Dans cette partie 2 de l'interview de Luka Karabatic, le capitaine du PSG Hand revient sur sa situation actuelle, ses ambitions en équipe de France et son rapport avec la section football.
Le 2 juin, vous avez un match capitale pour le championnat face à Nantes. Est-ce que dans votre tête ou dans l’esprit des dirigeants, il y a une hiérarchisation des compétitions ?
« Non, pas forcément. On est tellement habitués à jouer sur tous les fronts, à jouer toutes les compétitions, qu'on n’a pas trop le temps de se projeter à chaque fois. C'est vraiment sur le match d'après. Pour nous, oui, la Ligue des Champions, c'est quelque chose à part. Mais le championnat, c'est essentiel de le remporter et clairement un objectif ultra important. On l'a vu sur cette fin de saison, on essaie déjà de serrer le jeu pour réussir à repasser devant, c'est vraiment très serré pour nous. Cette saison, on a été secoués, mais on est toujours là. Comme vous l'avez dit, on a la possibilité de s'offrir une finale face à Nantes. On a hâte de disputer cette rencontre, ça va être un grand match. »
A titre personnel, vous avez vécu des soucis de santé très graves (calcul rénal il y a deux ans avant un quart de finale de ligue des champions victorieux contre Kiel, douleurs chroniques au dos, grosse perte de poids cette année) où vas-tu puiser les ressources pour continuer d'être performant ?
« Derrière, je fais le travail et les sacrifices nécessaires »
« La chance que j’ai, c’est que j'ai jamais eu de blessures qui m'ont mis de côté pendant longtemps. Le maximum où j’étais absent, ça doit être un mois. J'ai eu des blessures à des moments, des fois, c'était sur des compétitions ou des choses comme ça. Mais maintenant j'essaie de me préparer au mieux. Mon quotidien, c’est d’essayer de préparer mon corps, préparer ma tête et toujours être dans les meilleures dispositions mentales. Moi, je suis vraiment passionné par ce que je fais et je suis content tous les jours de venir à la salle, m'entraîner avec mes coéquipiers, forcément derrière je fais le travail et les sacrifices nécessaires. Même si oui, quand t'es vraiment passionné, ce n'est pas vraiment des sacrifices, mais c'est vrai que ça demande toute une préparation particulière qui doit arriver avant les entraînements. Tu dois repartir plus tard parce qu'il y a la préparation, le physique, tout ça. J'essaie vraiment de l'incorporer dans mon fonctionnement au quotidien pour pouvoir être performant le plus longtemps possible. »
D'un point de vue personnel, qu'est-ce que ça fait d'être capitaine de la meilleure équipe en France ?
« Forcément, c'est une fierté. C'est vrai que quand j’ai signé au Paris-Saint-Germain, c'était quelque chose de grand pour moi. C'est vraiment un club emblématique et je suis arrivé à un moment où le club commençait vraiment à monter en puissance. J'ai eu la chance de jouer avec de très grands joueurs à Paris. J'ai grandement appris à leurs côtés. C'est une fierté de s'inscrire dans la durée parce qu'on sait que dans le sport de haut niveau, et je pense que ce qui est le plus difficile, c’est de rester au top et d’essayer de performer d'année en année. En tout cas, c'est un honneur et c'est aussi une responsabilité. J'essaie au quotidien de montrer que je le mérite et que c’est toujours l'équipe qui passe en premier. »
Votre entraîneur Raul Gonzalez vient de prolonger avec Paris, quelle est votre relation avec lui ? Dans un sport aux cadences folles et où il faut palier de nombreuses absences, quelle est l'importance du collectif qu'il a mis en place pour garder un haut niveau de performance ?
« Ma relation avec Raul est très bonne. Je suis un peu plus proche de lui maintenant que je suis capitaine. Je suis aussi un relais entre l'équipe et lui. Il a beaucoup de respect pour vous au quotidien. C'est quelqu'un qui est très méticuleux, notamment dans la préparation des matches ou dans l'analyse des adversaires. C’est un passionné, vraiment perfectionniste. Ce sont des choses qui me parlent en tant que sportif de haut niveau, dans mon fonctionnement et dans cette envie d'être le meilleur et le mieux préparé possible. »
Vous êtes au PSG depuis 2015. Aujourd’hui vous avez 35 ans, vous visez les Jeux olympiques 2024, la Ligue des Champions. Quelle est la suite ?
« Cette possibilité de disputer les Jeux olympiques à Paris, c'est clairement un objectif »
« Oui, c'est forcément une année chargée, je l'espère déjà la finir de la meilleure des manières. On l'a vu, ça a été une saison longue, pas facile à chaque moment. On a eu beaucoup de départs à l'intersaison, l'équipe a énormément évolué. ll a fallu repartir sur un nouveau cycle. Et là, aujourd'hui, on y est. On est bien placé en Ligue des Champions et en championnat. On peut essayer d'aller chercher deux objectifs majeurs. Donc déjà, pour moi, c'est ça le plus important. Après l'équipe de France, l’année 2024 va être particulière avec deux compétitions et cette possibilité de disputer les Jeux olympiques à Paris. Pour moi, c'est clairement un objectif. J'espère pouvoir être en bonne santé et pouvoir les disputer. Ce sera un aboutissement de pouvoir disputer des Jeux olympiques chez soi, c'est quelque chose d'incroyable. Mais pour moi, ça passera par une bonne saison avec Paris, de bonnes performances et essayer de finir de la plus belle des manières. Après, j'espère jouer à Paris encore quelques années. A voir comment les années qui arrivent vont se passer. Mais en tout cas, j’ai beaucoup de motivation et je me sens bien. »
Avez-vous suivi la saison du PSG Foot ?
« Je suis les résultats évidemment. Après, je ne suis pas un grand amateur de foot, donc je ne vais pas suivre tous les matchs. Je vais au Parc des Princes de temps en temps, aussi pour l'ambiance que je trouve géniale. Forcément tu vas te faire un avis sur les résultats, notamment en Ligue des Champions. Tactiquement, techniquement, je ne peux pas donner mon avis, mon opinion, parce que je pense qu'elle compte, parce que je ne suis pas. En tout cas, on a tous été déçus que la section foot n’est pas aller le plus loin possible. Là-bas, il y a une super équipe. Mais je sais que chaque année, l'équipe revient avec de la motivation. A un moment donné, ça arrivera. »
Question un peu plus légère : qui prend le premier la Ligue des Champions, la section foot ou votre section ?
« Cette année, on a, entre guillemets, la chance d’être toujours en course (rires). Après, je pense qu'on a les deux équipes capables de la gagner chaque année. Je pense que c’est difficile à dire. Le plus important, c'est qu'elle arrive, que ce soit le foot masculin, féminin ou nous. On a cette chance de porter le maillot du PSG. Ce serait une fierté d'apporter ça à la ville de Paris. »
Au PSG, vous êtes une grande famille. Vous partagez le même maillot que Mbappé, Marquinhos, Katoto. Ressentez-vous un sentiment d’appartenance ?
« Je suis au Paris Saint-Germain et c’est une fierté de partager le même maillot »
« Oui, j’ai cette sensation d'appartenance. Je suis au Paris Saint-Germain et c’est une fierté de partager le même maillot, d'avoir les mêmes équipements. C’est vrai que nous au handball, on a un de nos rivaux qu’est le FC Barcelone, comme au football. Voilà, quand tu es sur le terrain, t'as aussi une énergie supplémentaire et une force supplémentaire. C’est vrai que depuis qu'on a eu des ultras qui viennent et se partagent entre le Parc des Princes et Coubertin, c'est une chance et c'est une fierté aussi. »
L’institution PSG Foot a récemment été animée par plusieurs événements. En ressentez-vous les conséquences au PSG Hand ?
« Non, pas vraiment. Nous, à Coubertin, il y a toujours une super ambiance. Je pense qu'on a aussi créé quelque chose. Donc non, on est un peu à l'écart de ça. Mais du coup, je pense qu'on n'a pas vraiment conscience de ce qui se passe en dehors d'ici. Ce sont aussi deux fonctionnements différents, avec chacun une histoire différente. »
