Poussé par son public, Paris a touché du doigt la qualification avant de craquer sur le fil (35-26). Malgré sa victoire de neuf buts, c'est Kielce qui s'est qualifié et retrouvera Barcelone, Veszprém et le Vardar Skopje au Final Four les 1er et 2 juin prochains.
Le match
Ça faisait longtemps. Maillot du PSG sur le dos dès le réveil, la pression qui monte constamment dans la journée. Echarpe autour du cou dans les rues de Boulogne, les doutes qui montent sur le fait que l’équipe et le public partent battu après ce match aller maudit qui nous met à dix longueurs. Et puis rentrer dans l’arène, ressentir la ferveur qui s’en dégage et voir cette banderole du CUP qui annonce la couleur : Paré pour la guerre.
Les rouges et bleus sont en mission, supporters et joueurs à l’unisson sont là pour vendre chèrement leur peau et le début du match va confirmer la tendance. Les attaques polonaises sont accueillies par une défense parisienne métamorphosées par rapport à la semaine dernière et sublimée par les encouragements des supporters. Chaque attaque parisienne est portée par les chants du CUP, du 8ème homme et des Assidus, les trois groupes de supporters du PSG.
Comme un symbole, Abalo, en détresse à l’aller, ouvre le score. A l’inverse Cindric, chef d’orchestre de la partition parfaite des polonais la semaine dernière, perd ses nerfs et est exclu temporairement accompagné de Remili après un premier coup de chaud entre les deux joueurs sur la possession précédente. Les Polonais n’y sont pas et n’arrive pas à revenir au score malgré les les exclusions temporaires de Luka Karabatic et Henrik Toft Hansen (6-3, 11ème).
Paris refait la moitié de son retard au score dès la 16ème minute et se prend à rêver de l’exploit sur un nouveau but de Luc Abalo qui porte le score à 8-3. Les Polonais sont étouffés et cherchent de l’air. Leurs possessions sont interminables sans que la paire d’arbitre serbe ne sévisse en levant le bras pour sanctionner leur refus de jeu. Au bout de leurs possessions, les Polonais n’ont que peu de solution si ce n’est de provoquer des pénalties ou des buts sur des marchers de Dujshebaev. Mais Paris tient son match et termine la mi-temps avec un écart de sept buts. À trois ou quatre buts de sa qualification.
Score à la mi-temps : 18-11
La deuxième mi-temps commence sur un récital. Nedim Remili va écraser la mi-temps de toute sa classe. On fire, le natif de Créteil fait souffrir la défense polonaise qui craque progressivement. Avec son 8/8 au tir en 16 minutes, Remili donne l’occasion à Abalo d’atteindre la barre fatidique des 10 buts d’avance (29-19, 47ème). Ce but provoque la folie dans les tribunes. Paris tient son match et l’exploit est clairement en vue. Thierry Omeyer est dans les cages pour ce qui pourrait être son dernier match de Champions League.
Paris prend même un onzième but d’avance sur un but au bout du refus de jeu de l’inévitable Rémili, avantage confirmé par Henrik Toft Hansen après un but de Kielce (32-21, 51ème). Avec l’évolution du score on voit que Paris va devoir tenir cet avantage de 11 buts puisque les Polonais approchent vite de la barre des 24 buts. Sur la possession polonaise, le tir est contré et arrive par miracle sur la transversale d’Omeyer tout heureux de récupérer le cuir et de récupérer la possession de +12. On se dit que la réussite est décidément parisienne et le banc des jaunes et bleus accuse le coup mais le momentum va se retourner de façon incroyable.
Mais Paris va manquer de lucidité dans les dernières minutes, sans doute épuisé par le peu de turnover de Raul Gonzalez comme au match aller. Et c'est Mikkel Hansen qui va plonger et se rendre coupable d’un mauvais changement. La sanction est lourde, le Danois écope logiquement de deux minutes de suspension et rend la possession à Kielce. C’est terrible pour les Parisiens qui ont le Graal à portée de main mais le public redouble de ferveur et l’édifice parisien tient le coup toujours à +11 avec encore un exploit de Rémili au bout du refus de jeu (33-22, 53ème) puis une autre cartouche ensuite (34-23, 55ème).
Mais à peine rentré de sa suspension Hansen fait à nouveau faute sur Dujshebaev en contre-attaque. L’Espagnol marque, s’écroule et provoque la disqualification du Danois alors que les deux équipes sont à égalité sur l’ensemble des deux matches (34-24, 56ème). De façon étrange, malgré l’intervention des soigneurs, Dujshebaev reste sur le terrain alors que, d’après la règle, il devrait rester sur le banc pour trois attaques.
Quoiqu’il en soit, Paris a encore l’occasion de reprendre le match en main mais coup sur coup Henrik Toft Hansen, Sander Sagosen et Luc Abalo vont buter sur Cupara le gardien serbe de Kielce qui n'avait pas vu le jour jusqu'ici. Paris aura été proche de l’exploit mais laisse finalement son ticket pour le Final Four à un adversaire qui n’avait jamais connu pareille dérouillée en match à élimination directe de Champions League depuis les années 90.
Score final : 35-26
Fiche technique
PSG-Kielce : 35-26 (18-11) - Stade Pierre de Coubertin
PSG Handball : Omeyer (6 arrêts à 33%), Corrales (5 arrêts à 29%), Remili (13 buts), Abalo (5), Gensheimer (5), Toft Hansen (4), Hansen (4), N.Karabatic (2), Sagosen (2), Stepancic, Keita, Dourte, L.Karabatic, Morros, Ekdahl du Rietz, Nahi.
Vive Tauron Kielce : Cupara (4 arrêts à 11%), Ivic, Cindric (6 buts), Kulesh (5), Janc (4), Dujshebaev (4), Aguinagalde (4), Karalek (2), Fernandez Perez (1), Jachlewski, Lijewski, Mamic, Jurkiewicz, Moryto.
Réactions
Quarts de finale
- Flensburg-Veszprém : Aller à Flensburg 22-28 et retour à Veszprém 29-25
- Nantes-Barcelone : Aller à Nantes 25-32 et retour à Barcelone 29-26
- Vardar-Szeged : Aller à Skopje 31-23 et retour à Szeged 25-29
- Kielce-PSG : Aller à Kielce 34-24 et retour à Paris 35-26
