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Ligue des champions, Tuchel, Neymar, Espagne : l'interview complète de Bernat dans AS

Publié le lundi 7 octobre 2019 à 11:10 par Jean Chemarin
Convoqué en sélection espagnole avec Pablo Sarabia pour défier la Norvège et la Suède, Juan Bernat a accordé un long entretien au quotidien madrilène AS. Il évoque notamment son excellent début de saison au PSG, la Ligue des champions, le feuilleton Neymar ou encore ses ambitions avec l'Espagne.

AS : «France Football vous a défini comme "le latéral indispensable" du PSG. Quatre passes décisives et un penalty provoqué en 11 matches, ce n'est pas mal comme qualificatif sachant que vous êtes entouré de stars mondiales au PSG, non ?

Juan Bernat : «Je suis très fier de cet article sincèrement et aussi de mes statistiques. J'espère qu'il y aura d'autres passes décisives, car elles aident l'équipe et c'est ce qui compte. Je sentais déjà lors de la pré-saison que cela allait être une grande saison tant sur le plan collectif qu'individuel.

Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a fait dire ça cet été ?

L'échec en huitième de finale de Ligue des champions la saison passée contre Manchester United nous a vraiment tous touchés, mais aussi beaucoup soudés. Cet été, on a rechargé les batteries. Nous savons que nous sommes une très bonne équipe et que nous représentons un grand club. Nous sommes forts et motivés.

Pensez-vous que ce récent match face au Real Madrid a été le meilleur de votre carrière ?

Peut-être que ça a été mon meilleur match face à un adversaire aussi exigeant que le Real Madrid, oui. J'ai aidé l'équipe en faisant deux passes décisives. Ce fut une grande soirée de Ligue des champions pour toute l'équipe. Je retiens ce match et aussi un autre de Coupe d'Europe, celui de la remontada à Mestalla avec Valence contre le FC Bâle. C'était inoubliable. Il fallait qu'on remonte un 3-0 et nous avons gagné 5-0 (Bernat avait d'ailleurs marqué, ndlr).

Vous avez été surpris par le niveau du Real Madrid en Ligue des champions ?

C'est clair qu'ils n'ont pas démarré la compétition de la meilleure des manières. La Ligue des champions est tellement exigeante. Mais je garde très bien à l'esprit que le Real Madrid reste le Real Madrid et sera toujours là. Il ne faut jamais l'enterrer et je suis sûr qu'il va se relever.

«Ne pas faire de la C1 une obsession»

La Ligue des champions est-elle une obsession pour le PSG ?

C'est un rêve... Nous sommes champions de France et bien sûr que nous voulons plus. Mais il ne faut pas en faire une obsession, car il y a aussi d'autres équipes qui la veulent.

Vous sentez que vous êtes en pleine maturité footballistique ?

Je crois oui. J'ai 26 ans, je continue d'apprendre des choses au quotidien, car on peut toujours s'améliorer. Mais je me sens plus mûr durant les matches.

Le football pour un latéral est différent en Espagne, en Allemagne et en France ?

Cela ne dépend pas que des pays, mais aussi de la philosophie de chaque entraîneur ou chaque club dans lequel tu joues. En Espagne, on joue un peu plus la possession, en Allemagne le football est plus direct et en France, il y a beaucoup de qualités, surtout devant. J'ai été beaucoup surpris par le football français. Ils ne sont pas les derniers champions du monde pour rien.

Beaucoup d'anciens ailiers reconvertis en latéraux sont passés par Valence : Jordi Alba (FC Barcelone), Gayà (Valence), Lato (PSV) et vous. Il y a une explication selon vous ?

Seulement une : le travail. Valence a un grand centre de formation et j'espère qu'ils sortiront beaucoup d'autres joueurs à l'avenir.

Vous aimeriez revenir à Valence un jour ?

Oui. Je l'ai déjà dit, même si parfois on sort les propos du contexte et la dernière fois que j'en ai parlé, ça a été interprété comme si je disais que je voulais y retourner dès cet été, ce qui n'est pas le cas. Je suis très heureux actuellement à Paris. Mais c'est vrai que je suis de Valence depuis le berceau, j'y suis resté 15 ans et c'est une partie de ma vie. J'y ai débuté en pro à 18 ans et je suis parti à seulement 21 ans. Donc un jour j'aimerais y retourner.

En quoi Bernat a changé par rapport au gamin qui a quitté Valence ?

Cela fait cinq ans que je suis parti de chez moi et j'ai beaucoup appris. L'expérience footballistique est énorme, mais l'expérience personnelle est aussi incroyable. Vivre à l'étranger, apprendre des langues... Je maîtrise mieux l'allemand que le français pour le moment. Je parle souvent allemand avec Tuchel, ses adjoints, avec Draxler aussi. J'ai plus de mal en français. Peut-être aussi parce que la moitié du vestiaire parle espagnol et entre ça, l'allemand et le français, j'arrive à me débrouiller. Mais je veux apprendre le français.

Comment est le quotidien au PSG ?

Eh bien comme dans n'importe quel autre club.

Tous les clubs n'ont pas Neymar, Mbappé, Cavani...

Ce sont des mecs géniaux, nous avons un grand groupe, un vestiaire fort. Mais sincèrement, il n'y a pas de différences avec les vestiaires des autres clubs. Nous sommes des footballeurs. Et en plus moi, je suis entouré d'Espagnols maintenant (rires). Nous sommes quatre (avec Sergio Rico, Ander Herrera et Pablo Sarabia, ndlr) et il y a aussi Keylor Navas avec nous, qui est un mec exceptionnel.

Avec les attaquants que le PSG possède, chaque entraînement doit être un apprentissage constant pour un défenseur, non ?

L'exigeance au quotidien est maximale. Neymar, Di Maria, Icardi, Cavani, Mbappé... ils peuvent te faire la misère à n'importe quel moment et nous sommes un groupe qui n'aime pas perdre, même à l'entraînement.

Quelle est la limite de Mbappé ?

Il n'en a pas. Je ne le lui vois aucun plafond de verre car il a seulement 21 ans et son football est déjà là. C'est un joueur top et un mec incroyable. Rien qu'en le voyant s'entraîner, vous voyez son potentiel et son gène de gagneur.

Le vestiaire a été affecté par tout ce qu'il s'est passé avec Neymar cet été et les protestations des tribunes lors de ses premiers matches ?

Le marché est toujours intense et incertain dans ces clubs. Mais il est resté avec nous et c'est une chance qu'il continue ici, car c'est l'un des meilleurs du monde et il fait des différences. Ses buts nous offrent des victoires. Nous sommes contents qu'il continue avec nous car il nous rend meilleurs. Les matches où il a été sifflé n'ont pas été faciles pour lui, mais il a fait ce qu'il savait faire de mieux, jouer au football car il est très, très, très, très bon et nous aide à gagner. Le plus important, c'est qu'aujourd'hui je le sens heureux.

«Tuchel a beaucoup misé sur moi»

Quelle est votre relation avec Tuchel ? C'est le deuxième entraîneur avec lequel vous avez le plus joué (52 matches) et c'est possible qu'il dépasse les 76 matches que vous a fait jouer Pep Guardiola...

Tuchel est un entraîneur qui a beaucoup misé sur moi. Depuis le premier jour, il a cru en mon travail et je fais tout pour lui rendre cette confiance pendant les matches. Il me connaissait de la Bundesliga et savait ce que je pouvais lui apporter. Sa philosophie de jeu s'adapte à mes caractéristiques : possession au milieu et transitions rapides.

Tuchel, Guardiola, Unai Emery, Valverde, Heynckes, Ancelotti… pas trop mal cette équipe d'entraîneurs que vous avez eu...

Je suis chanceux honnêtement. J'ai appris de tous. Tant avec ceux que vous avez mentionnés qu'avec d'autres que j'ai eu dans ma carrière comme Pizzi, Pellegrino, Djukic, Nico (Estevez) ou Vicente (Mir), plus les sélectionneurs des équipes de jeunes dans lesquelles j'ai joué. Je le répète, je suis un privilégié.

Carlo Ancelotti vous a décrit comme l'un des meilleurs d'Europe à votre poste malgré le fait que quand vous avez travaillé ensemble, ce n'est pas celui qui vous a le plus fait jouer...

Je remercie Carlo pour ses compliments. Je l'apprécie et le respecte en tant que personne et entraîneur. Si j'ai moins joué avec lui, c'est parce qu'il trouvait qu'un autre joueur était meilleur que moi. Avec Pep, j'ai bien démarré et quand Carlo est arrivé, il avait d'autres idées. J'ai aussi eu une blessure à la cheville à cette époque et c'était difficile.

Tout le contraire de maintenant, où vous avez en plus eu le bonheur d'être appelé en sélection. Avec Jordi Alba et Gaya blessés, et vous à ce niveau... Est-ce que c'est l'opportunité pour vous de dire : "je suis là moi et je viens pour rester ici" ?

Bon, la première chose déjà, c'était d'être appelé et par chance, je l'ai été. Je suis très fier de retourner en sélection. C'est une récompense et j'avoue que j'étais impatient de savoir ce qu'allait faire le sélectionneur, car être avec l'Espagne est l'une des plus belles choses qu'un footballeur puisse connaître. De mon point de vue en tout cas. Mais je sais aussi que je dois d'abord bien travailler dans mon club, car c'est le seul chemin possible pour aller en sélection. Je me bats chaque jour au PSG pour être avec l'Espagne.

Que donneriez-vous pour être à l'Euro ?

Beaucoup de choses. Pouvoir représenter l'Espagne dans une compétition officielle est un rêve que j'ai depuis les catégories de jeunes. J'espère pouvoir y être, mais tout passera par mon rendement au PSG. Ce n'est pas facile d'être en sélection, mais je donne tout pour rendre les choix du sélectionneur difficiles.»

NB : Propos recueillis par Conrado Valle pour AS. Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.


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