Laurent Blanc était en conférence de presse avant PSG/APOEL, l'occasion de revenir sur le match à Lorient ou l'absence d'Ibra.
Lorient, un avertissement avant l'APOEL ?
« On n'est jamais à l’abri, on ne sait jamais ce qui va se passer demain, comment les joueurs vont être physiquement et mentalement. Il y a des signes dans la semaine qui peuvent vous informer ou vous alerter mais on n’est jamais sûr à la veille d’un match.
Vous faites une fixation car c’est le PSG. Il y a eu deux mi-temps à Lorient mais vous préférez parler de la première car la deuxième est plus dans les cordes du PSG. On est les premiers à reconnaître qu’on a fait une première mi-temps très médiocre. Cela nous est arrivé l’année dernière, au même endroit. J’ai reregardé le match de l’année dernière contre Lorient et on n’avait pas été très brillants non plus, on avait gagné 1-0 dans un match quelconque.
La Champions League est une autre compétition. Le championnat est une compétition en 38 journées où il faut prendre des points au début, au milieu et à la fin, il faut toujours en prendre. En C1, pour sortir des poules, vous n’avez que quelques matches pour prendre des points. On en a pris sept et on a la possibilité d’en prendre trois supplémentaires demain. Il faut être motivé, déterminé et concentré techniquement.
[L'APOEL] est une équipe qui pose des problèmes à tout le monde, Paris ou Barcelone. Barcelone n’a gagné que 1-0 et je peux vous garantir que Barcelone n’a pas eu beaucoup d’occasions de buts sur le match alors qu'il y avait des grands joueurs.
C’est une équipe qui va jouer crânement sa chance, on sait ce qu’elle va nous proposer. Elle est bien organisée et elle a une qualité différente par rapport aux équipes qui défendent très bas et beaucoup, ce que l’on connaît bien, elle se projette très bien. Elle arrive à se créer des occasions avec très peu de ballons et de pourcentage de possession de balle.
Le décor est planté, à nous de proposer quelque chose de différent, d’essayer de marquer dans les 10/15 premières minutes. Il y a plusieurs possibilités pour marquer des buts, dans le jeu en étant plus rapide sur les transmissions de balle mais on peut marquer sur coup de pied arrêté par exemple, chose qui n’est pas interdite et on a quand même des qualités à faire valoir dans ce domaine-là. »
Le PSG sans Ibra :
« Je reçois les stats après tous les matches et, au niveau de la possession de balle, on est à peu près au niveau de ce qu’on faisait l’année dernière, dans les occasions de buts on s’en procure toujours, dans tous les matches. Si j’ose dire, il ne manque qu’un joueur, c’est Ibra. Dans ces stats, à lui seul, il vous donne deux ou trois passes décisives et il vous marque un ou deux buts. De suite, les stats ne sont plus les mêmes. L’année dernière ou l’année d’avant, quand on jouait sans Ibra, à vous entendre, il n’y avait pas d’équipe ou elle était quelconque. Les stats justifiaient ça. Au niveau des points, sans lui, le PSG prenait peu de points. Force est de constater que même sans Ibra, et Dieu sait qu’on aimerait l’avoir avec nous, on prend énormément de points ces derniers temps. Est-ce que ce n’est pas quelque chose de « positif » ? On aimerait l’avoir mais on peut se le permettre en étant productifs en terme de points. Mais qu’il revienne vite quand même. »
La motivation, fluctuante ?
« Comme les joueurs de Toulouse qui préfèrent jouer contre Paris que contre Lens. C’est Alain Casanova l’entraîneur de Toulouse qui le dit, pas moi.
Rassurez-moi, l’année dernière, il y avait les mêmes équipes et on a fini avec un certain nombre de points, 89 si je ne me trompe pas. La difficulté que nous avons en ce début de championnat, ce n’est pas au niveau de la motivation même si je le conçois et je le dis encore : on a des joueurs et peut-être même un staff qui est plus motivé pour jouer la Champions League que le championnat. Je n’ai pas dit qu’on ne l’était pas mais on l’est plus et c’est comme ça. Malgré cela, on prend quand même les points.
Notre problème ne vient pas de la motivation même s’il faudrait en avoir plus, notamment à Lorient en 1ère mi-temps, mais on a eu des problèmes de préparation de saison et des blessures graves de joueurs majeurs. Je ne me cache pas derrière mais on ne peut pas passer outre ces éléments-là et c’est une bonne partie de l’explication de nos difficultés en championnat, notamment au niveau du jeu. Au niveau comptable, on est dans les temps avec 24 points en 12 journées. Il y a deux ans, le PSG avait le même nombre de points et ils ont été champions. »
Un contexte pacifié par rapport à Barcelone ?
« Le contexte du football et le rôle de l’entraîneur est particulier. L’entraîneur est toujours en porte-à-faux. Vous êtes à l’affût, c’est votre rôle et vous le faites très bien. Gagner des matches, cela peut pacifier tout cela et faire travailler dans une plus grande sérénité même si tu sais que tout peut aller très vite. La meilleure des choses pour un entraîneur est de gagner. A Paris, tu n’as pas le choix et un match nul à l’extérieur est une contre-performance. Un nul à l’Ajax et ça y est, c’est la catastrophe. On a mal débuté la poule, on ne va pas se qualifier, etc. Vous comme d’autres pensiez qu’on allait se prendre une petite valise contre Barcelone mais toujours est-il qu’on est là.
On est là, on travaille beaucoup, on fait face aux aléas de la saison c'est-à-dire les blessures. Même si dans le jeu, on n’est pas satisfaits, et moi le premier, mais le plus important c’est de prendre des points. Et c’est ce qu’on est en train de faire et j’espère qu’on continuera à en prendre et qu’on s’améliorera dans le jeu dans pas longtemps. »
Ibra en sélection :
« Il est forfait pour Nicosie, oui.
Cela ne m’étonne pas que le sélectionneur l’ait appelé. Quand vous avez la possibilité éventuelle de récupérer comme lui, vous tentez votre chance. Lui-même a peut-être même fait en sorte d’envoyer des signaux positifs. Il n’est pas loin mais il manque encore quelque chose. Comme je l’ai dit, ce n’est pas une blessure musculaire, cela fait 7 semaines et c’est très long mais il a beaucoup travaillé. Il a perdu de la compétitivité, il a perdu le contact avec le ballon, mais, physiquement, il n’a pas tellement perdu. Si cette satanée douleur le laisse tranquille, il peut être compétitif très rapidement. C’est dans cette optique-là que le sélectionneur qui a un match important contre le Monténégro a dû se dire qu’il allait le convoquer. On va discuter avec le staff médical du PSG et le joueur et il sera temps de prendre une décision. Ce n’est pas illogique qu’il soit appelé. »
La qualification en vue :
« Notre premier objectif et notre premier souci, notre motivation, c’est de gagner ce match. On ne peut pas savoir ce que fera Barcelone/Ajax. Il faut prendre ces trois points à domicile, on a fait une très bonne opération en allant gagner à Nicosie même si cela a été très dur et qu’on n’a pas été bons. Le principal a été atteint en prenant trois points. Je préfère le match qu’on a fait et les trois points plutôt qu’un très bon match et revenir avec un 0-0. C’est un fait.
Il faudra confirmer cela à domicile. Cela ne sera pas facile, je vous le garantis. Le contexte du match fait que, si on n’arrive pas à marquer rapidement, on aura des difficultés avec cette équipe. On va bien se préparer, on va essayer de mettre des choses en place et on peut faire très mal à cette équipe dans certains domaines ; il ne faudra pas s’en priver demain. »
Des critiques injustifiées ?
« Je n’ai pas à dire si les critiques sont justes ou pas. Vous faites votre métier et je connais certains d'entre vous depuis très longtemps donc vous êtes dans votre rôle. Le PSG est un des clubs les plus médiatiques de France voire d’Europe, il est bien évident que c’est plus facile et porteur pour vous de parler de la mauvaise première mi-temps à Lorient plutôt que de la mauvaise 1ère mi-temps d’un autre club. C’est un club qui attire beaucoup de choses et fait parler, donc tout le monde a son avis. Je vous écoute de temps en temps et voilà, on avance.
On ne fait pas notre travail pour avoir de la reconnaissance. On le fait pour gagner des matches et des titres. Quand on est dans un club comme le PSG, l’objectif est de gagner tout le temps et on n’a pas d’autre choix. Quand on ne gagne pas, cela veut dire qu’on perd et c’est la catastrophe, même si on fait mach nul. On est condamnés à gagner et c’est pareil dans les autres grands clubs. »
Makelele :
« J’en profite pour faire un petit coucou à Claude Makelele, j’ai une petite pensée pour lui.
Laissez-le d’abord digérer l’épisode qu’il est en train de vivre, ce ne doit pas être facile. C’était juste pour lui donner un petit message, on pense à lui. J’espère que j’aurai l’occasion de le voir ou de discuter avec lui prochainement.
[Pour un retour au club] A l’heure d’aujourd'hui, je suis incapable d’y répondre. »