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Mbappé, son interview complète dans Marca

Publié le mercredi 27 décembre 2017 à 13:17 par Julien Peschaux
Quelques semaines avant le choc face au Real Madrid, le jeune attaquant du PSG Kylian Mbappé s’est largement livré au quotidien sportif madrilène Marca, n’éludant aucun thème. Ainsi, il aborde ses contacts avec le Real, sa passion passée pour Cristiano Ronaldo… tout en se montrant également résolu et optimiste à l’approche du huitième de finale de Ligue des Champions. Voici la version complète de cette interview, traduite par nos soins.

Real Madrid/PSG

Marca : «Real Madrid/PSG est décrit comme une finale avant l'heure, est-ce que vous êtes d'accord ?
Kylian Mbappé : «Oui, oui. Nous sommes deux des meilleures équipes du monde. Ils ont gagné deux Ligue des Champions d'affilée et nous sommes en train de grandir. Je crois que cela va être une grande rencontre éliminatoire et nous irons à Bernabeu pour nous qualifier.

Est-ce que votre première visite au Bernabeu vous fait quelque chose ?
J'ai déjà joué dans de grands scènes, mais jamais au Bernabeu. Ce sera ma première fois et la vérité, c'est que je veux bien le voir le jour avant le match, le regarder calmement et bien me préparer.

«Nous savons qu’au Bernabeu, nous pouvons envoyer un message au monde.»

Au Bernabeu, les joueurs laissent une marque en faisant un bon match. Est-ce que c'est spécial pour vous ?
Non, c’est spécial parce que ce sont des huitièmes, un match très important. Nous savons qu’au Bernabeu, nous pouvons envoyer un message au monde. C’est un match qui peut marquer notre histoire face au champion sortant et nous sommes tous très motivés.

Est-ce que l'histoire du Real et ses titres pèsent sur vous ?
Il faut respecter toutes les équipes, mais quand nous arriverons à Bernabeu, il n’y aura plus de respect. Il s’agira de montrer notre qualité.

Qu'est-ce que vous aimez le plus dans le Real Madrid ?
Avant tout, ils sont très complets, ils ont des joueurs qui sont des références à tous les postes et ils jouent ensemble depuis des années.

Cristiano Ronaldo, la MCN et Neymar

Face à vous, il y aura Cristiano Ronaldo, ce sera la rencontre avec votre idole.
Oui, c’est une idole de mon enfance et c'était sympa de le rencontrer quand j'ai visité Valdebebas. Mais je suis un compétiteur, et une personne compétitrice, ce qu’elle veut c’est gagner, gagner et encore gagner. Donc, peu importe qui il y a en face, ce que nous voulons c’est gagner. Je l’adorais quand j’étais petit, mais maintenant c’est terminé. Aujourd'hui, je vais aller au Bernabeu pour jouer et gagner. 

Est-ce qu'il est toujours une référence pour vous ?
Vous apprenez d'eux, bien sûr. De quelqu'un qui a gagné cinq Ballons d'Or, vous ne pouvez qu'apprendre. C’est un grand joueur, mais ici aussi nous les avons. Ici nous avons Neymar, qui pour moi lui est très similaire et qui est pratiquement du même niveau que Cristiano. J’apprends également beaucoup de Cavani, comme buteur.

«Nous ne pensons pas à être la meilleure attaque du monde mais la meilleure équipe.»

La MCN est très à la mode, est-elle déjà au-dessus du reste ?
Honnêtement, nous ne pensons pas à ça, nous ne pensons pas à être la meilleure attaque du monde mais à être la meilleure équipe. Ce que nous voulons, c'est gagner et nous sommes compétitifs. C'est bien d'être la meilleure attaque du monde mais cela ne garantit rien. C'est toute l'équipe qui gagne. C'est vrai que nous avons une bonne attaque mais nous devons encore gagner.

Le PSG est l'éternel aspirant qui veut remporter la Ligue des Champions. Avec ce super projet, pensez-vous que votre heure est venue ?
Pourquoi pas ? Nous avons fait une très bonne phase de poules et nous avons l’opportunité de démontrer au monde que nous pouvons éliminer le double champion d’Europe. De cette manière, nous n’avons en rien la pression. La pression n'est pas sur nous. Nous allons là-bas faire notre match, jouer notre jeu  et nous allons tout donner pour nous qualifier. 

Neymar vous a accueilli comme s'il était votre professeur. Toujours s'amuser sur le terrain, est-ce votre façon de réussir ?
Ce que les personnes de l'extérieur voient de Neymar sur le terrain n'est pas ce qu'il est. Les gens voient ses dribbles et pensent qu'il ne pense qu'à s'amuser, qu'il est individualiste, qu'il ne pense qu'à lui. Mais quand vous êtes son coéquipier, vous réalisez qu'il n'est pas du tout comme ça. C'est réellement une bonne personne, quelqu'un qui s'intéresse aux autres, très sympathique et qui joue en priorité pour l'équipe. C'est vrai que son football est fait de dribbles, c'est un dribbleur et vous n'allez pas lui demander d'arrêter de jouer comme ça alors qu'il le fait très bien. Il n'y a personne qui dribble comme lui, c'est un footballeur qui peut nous faire gagner des titres et nous devons tirer profit de ça.

Son choix du PSG

N'est-ce pas curieux de vous mesurer à l'équipe dans laquelle vous pourriez être ?
Non, cela fait partie de la carrière d'un footballeur. Il y a eu beaucoup de rumeurs de transfert, c’est certain que nous avons parlé, mais je crois que cela est maintenant passé, pour moi et, je crois, pour le Real Madrid. Aujourd’hui je joue pour le PSG et je vais défendre ces couleurs à cent pour cent.

Pourquoi avez-vous choisi le PSG ?
Parce que le PSG est l'équipe de ma ville. C’est comme si un enfant de Madrid avait la possibilité de jouer dans son Real et partait autre part, dans un autre pays. Non, non, je voulais jouer au PSG et je suis très content de la façon dont se passent les choses ici.

De plus, vous êtes très jeune et on ne sait jamais, n'est-ce pas ?
Oui, c’est clair, je suis très jeune. J’ai le temps, mais comme je dis, je veux jouer dans la meilleure équipe du monde dans le futur et celle du PSG a tout pour la devenir. Si cette équipe grandit avec moi, il n’y a pas de raison pour que je m’en aille.

D'où tenez vous cette vitesse qui imprègne votre jeu, c'est inné ou travaillé ?
J'ai toujours eu cette vitesse mais, quelque part, cela a été travaillé. Un footballeur doit toujours être en forme pour être capable de reproduire ces efforts tous les deux ou trois jours.

Real Madrid/PSG et la C1

Le Barça et le Real sont les rivaux à battre avec leur hégémonie des dernières années.
Ils ont dominé le football ces dernières années mais je pense qu'il n'y a plus qu'eux désormais. Il y a des grandes équipes. Il y a City, qui est très présent, nous sommes là, la Juve, le Bayern. Il y en a beaucoup qui peuvent aller loin.

«Quiconque gagnera, évidemment, apparaîtra comme redoutable pour les autres adversaires.»

Est-ce qu'éliminer le Real Madrid serait un grand coup d'accélérateur pour l'ambitieux projet du PSG ?
Sans aucun doute. L'équipe qui se qualifiera à l'issue de ce huitième de finale sera un favori clair pour la Ligue des Champions. Si nous pouvons éliminer le Real Madrid, les autres équipes auront peur de nous. Si Madrid le fait, ce sera pareil. Quiconque gagnera, évidemment, apparaîtra comme redoutable pour les autres adversaires.

Sa précocité

Vous venez d'avoir 19 ans mais vous continuez de battre tous les records. Par exemple, vous êtes le plus jeune buteur de la Ligue de Champions, personne n'a marqué autant que vous aussi jeune. Le secret est dans la tête ou dans les jambes ? Votre entourage peut-être ?
La famille, en premier. Je l’ai toujours à mes côtés. Quand les choses vont aussi rapidement que cela s’est passé pour moi, c’est très important que tes proches soient là pour te maintenir les pieds sur terre, pouvoir garder la tête froide et rester tranquille. Quelqu'un doit vous rappeler que ce n'est que le début, que vous n'avez pas gagné la Ligue des Champions, la Coupe du Monde ou d'autres grands trophées. Je veux gagner tous les titres et je travaille dur pour ça, pour atteindre ce but.

Mais cela ne vous donne pas confiance de voir que vous allez beaucoup plus vite que les autres grandes étoiles du foot français ?
Les records sont faits pour être battus et c’est ça qui me donne confiance. Mais ce n'est rien sans les titres. C'est ça le plus beau.

N'y a-t-il pas un risque de relâchement en Ligue des Champions vu l'avance qu'il y a sur vos concurrents dans le championnat français ?
Non, pas du tout, ce sont deux compétitions complètement différentes. En Champions League, nous savons que chaque match et chaque tour va être compliqué. Nous sommes prêts à tout donner dans cette compétition quand elle se présente. Nous sommes conscients que si nous nous ratons dans le moindre détail, l'adversaire va nous faire mal. Je ne crois pas que ça ait grand chose à voir.

Les Bleus

Une autre rencontre spéciale, dans ce tour, c'est la vôtre avec Varane. Vous vous êtes dits quelque chose? C'est un autre joueur qui a démarré très tôt sa carrière, comme ce qui vous est arrivé. C'est un miroir dans lequel se regarder ?
Clairement. C'est un grand joueur et un exemple. Sa determination est incroyable. Il est très professionnel, respectueux et il a tout gagné. C'est très bien de l'avoir avec nous en sélection française. 

En Espagne, on n'arrive pas à comprendre comment Benzema continue à ne pas être appelé en sélection. Comment vous voyez la situation de votre compatriote, de votre côté ?
Nous le voyons comme un grand joueur. Mais sous savez, je ne sais pas bien ce qui se passe, ni ce qui s’est passé et je ne peux pas dire grand-chose de ce sujet. Nous (les joueurs de l’équipe de France, NDLR) le voyons avec un peu de distance et c’est quelque chose qui regarde Karim et le sélectionneur. La seule chose dont nous avons la certitude, c’est que l’on parle d’un très grand joueur.

Vous avez eu une idole en France ?
Bon, j'ai eu Zidane. Mais toute la France aimait Zidane. Tous ceux qui aiment le foot, savent que c'est un cas spécial. Ce qu'il fait au Real Madrid depuis qu'il est entraineur, c'est incroyable, parce que nous savons que ce n'est pas facile dans ce club . Il a tenu la pression, peut-être parce qu'il connaissait très bien le club depuis son passage comme joueur. Il a gagné le respect de tous et je suis content pour Zidane, pour tout ce qu'il a réussi.

Et le Mondial ? Vous voyez la France avec des chances de conquérir le titre ?
Nous pouvons dire qu'il y a des favoris comme l'Espagne, l'Angleterre, le Brésil, l'Allemagne et la France aussi. Nous sommes là et nous voulons démontrer de quoi nous sommes capables.

Pour terminer, faites un voeu pour 2018.
Bien sûr : je veux gagner la champions league avec le PSG et la Coupe du Monde avec la France.»

NB : Propos recueillis par Pablo Polo pour Marca. Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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