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Tuchel : «Avant le retour face à Manchester, on en faisait trop, je l'ai senti»

Publié le mardi 8 octobre 2019 à 10:50 par Jean Chemarin
Thomas Tuchel a accordé un long et passionnant entretien à beIN Sports. L'entraîneur allemand du PSG est notamment revenu sur la tragique élimination face à Manchester United de mars dernier.

En anglais et durant près de 28 minutes, Thomas Tuchel s'est confié à Darren Tulet pour beIN Sports. Un entretien très intéressant que vous pouvez retrouver en vidéo et en intégralité ici. Après avoir été longuement interrogé sur lui-même et son métier d'entraîneur, l'Allemand a été invité à revenir sur l'élimination de mars dernier face à Manchester United en Ligue des champions. Après s'être imposé 2-0 à Old Trafford, le PSG s'est incliné 3-1 au Parc des Princes face à des Mancuniens très diminués. Une élimination tragique que Tuchel a là aussi longuement commenté, abordant d'abord les jours d'après.

«C'était comme avoir un accident de voiture»

«J'ai passé 3 jours dans l'obscurité la plus totale. Comme je n'en avais jamais connu avant. Je savais combien nous avions travaillé. Combien il avait été difficile d'en arriver là. Après ce qui s'était passé lors des saisons précédentes. Je connaissais les efforts fournis par le vestiaire, les axes sur lequel le staff avait travaillé. L'énergie consacrée à pousser le groupe et comment le groupe y réagissait. Je connaissais la somme de travail qu'il avait fallu déployer pour en arriver là, pour battre Liverpool où l'Etoile Rouge de Belgrade chez eux, où ils étaient invaincus depuis quelque chose comme 3 ans, puis de devenir la première équipe française à battre Manchester United là-bas pour ensuite se crasher au match retour... C'était comme avoir un accident de voiture. Passer au vert et se faire percuter de plein fouet ! On s'est demandé ce qu'on avait fait de mal, si on avait négligé quelque chose. Sûrement qu'on a négligé quelque chose», a-t-il reconnu.

«Dans les jours qui ont suivi, on a ressenti à quel point la déception était grande, a poursuivi Tuchel. Entre l'aller et le retour, les gens, que ce soit à l'école de ma fille ou partout autour de nous dans la ville, nous disaient : "Ok, maintenant les choses sont différentes, on le sent". Tout le monde pensait qu'on allait se qualifier, et qu'on pouvait aller plus loin. Mais on ne l'a pas fait. Et j'ai eu l'impression, après, que tout le monde s'est finalement dit : "Ah... ça n'a pas changé, c'est comme les années précédentes". Et nous, on pensait : "Non, non, non ! Ce n'est pas pareil !" Mais on était totalement impuissants. C'était comme du sable qui nous coulait entre les mains sans pouvoir le retenir.»

Une défaite et une élimination qui expliquent selon l'Allemand la fin de saison ratée du PSG : «Un tas de blessures sont soudainement apparues... L'ambiance dans le vestiaire s'est dégradée, celle venant de l'extérieur aussi. Les critiques sont arrivées. Et les joueurs ne sont pas imunisés face à ces problèmes. Il est devenu très compliqué pour nous de finir la saison avec le même esprit. Le meilleur exemple, c'est la finale de la Coupe de France. On mène 2-0, on se dirige vers une victoire nette, et on final on perd... Ce qui a été un coup très dur, dans cette saison où nous avions fait tant d'efforts. J'ai appris à ne plus rien lire à notre sujet, car personne n'en sait plus que nous-mêmes.»

«Dans les derniers jours avant le match retour, on en faisait trop»

Et Tuchel a reconnu qu'il avait ressenti, avant le fameux match retour face aux Red Devils, que quelque chose n'allait pas dans l'approche du match de son équipe : «Avant ce match retour, nous nous rendions en voiture au stade avec mon adjoint, et je lui ai dit ce que j'avais ressenti à l'entraînement : "On s'applique trop à bien faire. On en fait trop". On était dans une phase de la saison où on jouait super bien, on était en pleine confiance, on était si forts, le groupe avait un si bel équilibre entre détente et concentration. Mais dans les derniers jours avant le match retour, on en faisait trop. Je me suis demandé s'il fallait leur dire qu'ils en faisaient trop, ou les laisser continuer, et alors qu'on conduisait vers le stade, j'ai dit à mon adjoint : "Il faut juste passer. N'ayons pas d'attentes trop hautes aujourd'hui. Ils ont une tonne de blessés, nous aussi. Mais on est archi-favori. Personne n'avait gagné 2-0 là-bas. Mais je te le dis, il y a une telle pression dehors, je peux la ressentir, il faut qu'on le fasse ! Je n'ai pas la recette, mais il faut qu'on se faufile, et peut-être que si on y arrive, les portes s'ouvriront tellement grand que tout paraîtra facile ensuite !".»

Mais les choses ne se sont malheureusement pas passées comme prévu : «Ce jour-là, on pouvait percevoir qu'il existait une possibilité que cela devienne extrêmement difficile de se qualifier. On pouvait le sentir dans le vestiaire. Mes joueurs voulaient montrer au monde entier que cette année était différente et était la leur. C'était ce que j'avais ressenti à l'entraînement. Il y a avait un peu trop d'efforts, un peu trop de concentration. C'est pourtant tout ce qu'un coach a l'habitude d'apprécier. Mais là, on pouvait sentir que quelque chose clochait. On en faisait trop, je l'ai senti. Mais je ne voulais pas en faire tout un fromage. J'ai essayé de ne transmettre que du positif. "Allez, on a confiance, on va le faire..." Mais ce que j'avais au fond de moi, c'était : "Juste faites-le, s'il vous plaît. Je ne veux pas savoir comment, mais s'il vous plaît, faufilez-vous !"»


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