Interviewé par l'Équipe d'Estelle après l'arrêt total du football en France prononcé vendredi, Noël Le Graët est revenu sur cette décision lourde de conséquences mais inévitable. Pour le Président de la Fédération Française de Football, il était important de se ranger du côté de l'État et ainsi éviter la propagation du Covid-19.
Après la décision de la FFF de suspendre l'ensemble de ses compétitions et celle de la Ligue de Football Professionnel (LFP) d'arrêter temporairement la Ligue 1 et la Ligue 2, le président de la Fédération Noël Le Graët était de passage par téléphone sur le plateau de l'Équipe d'Estelle. Le Président de la Fédération a alors expliqué le choix d'une telle décision, considérant qu'il était impensable de continuer à jouer au football dans ces circonstances : « C’est toujours difficile parce qu’il faut bien imaginer les conséquences sur les enfants, sur les clubs. Mais bon hier soir, pour moi, il n’y avait aucun problème après avoir consulté un certain nombre de responsables du foot amateur, consulté aussi quelques pros, la décision était évidente. Il était impensable d’imaginer de continuer à jouer au football. Donc nous on a décidé hier soir, c’était peut-être plus facile pour moi de décider très vite, la Ligue avait peut-être besoin d’un conseil d’administration, mais en tout cas depuis hier soir la décision était prise. »
« Nous, on souhaite reprendre le football le plus rapidement possible mais l’arrêter c’était la bonne solution. »
L'ancien maire de Guingamp a ensuite justifé son choix de se ranger du côté du gouvernement et de l'État pour éviter la propagation plus violente du coronavirus, considérant qu'arrêter le football était bien sûr la bonne solution : « Bien évidemment, mais aujourd’hui l’ennemi ce n’est pas le manque de matchs, l’ennemi c’est le virus, donc si effectivement le virus ne continue pas de se développer ou diminue rapidement, le football reprendra mais aujourd’hui l’intérêt est de faire en sorte que le virus ne soit pas en situation favorable pour se développer. Donc le football n’est pas secondaire parce qu’il y’a des conséquences importantes, mais nous effectivement, la Fédération et la Ligue, avons souhaité nous mettre du côté du gouvernement, de l’État, des spécialistes, des médecins, des professeurs, ceux qui ne détiennent même pas la vérité parce qu’eux-mêmes donnent des informations positives mais qui peut donner une date ? Personne. Nous, on souhaite reprendre le football le plus rapidement possible mais l’arrêter c’était la bonne solution. »
Le dirigeant français a ensuite répondu à l'inévitable question concernant le report de l'Euro 2020 prévu en juin prochain, assurant qu'aucune décision n'était encore prise : « J’aurai une réunion avec l’UEFA mardi après-midi. On verra à la majorité mais il est probable qu’un certain nombre de matches seront remis, notamment ceux disputés par les équipes nationales en amical. Mais pour l’Euro, la décision n’est pas prise. »
« On est prêt à jouer au mois de mai, juin, juillet si ça convient. »
Interrogé sur une possible date de reprise, Noël Le Graët n'en sait pas vraiment plus que nous à l'heure actuelle, bien qu'il espère une reprise le plus tôt possible : « Personne ne peut prendre date pour une reprise et pour une fin. La volonté de tout le monde est de vaincre le virus. Après, le foot est éternel, qu’il y ait un ou deux mois de décalage, ça ne changera pas vraiment les valeurs du foot. On souhaite vaincre le virus le plus vite possible, que nous ayons le temps de reprendre dans des délais courts mais on est prêt à jouer au mois de mai, juin, juillet si ça convient. »
Enfin, les match amicaux prévus pour l'Équipe de France lors de la trêve internationale de mars devraient être reportés à « 90% » selon le président de la FFF : « Ils devraient, là encore cela dépend de l’UEFA qui devrait prendre une mesure générale pour l’ensemble des matches amicaux du mois de mars. Mais cela me semble quasiment impossible de les disputer, même à huis clos, cela n’a pas une grande importance. On peut considérer à 90% que ces matchs n’auront pas lieu. »