail d'analyse, qui est important à faire en amont, ça va être un match compliqué chez eux. Ils essaient de faire du jeu, donc ça va. Il va y avoir une bataille sur la possession j'imagine, sauf s'ils changent de stratégie. De notre côté, on essaie de se préparer à différents scénarios, et en tout cas, être prêt à imposer notre jeu. »

Il y a aussi la possibilité de faire un petit écart du fait du calendrier (Montpellier/PFC) dans le top 4...

« Oui les équipes du haut de tableau s'affrontent, on verra de toute façon. Là, honnêtement, je sais que je devrais plus regarder ce qui se fait au niveau des résultats des autres équipes, mais pour le moment je me consacre à l'équipe et on essaie de prendre le maximum de points. Depuis la défaite contre Lyon, pour l'instant, on fait un sans faute, on a besoin aussi de prendre des points, on a besoin de de toujours progresser.

On a des chantiers importants offensifs, si c'est mieux en championnat, on voit que offensivement c'est toujours difficile. En Ligue des Champions, on n'a toujours pas marqué, on a besoin de retrouver aussi une certaine confiance. Là, on va être obligé de tourner avec les absences, on a des automatismes à chercher pour les matchs suivants, pour le match contre le PFC. C'est un match qui est important pour nous, qu'on prépare du mieux possible, malgré la trêve internationale. Et à nous à essayer de le rendre le moins difficile possible. Mais Le Havre est une bonne équipe, ça ne va pas être simple. »

Des paroles qui ne sont pas passées inaperçues, durant la trêve, Marie Katoto a été interrogé par France Info et France Bleu Paris. Elle exprimait son ressenti sur le PSG depuis son retour, qu'elle ne se reconnaissait pas forcément pas dans l'équipe, qu'il y a eu beaucoup de changements, qu'elle s'est sentie un peu perdue. Est-ce que cela vous a surpris venant de sa part ?

« Non pas du tout, je peux le comprendre bien sûr, parce que c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de changements. On le sait mais encore une fois, je pense que c'est un mal pour un bien. C'est vrai que les transitions, comme je l'évoque souvent, sont difficiles. Mais l'objectif, c'est vraiment de faire grandir l'équipe, c'est vraiment de faire évoluer la la section féminine. C'est vrai qu'il y a aussi de la part de la direction peut-être une reconstruction aussi de l'effectif qui change beaucoup sur ces deux dernières saisons. Avec la volonté aussi d'intégrer de jeunes joueuses pour préparer l'avenir, en tout cas même à moyen terme.

On a changé de camp d'entraînement, mais ça, heureusement. C'était à Bougival, j'applaudis des deux mains, c'était vraiment indispensable ! Ce sont des étapes donc bien sûr, quand on bouleverse des habitudes, que tout arrive un peu d'un coup... Mais il y a eu la volonté il y un an et demi de prendre un nouveau départ de changer de faire vraiment évoluer cette section féminine. De l'amener dans des conditions d'entraînement avec des standards plus en adéquation avec les ambitions du club.

Ces périodes de transition sont difficiles, c'est compliqué, on n'a pas de repères, on ne se sent pas chez nous, on n'est pas chez nous, le stade, c'est pareil. Donc bien sûr que ça perturbe. On aime, on préfère un cadre stable, on préfère des habitudes, on préfère avoir notre chez nous, se sentir bien. Même au niveau de l'effectif, les filles changent beaucoup donc c'est normal qu'il y a une perte de repères. On pense faire ce qu'il faut là où il le faut.

Il faut faire attention, car même si c'est plus difficile, il faut garder l'exigence, il faut garder le cadre. C'est pour cela que j'essaie quand-même d'avoir un jeu bien défini, de ne pas sortir du cadre du projet de jeu, que les filles, quand-même, gardent ses repères. Il faut garder nos ambitions, ne pas se cacher non plus derrière ces périodes de transition. La facilité serait aussi d'aller chercher cette situation comme excuse, il ne le faut pas.

Oui, à cet instant, c'est plus difficile, mais voilà, on a quand-même un club ambitieux, on a des moyens qui sont mis en place. Et même si c'est plus difficile en ce moment, il faut quand-même essayer de rester le plus compétitif possible et garder nos ambitions à l'échelle nationale, et j'espère aussi à l'échelle européenne. »


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