Nous avons analysé le jeu de l’AS Monaco et fait un bilan en 3 points.
Une attaque polymorphe :
Si certaines équipes ont des façons d’attaquer bien identifiées, on ne peut pas en dire autant de l’AS Monaco. Bien évidemment et alors qu’on parle beaucoup de l’un des deux, l’apport des latéraux est important, notamment côté gauche avec Kurzawa. Le voir à l’attaque à la 90ème minute d’un match n’a rien d’exceptionnel et c’est par exemple ce qui a permis à Monaco de l’emporter à Montpellier il y a 10 jours (1-0). Sur le côté droit, Fabinho tente de faire pareil mais il a moins de réussite actuellement.
Mais Monaco ne passe pas que sur les ailes. L’étude des buts monégasques est d’ailleurs intéressante puisqu’elle montre des actions très différentes : un coup de pied arrêté, un centre d’un latéral repris, une remise d’un attaquant pour un milieu qui s’insère, une récupération haute d’un milieu bien suivie, un débordement d’ailier conclu par un centre, etc. Bref, pas une action qui ne ressemble à une autre. Contre le Zenit, on a également eu cette impression de diversité plus ou moins maîtrisée, chacun des joueurs se montrant à tour de rôle (Kurzawa très présent au début avant que les dribbleurs ne se signalent plus sur la fin par exemple). Malgré tout, on se demande si cette diversité est voulue ou si cette équipe très jeune se retrouve dans ce cas parce qu’elle n’arrive pas à être uniforme sur 90 minutes. Et avec l’enchaînement des matches, tenir 90 minutes devient de plus en plus difficile.
Monaco a resserré les boulons :
Avec 9 buts encaissés lors des 5 premiers matches, l’ASM offrait du spectacle mais aussi des buts aux adversaires. L’ASM a ensuite corrigé le tir puisqu’elle n’en a encaissé qu’un sur les 5 derniers dont deux matches de Champions League. Le retour de Fabinho a fait le plus grand bien et le quatuor Fabinho/Raggi/Carvalho/Kurzawa n’a plus bougé.
Devant eux, le trio composé de Joao Moutinho, Jérémy Toulalan et Geoffrey Kondogbia s’est stabilisé et propose un premier rideau défensif de qualité, particulièrement quand il s’agit d’attendre l’adversaire. Sur les phases de contre, ils sont logiquement moins performants et c’est Toulalan qui permet au système de tenir. Or, aujourd’hui, il ne sera pas là…
Malgré cette nouvelle stabilité, le bilan apparaît parfois trompeur et certains résultats sont aussi dus à la chance. On pense notamment à Monaco/Leverkusen, les Allemands gâchant un nombre incroyable d’occasions avant de se faire punir. Le Zenit a lui aussi bien secoué les Monégasques et les Niçois auraient pu mettre plus d’un but…
L’exemple niçois :
Une seule équipe a su inscrire un but à l’AS Monaco dernièrement, l’OGC Nice. C’était il y a une semaine à peine et les Niçois s’étaient imposés 1-0 au stade Louis II. Si le but avait été marqué sur un coup de pied arrêté (coup-franc direct de Carlos Alberto), les Monégasques avaient beaucoup souffert sur les déviations ou les remises de l’avant-centre niçois du jour, Alassane Pléa. La charnière monégasques est lourde, ses latéraux très offensifs et les Niçois avaient parfaitement exploité ces deux caractéristiques. Les déviations depuis l’axe vers les côtés permettaient aux deux ailiers d’avoir pratiquement systématiquement de l’avance sur leurs défenseurs tandis que les remises axiales vers Carlos Alberto permettaient au Brésilien de se balader entre le milieu et la défense. Avec Lucas et Pastore, le PSG a parfaitement de quoi reproduire ce schéma. Reste à Cavani à dominer de la tête Ricardo Carvalho et Andrea Raggi, pas une mince affaire.
Dans le schéma niçois, Claude Puel n’avait pas hésité à sacrifier son milieu droit pour contrer les montées de Kurzawa. En alignant un cran plus haut Grégoire Puel, habituellement arrière droit, le coach niçois avait fortement perturbé le latéral gauche monégasque, pas habitué à être gêné au départ de ses actions loin de son rendement habituel. Si Blanc ne sacrifiera pas un joueur de la même façon, le rôle de Lucas promet malgré tout d’être crucial.
