Surnommé « le Sorcier blond », Claude Le Roy a connu une riche carrière de sélectionneur en Afrique, en dirigeant pas moins de six nations différentes (Cameroun, Sénégal, République Démocratique du Congo, Ghana, Congo, Togo) et en remportant la CAN en 1988 avec les Lions Indomptables de Roger Milla. Au lendemain de l’élimination parisienne face à Dortmund (puis ce samedi pour réagir à l'annonce de Kylian Mbappé), celui qui a aussi été le directeur sportif du PSG, à la toute fin de l’ère Canal+, a accepté de nous livrer son ressenti sur cette énorme désillusion. En annonçant d'emblée la couleur : « Je ne hurlerai pas avec les loups... ».
Sorti mardi de la Ligue des Champions par Dortmund (0-2 au cumulé) aux portes de Wembley, le PSG a été, comme à l'aller, décevant au Parc des Princes...
« Décevant, oui, avec peut-être une espèce de sensation que l'équipe n'était pas prête à mourir sur le terrain pour obtenir un résultat. Mais d'un autre côté, la méchanceté des commentaires que j'entends... On a l'impression qu'on ne fait plus des commentaires qu'en fonction des résultats, sans chercher à savoir ce qui s'est passé dans ces deux matches. On se gausse, on fait des gorges chaudes de trois ou quatre remontées de balle de Dortmund. C'est vrai qu'ils ont des joueurs de qualité. On n'est pas à ce niveau de la compétition par hasard. Mais c'était quand même plus facile de repartir de derrière avec des espaces. Parce que les Parisiens ont essayé d'attaquer. Pas forcément bien, mais ils ont essayé d'attaquer. Et la difficulté pour le PSG, c'était de trouver des solutions dans un maillage tellement serré de cette équipe de Dortmund. Ce qui est toujours compliqué.
« Certes, il y a plein de choses qui ont manqué, mais les joueurs, ils ont tous voulu gagner »
Quand on regarde les deux matches de la façon la plus objective possible, même si le PSG est un club qui me tient à cœur, je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui sont inaptes au bonheur dans les analyses. Je trouve que c'est incroyablement sévère pour Paris. Certes, il y a plein de choses qui ont manqué, mais les joueurs, ils ont tous voulu gagner. Est-ce qu'il y a un seul joueur au monde qui a envie d'être mauvais dans un match, surtout de cette importance ? Donc ça devrait donner droit à un peu plus d'indulgence. Et moi, quand je regarde l'aller et le retour, bien sûr qu'ils ont été souvent bien meilleurs que ça cette année, loin s'en faut. Mais ils ne doivent perdre aucun de ces deux matches. Aucun. En étant logique jusqu'au bout, c'est une qualification qui aurait pu se jouer aux tirs au but. »
Avec 44 tirs au total sur cette double confrontation, 6 montants touchés et 5 expected goals (buts espérés selon les positions de frappe), le réalisme n'a pas été au rendez-vous côté parisien. Comment l'expliquez-vous ?
« C'est vrai que ça fait beaucoup d'occasions. Pour moi, ils ont eu un manque de réussite, mais également un manque d'adresse et d'efficacité. Mardi, Ramos rate quand même des occasions franches pour un vrai avant-centre. C'est véritablement des balles de but à convertir. Et il y a aussi cette reprise sur le poteau du petit Zaïre-Emery. Je suis persuadé que si le PSG est devant au score, ça finit au fond. Donc dans tout ça, il y a une part de malchance et il y a une part de crispation. Car le fait d'être mené, ça crispe. C'est le même problème que pour un coureur de 100 mètres. Dès qu'il n'est pas relâché, au lieu de faire 9.87, il va faire 10.02. Quand un footballeur est un peu crispé, tendu, parce que les choses ne se passent pas comme il l'aurait souhaité, ce ballon qu'il reprend tranquillement quand il est bien relâché, il le met légèrement au-dessus, légèrement trop à gauche ou à droite, légèrement sur un défenseur.
« Je ne hurlerai pas avec les loups, parce que les commentaires sur le PSG me paraissent dingues »
Mais comme je vous l'ai dit en préambule, je ne hurlerai pas avec les loups, parce que les commentaires me paraissent dingues, alors que ce n'est que du football. C'est vrai qu'on avait l'impression que le PSG avait tout pour aller en finale cette année. Ce n'est pas le cas, mais il faut quand même voir le niveau, la qualité de cette équipe de Dortmund. L'intelligence dont ils ont fait preuve tactiquement, la qualité individuelle des joueurs et notamment les offensifs extérieurs, qui ont été capables de garder le ballon et de faire une quantité d'efforts défensifs. Peut-être que côté parisien, il n'y a pas eu le même don de soi dans l'effort athlétique. C'est possible qu'ils n'aient pas eu cette envie d'aller au-delà de leurs propres ressources athlétiques, et que ça a peut-être manqué par rapport aux joueurs de Dortmund, qui eux ont multiplié les aides dans la récupération collective. En tout cas, je suis consterné par les commentaires sur le PSG. »
Paris a quand même gâché une occasion en or de rejouer une finale de Ligue des Champions...
« Bien évidemment que sur le papier, PSG-Dortmund, c'était mieux que PSG-Bayern ou PSG-Real. Personne ne peut dire le contraire. Mais ça serait quand même, je trouve, avoir un peu de mépris pour Dortmund, d'oublier que cette équipe a terminé première de son groupe de Ligue des Champions, devant le PSG, et que sans un nul concédé lors de la dernière journée, l'an passé, elle aurait fini championne d'Allemagne devant le Bayern. Donc c'est quand même une équipe de très haut niveau, même si cette saison, ils ne sont que cinquièmes en Bundesliga. Je suis curieux de voir la finale la Ligue des Champions, très curieux même. J'aimerais bien qu'on en reparle après la finale de cette équipe de Dortmund. Quand on sort l'Atlético de Madrid (en quart de finale), qui aurait été un énorme caillou dans la chaussure du PSG, ce n'est pas rien.
De toute façon, c'est vraiment très franco-français, très franchouillard, de commenter comme ça, avec une telle violence, pour faire parler. Quand je vois quelqu'un dans L’Équipe (Edouard Cissé) qualifier le PSG de « hamburger froid avec des frites molles »... Bon, il faut quand même garder un petit peu de mesure et aussi se rappeler de la carrière qu'on a pu avoir. J'ai entendu des commentaires de méchanceté, de mépris, en se moquant. Je me dis, mais sincèrement, à quoi bon ? On a la chance d'avoir un club de la dimension du PSG, même s'il y a un contexte géopolitique autour et que certains peuvent condamner, économiquement, le principe et le projet du PSG.
Mais, ça fait quand même quelques années maintenant qu'on a beaucoup de grands joueurs qui viennent à Paris, pour produire quelquefois un vrai spectacle. Et peut-être que le PSG gagnera la Ligue des Champions l'année où on ne l'attendra pas. Combien il a fallu de temps à Manchester City pour la gagner ? Donc moi, je mettrais la pédale douce dans les analyses. Pour moi, ils ont tout fait pour le gagner ce match retour. Ils ont multiplié les centres, pas toujours à bon escient, et il y a eu quelques fautes techniques, aussi, à l'image de ce corner incroyablement concédé par Marquinhos sur le but de Dortmund. »
Sur ce but concédé, comme sur celui de Christensen face au Barça, Donnarumma est resté cloué sur sa ligne et Hummels en a profité pour prendre le dessus sur Beraldo (0-1, 50e). Est-il pour vous le responsable ?
« Je ne comprends pas que Donnarumma n'ait toujours pas plus confiance en lui dans les 5,50 mètres »
« Je pense, et ce n'est pas nouveau, que Donnarumma a des qualités incroyables de vitesse gestuelle, de réflexes sur sa ligne. Il suffit de voir l'arrêt qu'il fait sur sa gauche face à Adeyemi. On sait qu'il est un un grand gardien et ça ne paraît pas croyable que dans les 5,50 mètres, avec son envergure et sa qualité, il n'aille pas chercher le ballon avec cette trajectoire. C'est des choses qu'on travaille à l'entraînement, de montrer à un gardien la distance qu'il peut parcourir sur ce genre de phase de jeu. Au moment où le corner se frappe, on fait partir le gardien de sa ligne de but, sans opposition, et puis au moment où le ballon arrive au point de penalty, on voit jusqu'où il est arrivé, le nombre de mètres qu'il a pu parcourir. C'est un truc tout simple pour mettre en confiance un gardien. Et à partir de là, un gardien, il voit qu'il a un champ d'action vraiment très important. Beaucoup plus que ce qu'il imagine. Toujours. Même si en match, il y aura des joueurs entre lui et le ballon et qu'il sera gêné par certaines trajectoires. Donc je ne comprends pas que Donnarumma n'ait toujours pas plus confiance en lui, dans ses possibilités d'intervenir, surtout dans les 5,50 mètres.
Pour moi, il est responsable sur ce but. Après, c'est le jeu qui demande plein d'erreurs et la responsabilité, ce n'est pas pour ça qu'on va la prendre. Je trouve qu'on manque cruellement de nuance dans toutes les analyses maintenant et que quelques fois il y des victoires, où véritablement on se demande par quel miracle elles ont pu arriver, et pourtant, là aussi on ne retient que le résultat, en disant « Quel coaching, quelle intelligence, quel bon remplacement... ». Quand on fait un remplacement positif, on dit que c'est un coaching gagnant. Alors que moi, quand je faisais rentrer un joueur qui faisait la différence, je me disais toujours « T'es un peu con ! Tu aurais probablement dû le mettre dès le début du match ». C'est ce que j'ai toujours pensé. « Coaching gagnant », je trouve ça un peu surfait. »
En parlant de coaching, Luis Enrique a répondu aux attentes de beaucoup de supporters, avec la titularisation de Gonçalo Ramos. Était-ce le bon choix, sachant qu'il n'avait disputé que 4 minutes lors de toute la phase éliminatoire de la Ligue des Champions ?
« Je ne pense pas que c'était un mauvais choix. S'il avait marqué un doublé, on aurait dit que c'était un coaching intelligent de la part de Luis Enrique. Moi, ce qui me gêne le plus, dans l'approche du jeu du PSG, c'est que le dépositaire des premiers ballons importants de relance pendant tout le match, ça a été Marquinhos. Je ne sais pas combien de ballons il a touché, je n'ai encore lu aucune statistique. Mais pour moi, Marquinhos, à de rares exceptions près, ne peut pas être quelqu'un de déterminant dans le jeu de passes de son équipe. Et ça m'est arrivé dans ma carrière de laisser quelques fois un joueur adverse être propriétaire du ballon le plus possible, parce que je savais qu'il ne pourrait jamais faire la passe décisive ou donner le liant nécessaire dans le jeu.
« Quand le jeu dépend autant de Marquinhos, au départ des actions, c'est que l'équipe n'est pas bien placée »
Marquinhos, toujours de la même façon, s'est contenté de chercher constamment sur sa droite Hakimi et a rarement trouvé une solution dans un intervalle ou entre les défenseurs axiaux. Je pense que quand le jeu dépend autant de Marquinhos, au départ des actions, c'est que l'équipe n'est pas bien placée. Il aurait fallu beaucoup plus de qualité technique à cet endroit. Bon, c'est mon approche offensive du jeu qui fait que j'ai toujours voulu reconvertir les super joueurs en défenseurs. Donc, ça, c'est une autre philosophie. Mais pour moi, en tout cas, ça a été un des problèmes majeurs dans le jeu du PSG. »
Est-ce que votre constat ne souligne pas aussi les manques de ce PSG au milieu de terrain ?
« C'est sûr, parce qu'à part Vitinha, ça a été compliqué au milieu. Fabian Ruiz a réclamé quelques fautes, mais c'est parce qu'il était logiquement dépassé physiquement dans certains duels. Et Warren Zaïre-Emery, qui a cette capacité à casser les lignes, je trouve qu'il a complètement fonctionnarisé son football dans ce match. Et pour une demi-finale de Ligue des Champions, il faut autre chose. Il faut aller au-delà de soi-même et ça n'a pas été fait, bien évidemment. Mais rien ne justifie l'aigreur inutile et la méchanceté un peu balourde de ce que j'ai entendu depuis mardi soir.
Encore un fois, sur cette occasion de Zaïre-Emery, je suis sûr que si le PSG mène 2-0 à ce moment-là, ça fait 3-0. J'en suis sûr ! Pour avoir jouer plus de 300 matches en pro, on sait très bien que quand on est crispé, on peut rater des trucs qu'on réussirait cent fois sur cent à l'entraînement. Il y a des choses qui se passent dans la tête, il y a des petites blocages psychologiques qui font que, quand on n'est pas complètement relâché, c'est rien du tout, mais ça suffit pour que ce petit contrôle, cette prise de balle, ou ici ce placement de l'intérieur du pied, ne soit pas parfait... pour fouetter le ballon et qu'il termine au fond et non sur le poteau. C'est le jeu du foot. C'est un jeu difficile. C'est compliqué d'être un footballeur. »
A l'image de Warren, Paris était la plus jeune équipe de cette Ligue des Champions. Est-ce que finalement ce n'est pas aussi cela qui a fait la différence ?
« On a vu les défenseurs de Dortmund avoir des ballons compliqués à jouer, des ballons qu'ils interceptaient ou remettaient sur un partenaire dans des conditions techniques difficiles. Et ils ont réussi à faire preuve d'un grand sang-froid, d'une grande expérience, d'une grande maturité, ce qui a manqué au Paris Saint-Germain, quelquefois. Bien sûr que l'âge et le manque d'expérience rentrent en ligne de compte, même s'il ne faut pas non plus appuyer que là-dessus. C'est vrai qu'il a peut-être manqué un ou deux tauliers pour remettre la machine en route.
« Quelquefois, ce Paris Saint-Germain a manqué de personnalité »
Il n'y a pas un Hummels qui a son importance jusque dans sa relation avec l'arbitre, tellement il est malin dans tout ce qu'il fait. C'est vrai qu'il n'y a pas un Hummels au PSG, ça c'est sûr. Marquinhos, il peut faire tout ce qu'il veut, mais il n'a pas le charisme d'un grand capitaine quand il faut mettre un peu de vent dans ses voiles pour secouer l'adversaire ou de temps en temps montrer à l'arbitre qu'on est n'est pas le sous-fifre de qui que ce soit. Ce n'est pas du tout contester bêtement, ce n'est pas gueuler pour un rien, mais c'est montrer beaucoup de personnalité, et quelquefois, ce Paris Saint-Germain en a manqué de personnalité. »
Kylian Mbappé était justement censé avoir cette personnalité pour emmener ses coéquipiers vers la qualification, mais il a complètement flanché...
«Quand Mbappé est dans le moyen, on considère qu'il est dans le médiocre, et quand il est dans le médiocre, on considère qu'il est dans le nullissime »
Il a été moins bon que d'habitude, parce qu'il nous habitue toujours à l'exceptionnel, mais il n'a pas été aussi mauvais que tout ce qu'on veut bien dire. Parce que combien d'actions dangereuses sont de venues de lui ? Les actions où il a réussi à faire quand même des petits décalages et trouver des solutions à intérieur, Il aurait pu aussi marquer sans cet arrêt miraculeux du gardien qui dévie sur la barre. Kylian, s'il ne réussit pas un grand match, à chaque fois on lui tombe dessus et pour lui aussi c'est d'une violence incroyable. Comment il peut se sentir tranquille en étant sans arrêt sous le feu des critiques ? Dès qu'il est dans le moyen, on considère qu'il est dans le médiocre, et quand il est dans le médiocre, on considère qu'il est dans le nullissime.
Qu'on le veuille ou non, c'est encore un joueur qui n'a que 25 ans, qui est en quête effectivement de titres, qui a un ego peut-être très important, mais je ne comprends pas le manque d'indulgence à son égard. Pourtant, je ne fais pas de cadeau à mes joueurs quand je les dirige. En tête-à-tête, je leur dis ce que j'en pense. Ils le savent très bien et c'est pour ça que j'ai toujours une relation formidable avec eux. Mais publiquement, Kylian est l'objet d'attaques qui m'étonneront toujours. Je ne sais pas pourquoi, il y en a qui ont des urticaires dès qu'ils prononcent son nom. Et pour reprendre ce que je vous ai dit tout à l'heure, il y a beaucoup d'inaptes au bonheur dans le monde du foot. »
Est-ce que cette campagne européenne vous rend optimiste pour l'après-Mbappé au PSG ?
« Je pense que le jour où on ne s'y s'attendra pas, ils gagneront la Ligue des Champions. Maintenant, il ne va pas falloir qu'ils se trompent sur le recrutement. C'est-à-dire qu'il y a des joueurs qui ont de la qualité, mais qui ne sont pas des super joueurs, qui sont arrivés quelquefois au détriment de jeunes joueurs français aussi talentueux. Quand on prend un joueur étranger, il faut vraiment qu'il soit une pointure au-dessus. On ne gagne pas à tous les coups, mais quand j'étais directeur sportif du Paris Saint-Germain et qu'on avait un Rai ou un Leonardo… Même s'il a fallu du temps à Rai pour s'imposer. C'est le même problème que quand on est sélectionneur d'une équipe nationale en Afrique. C'est-à-dire que les gens ont tendance à prendre des professionnels moyens qui jouent à l'étranger au détriment de jeunes locaux africains qui sont beaucoup plus doués et qui apportent beaucoup plus. Ben là, c'est pareil.
Quand on prend un joueur étranger au Paris Saint-Germain, il faut vraiment que ce soit un joueur de très haut niveau, techniquement, tactiquement, mais dans le comportement aussi. Ça n'a pas toujours été le cas jusqu'ici. Neymar était un joueur absolument fabuleux, mais peut-être qu'on n'a pas su le mettre dans les meilleures conditions psychologiques pour qu'il soit heureux à Paris. Et puis Messi est arrivé trois ou quatre ans trop tard quand même. Ce n'est pas un additionnant des noms qu'on fait une grande équipe, c'est en additionnant des complémentarités, de la matière grise et des joueurs avec une énorme personnalité, qui sont des vrais leaders. Et ça, ça manque à Paris depuis de nombreuses saisons. »
Êtes-vous séduit par la méthode Luis Enrique ?
« C'est un super entraîneur. Après, on a tous des défauts, alors on peut toujours lui trouver plein de trucs. Mais c'est quelqu'un qui sent le foot, qui ne se raconte pas d'histoires, et quand il dit qu'il est satisfait des deux prestations de son équipe contre Dortmund, je vois très bien ce qu'il veut dire. Ce n'est pas seulement protéger son groupe, pas seulement s'auto-flageller lui-même, mais c'est qu'il se dit qu'il a assisté à deux défaites qui auraient pu, au minimum, se transformer en deux matches nuls. Et puis Dortmund, ils ont quand même passé beaucoup de temps à défendre sur ces deux matches, en se créant surtout des superbes balles de contre grâce aux talents et à la complémentarité de certains de leurs joueurs, notamment devant, entre Füllkrug, Adeyemi et Sancho. Mais il faut là aussi rester mesuré sur leur performance. »
Pour compléter cet entretien réalisé mercredi, Claude Le Roy nous a livré sa réaction à l'annonce faite vendredi soir par Kylian Mbappé de son départ.
« Dans ses remerciements, Kylian aurait pu éviter d'oublier Nasser, car il lui doit beaucoup »
« C'est un septennat quand même avec des moments exceptionnels offerts aux spectateurs et je ne comprends pas bien là non plus l'agressivité, la méchanceté même de certains journalistes à son égard. Peut-être que ça les gêne d'avoir un footballeur qui a autant de personnalité et qui n'a jamais voulu être complaisant avec eux. Parce que c'est pas un courtisan ! Et certains aiment bien les courtisans. On est dans un pays qui a toujours préféré Poulidor à Anquetil. Le fait que Kylian ne parle pas du tout de Nasser (Al-Khelaïfi) dans ses remerciements, je pense qu'il aurait pu éviter ça. Parce qu'il lui doit beaucoup quand même dans son parcours de carrière à Nasser. Mais qui ne fait pas d'erreurs ? Les gens parfaits, moi, je me sauve en courant quand j'en entends certains qui pensent qu'ils sont proches de la perfection.
En tout cas, Kylian, c'est quelqu'un qui m'aura donné envie de regarder les matches du PSG pendant sept ans, quelquefois en en ratant, quelquefois en passant à côté, quelquefois en m'irritant, parce que je le trouvais pas assez concerné dans la récupération collective du ballon. Mais c'était toujours avec un plaisir renouvelé que je regardais le PSG pour découvrir ce qu'il pouvait nous inventer. C'est vrai qu'il lui arrivait de passer complètement au travers, et moi, j'étais toujours pressé de le revoir. Comme une célèbre chanson le dit : « Les histoires d'amour finissent mal en général » . Donc cette fin ne m'étonne pas, parce que je pense que le jour où il a annoncé (au club) qu'il allait partir, il y a quelque chose qui s'est cassé, finalement. Il ne faut pas oublier que dès sa première année, quasiment, il était déjà sollicité, donc on ne peut pas dire qu'il a été infidèle au PSG. »
Propos recueillis par Numéro 10
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