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En U19, le choc PSG/Caen (3-3) a tenu toutes ses promesses

Publié le mercredi 7 octobre 2015 à 22:32 par Philippe Goguet
Annoncé comme un choc pour la première place, le match entre le PSG et Caen a plus que tenu ses promesses, à tous les niveaux : scénario fou (0-3 puis 3-3), buts superbes, retournement de situation, performances marquantes. Retour sur ce match.

La composition :

Le banc : Cibois, Gelanie, Toufiqui, Giacomini et Guclu.

Avec tous les absents (Eboa-Eboa, Augustin, Georgen, Doucouré, Callegari, Ikoné, Edouard, Zagadou et Nkunku), François Rodrigues avait fait quelques choix importants pour son 4-3-3 du jour : Ballo-Touré ailier gauche, Ba en défense centrale avec Dembele (charnière complètement inédite), Soumaré seul devant la défense et Essende côté droit plûtot que Kanga, pourtant habitué du poste en U17 sous les ordres du même coach.

A la pause, vu le score (0-3...), le coach a tout changé en passant au 4-4-2 en losange : Fodé Ballo est redevenu arrière gauche, Nsoki est passé milieu relayeur gauche, Franco-Gallart son penchant à droite, Labissière est réellement devenu n°10 tandis que Kanga a été accompagné dans l'axe par Essende. Ce milieu en losange a encore pris un autre essor avec l'entrée de Giacomini comme relayeur droit dès le début de la seconde période.

Le match :

Le début de rencontre est plutôt équilibré mais bascule finalement sur un coup du sort : Caen presse haut et oblige un Parisien à faire une passe en retrait pas évidente à négocier pour Ba. Ce dernier se loupe un peu sur son contrôle et c'est déjà fini. Un Caennais récupère et transmet à un autre qui était parti dans le dos du malheureux défenseur parisien. Des 20m, il envoie alors un bijou de frappe enveloppée sous la barre d'un Aggoune lobé et impuissant (0-1, 15e). Paris tente de réagir et c'est Kanga qui s'offre une balle d'égalisation sur un long ballon que Labissière laisse intelligemment filer entre ses jambes. Mais face au goal, vite et bien sorti, Kanga perd son duel et la punition est terrible pour le PSG quand, trois minutes plus tard, une récupération haute des Caennais aboutit à un débordement côté droit. Le centre au second poteau est parfait et Aggoune se fait crucifier de près (0-2, 24e). 

Paris a alors pris un gros coup sur la tête et semble légèrement en perdition à ce moment-là, n'existant offensivement que par les coups de boutoir d'Essende sur son côté droit. Pire, à la demi-heure de jeu, Caen inscrit un nouveau but fabuleux. Le PSG perd la balle au milieu et le ballon arrive côté gauche devant la surface parisienne. Le milieu gauche adverse envoie un petit ballon piqué du droit que l'attaquant adverse reprend sans contrôle dans la surface. Le lob sur Aggoune est ajusté et techniquement parfait (0-3, 32e). Le PSG tente de repartir mais c'est dur et seuls des corners donnent un peu d'espoirs aux Parisiens, très bien pris au milieu. Le gardien Léonard Aggoune sauve même encore son camp sur une bonne sortie à l'entrée de sa surface peu avant la pause. 0-3 à la mi-temps, pas forcément une immense différence dans le jeu mais des Caennais tellement plus à l'aise et décisifs dans les zones de vérité. 

A la pause, le coach du PSG François Rodrigues réajuste son milieu de terrain et son attaque, passant du 4-3-3 au 4-4-2 en losange mais le PSG frôle la correctionnelle dès l'engagement sur un ballon contré dans la surface. Heureusement, Aggoune sort un gros arrêt sur la frappe de près qui avait suivi. Paris se met alors en route et accule véritablement les visiteurs dans leur camp, et même sur leur buts. Les corners se multiplient de façon exponentielle, sans être réellement dangereux, et c'est finalement sur un débordément de Kanga côté gauche que Paris recolle. Le centre de l'attaquant est dévié mais retombe sur Giacomini qui enchaîne contrôle de la poitrine et frappe du gauche au ras du poteau (1-3, 60e). Caen a à peine engagé que le PSG réduit encore l'écart : Kanga est lancé côté droit et centre au second poteau pour Essende qui marque de près, rappelant fortement le 2ème but caennais (2-3, 63e).

La rencontre devient folle, les Parisiens prennent beaucoup de risques et cela tient parfois de peu derrière, forçant Dembele à tacler parfaitement en tant que dernier défenseur. Offensivement, Paris pousse fort, les Caennais sont asphyxiés et c'est finalement Essende qui délivre tout le monde. Un ballon est récupéré haut côté droit et un joueur fait une très bonne transversale pour Essende, seul aux 20m côté gauche. Il contrôle, feinte puis envoie une frappe enroulée du pied droit qui file dans le petit filet côté opposé. (3-3, 76e). Le PSG l'a fait, il a remonté trois buts et veut désormais gagner. Caen passe toutefois tout proche de reprendre l'avantage sur un contre mais Soumaré se sacrifie et fait faute devant la surface. Il prend un carton rouge logique mais sauve son camp. Quelques instants plus tard, c'est Aggoune qui s'envole sur une superbe reprise adverse et la fin de match est bien plus équilibrée vu que Paris joue désormais à un de moins. Chaque équipe passe proche des quatre points de la victoire mais le score reste finalement à 3-3, avec ce scénario complètement fou. 

Au classement, le PSG reste donc 2ème à un point de Caen mais ne devrait pas cracher sur ce résultat vu les circonstances du match.

Le jeu :

Dans le jeu, il faut vraiment séparer les deux mi-temps : la première a vu un PSG s'embourber dans le piège des Caennais au milieu du terrain quand la seconde a été entièrement à son avantage, ou presque. L'infériorité numérique au milieu face au 4-5-1 adverse faisait très mal et la plupart des actions venaient de débordements d'Essende en puissance côté droit ou de passes lumineuses au milieu de forêt de jambes, donc avec pas mal de réussite.

En seconde période, Paris a enfin été capable de construire et a bien mieux occupé la largeur. A gauche, Ballo-Touré a également été un modèle d'animation du couloir sur la gauche et Caen a globalement passé 35 minutes à défendre, soit jusqu'à l'expulsion sans trop pouvoir sortir.  L'équipe n'a d'ailleurs pas hésité à se couper parfois en deux sur des attaques rapides avec les trois attaquants parisiens seuls face à la défense caennaise.

Enfin, un petit mot sur les coups de pieds arrêtés : Paris a eu pas loin de 15 corners d'après un compte rapide et un seul a été dangereux, c'est trop peu vu qu'on était légèrement dominant au niveau des gabarits. Et ce n'est pas forcément la faute des tireurs.

Les joueurs :

Dans ses buts, Aggoune prend certes trois buts mais il est dur de lui reprocher. Le lob est éventuellement discutable mais le geste était parfait et inspiré. 

En défense, la paire inexpérimentée Dembele/Ba a très logiquement souffert. Le premier a eu du mal à entrer dans sa rencontre, notamment dans les duels, mais il a été l'auteur d'une très grosse deuxième période avec quelques tacles salvateurs. Quant au second, son nouveau positionnement ne lui a pas vraiment convenu et il a éprouvé les pires difficultés à se placer, en plus de quelques erreurs techniques qui ont coûté cher. Un match à oublier pour lui.

Côté droit, Brydges a beaucoup tenté et finalement pas mal réussi, même s'il a aussi souffert dans les duels de temps en temps. A noter son apport offensif constant et quelques retours salvateurs. Côté gauche, Nsoki a eu des difficultés en première période (où est-il sur le 2ème but ?) avant de se montrer excellent en seconde période comme milieu relayeur gauche, à la fois récupérateur et piston. Un poil de gourmandise dans son jeu mais une grosse débauche d'énergie au profit du collectif. Capitaine, Ballo-Touré a commencé à son ancien poste d'ailier où il a du mal à faire la différence. Une fois repositionné, il a en revanche brillé de mille feux et eu un apport énorme sur son flanc.

Aligné devant la défense, Soumaré a eu des hauts et des bas dans son match mais a souvent tenté de construire, même dans la plus mauvaise période parisienne. Il se sacrifie en fin de match et a été l'auteur, comme les autres, d'une bonne seconde période. A ses côtés, Franco-Gallart a eu beaucoup de mal à exister et sort finalement avant la meilleure période parisienne. Il a été remplacé par un Giacomini en très grande forme, à la fois constructeur et buteur, le tout en faisant preuve d'une belle activité et d'une justesse technique appréciable. Son entrée a validé le changement de système et rééquilibré toute l'équipe. Devant eux, Labissière a comme régulièrement joué par intermittences mais il avait réussi quelques bonnes actions avant la pause. Ensuite, dans la furia parisienne, il a continué sur cette voie.

Essende a été un des rares à secouer Caen en première période avec sa puissance puis a marqué deux buts en seconde période, dont un vraiment joli sur l'égalisation. Un gros match pour lui qui joue peu. Son partenaire Kanga a été plus en difficulté en première période, pris dans l'étau caennais, avant de faire de belles différences en deuxième période, notamment par ses déplacements sur le côté.


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