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Matuidi : « Blanc maintenu, c'est une très bonne nouvelle »

Publié le dimanche 3 mai 2015 à 11:55 par Philippe Goguet
Blaise Matuidi s'est longuement confié dans le Journal du Dimanche, il a évoqué tous les thèmes sans tabou, du titre à Laurent Blanc en passant son but à Marseille ou les ambitions du PSG.

Paris pas champion ?

« Non, je ne l’imagine même pas... Dans nos têtes, on est sûrs. Enfin, on ne peut jamais l’être totalement, mais on a les cartes en main. On entend ici et là que Paris peut faire un faux pas. OK, mais Lyon aussi. Et quand on s’appelle Paris, on est programmé pour gagner, surtout en championnat. Je ne m’attendais pas à ce que Lyon soit si accrocheur. Au départ, je pensais plutôt à Monaco ou Marseille. Avec son équipe jeune, l’OL a surpris tout le monde. Il y a du talent. Mais de là à déloger le PSG, c’est une autre histoire. »

Le triplé pour effacer l’Europe ?

« Même si le parfum est différent, on toucherait à quelque chose d’historique. Bien sûr, on avait en tête d’aller plus loin, mais il faut savoir être beau joueur. On est tombé sur le Barça, qui selon moi sera à la fois champion d’Espagne et d’Europe. La réalité, c’est que c’est plus fort que nous. Mais c’est la réalité d’aujourd’hui. Et, sans faire offense à ceux qui ont joué, se présenter sans quatre joueurs majeurs à l’aller [Ibrahimovic, Verratti, Thiago Motta, David Luiz] a été un facteur important. Le bilan, c’est qu’on a franchi un cap en battant le futur champion d’Angleterre [Chelsea]. Ce n’est pas rien. »

Le désamour de la France pour le PSG :

« Paris est la capitale, peut-être qu’elle n’est pas la bienvenue partout. Je ne sais pas si c’est de la jalousie, mais c’est dommage parce qu’on représentait la France. Sans oublier notre contribution à l’indice UEFA, qui peut permettre à d’autres clubs français d’émerger sur la scène européenne. »

L’enchaînement des matches et l’épaisseur de l’effectif :

La question est introduite par le nombre de matches de joués en avril :

« Je tiens le coup ! On a tout pour bien récupérer. Et l’effectif est assez étoffé pour pouvoir tourner de temps en temps. On dit [que l’effectif n’est pas assez étoffé], mais les faits sont là : Paris peut gagner trois titres après avoir joué sur quatre tableaux. Les gens sont un peu pressés. Le projet a été lancé il y a seulement quatre ans, moi- même je suis arrivé deux mois après le début de l’ère qatarienne. On vient d’être sorti par le Barça, une institution. Les autres clubs en demi-finales de la Ligue des champions, Munich, le Real et la Juventus, sont au top depuis vingt ou trente ans. J’espère que bientôt on pourra dire aussi que Paris est une institution. Mais on est déjà allé vite. Une finale européenne, ça n’arrive pas en claquant des doigts. »

Sa place dans le vestiaire :

« Cela m’arrive de prendre la parole. Désormais, je pense connaître suffisamment l’équipe, le club. Je peux avoir mon mot à dire quand il le faut, sans être non plus un aboyeur. Si je suis écouté ? Je ne veux pas être prétentieux à ce sujet. En fait, j’ai plutôt l’impression que tout le monde écoute tout le monde. On est un peu tous des cadres, avec une expérience personnelle souvent riche. »

Son but à Marseille, du droit :

« Un gros malentendu ! Je ne marque pas souvent, mais quand ça arrive, c’est pas si mal. Du droit, ça s’était déjà produit une fois, face au Pays- Bas [volée acrobatique en mars 2014]. Il y a pas mal de réussite parce que mon pied droit reste un peu « dégueu » ! A Marseille, j’ai eu le courage de faire le crochet et d’enchaîner par la frappe. En revoyant les images, j’étais moi- même surpris. Derrière, je me suis bien fait chambrer. Je n’ai pas eu à payer mon coup à boire, mais je le ferai pour fêter la naissance de mon petit garçon [Eden, né le 13 avril]. Pour l’instant, je me suis esquivé. L’enchaînement des matches ne s’y prêtait pas trop non plus. »

Le PSG et l’arbitrage :

« Honnêtement, on est passés au- dessus. On s’est dit que ça ne servait à rien d’épiloguer. Je n’ai pas non plus entendu de joueurs comparer l’arbitrage français avec ce qu’ils ont connu ailleurs. Sur le coup, avec l’adrénaline, on peut être énervé par des décisions, mais ensuite c’est oublié. Même Zlatan n’en a plus parlé. »

Le français langue du vestiaire :

La question est introduite avec Zlatan qui ne parle pas français :

« Oh si ! Enfin, un peu… Ce n’est pas encore top, mais il commence. J’ai décidé de ne lui parler qu’en français, ça va l’aider! Auparavant, on communiquait en anglais. Mais le sien est nickel, alors que moi… Tout le monde s’est mis au français, c’est devenu la langue officielle dans la vie de groupe. Sauf quand les Brésiliens ou les Italiens sont entre eux, bien sûr. »

L’évolution de Blanc :

« Sélectionneur [quand Matuidi l'a connu en 2012], on sélectionne. On n’a pas le temps d’introduire une notion affective. En club, au-delà des compétences techniques, l’humain peut prendre le dessus. De ce point de vue, je trouve que le coach a réussi à comprendre les joueurs. À rester également proche de ceux qui, à un moment donné, pouvaient ne pas être contents. Il ne se cantonne pas à un rapport strictement sportif. »

La fin des passe- droits en 2015 :

« C’est venu de lui mais aussi de nous. Durant le stage [au Maroc], il y a eu des discussions et on a pris conscience qu’on ne pouvait pas continuer ainsi. Qu’il fallait se ressaisir, dans tous les domaines. Je ne vais pas entrer dans les détails, j’observe juste que les résultats ont suivi. »

Blanc maintenu la saison prochaine :

« Je l’ai appris par mon entourage. C’est une très bonne nouvelle. C’est un coach qui nous a déjà apporté des titres. J’espère que ça va continuer. Je ne vois pas pourquoi on s’arrêterait en si bon chemin. »

NB : Propos recueillis par le Journal du Dimanche.


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