Dans son discours à la presse avant Lorient/PSG, Laurent Blanc est revenu sur l'état de ses joueurs, tous marqués psychologiquement par les attentats et en partie usés physiquement par la trêve internationale.
Une semaine à peine après les attentats qui ont touché la région parisienne, le PSG doit reprendre le chemin des terrains à l'occasion du match à Lorient prévu ce samedi et Laurent Blanc était face à la presse ce vendredi pour évoquer la rencontre. S'il a peu été question de l'adversaire, l'état psychologique et physique du PSG a été au coeur des débuts, les joueurs étant plus ou moins touchés selon les cas.
Jouer pour oublier
« La situation n’est pas facile mais il n’y a pas que les joueurs du PSG qui sont affectés »
Bien évidemment, la situation particulière dans laquelle se trouve la France a été évoquée et le coach a vite mis en place son discours : « On ne peut pas ne pas l’évoquer mais il ne faut pas s’y attarder. » Le coach parisien a alors évoqué l'état de ses joueurs après la tragédie : « La situation n’est pas facile mais il n’y a pas que les joueurs du PSG qui sont affectés, tous les joueurs le sont. Les étrangers le sont, et peut-être encore plus. Ils étaient très loin de Paris et les médias internationaux ont montré en boucle des images de Paris très négatives et cette image est dure à effacer. De très loin, on a pu penser que tout Paris était dans ce contexte qu’on a pu connaître vendredi dernier. »
« Cela va être dur de jouer mais il faut le faire parce que ne pas le faire serait donner raison à certaines personnes. »
Pour autant, le coach parisien appuie sur le fait de jouer : « Oui, ils sont affectés et ils relativisent beaucoup les choses et il y a eu un travail à faire. Il a été fait, comme certainement tous les clubs l'ont fait avec leurs joueurs qui ont ce problème-là. On ne cesse de le répeter, et c’est plus facile à dire qu’à réaliser, que la vie continue. Les instances du football ont maintenu les journées de championnat et c’est la meilleure solution. Cela va être dur de jouer au football ce week-end, pour tout le monde, mais il faut le faire parce que ne pas le faire serait donner raison à certaines personnes. »
Après cette première question, l'aspect psychologique de la rencontre revient peu après sur le tapis durant la conférence de presse et Blanc tient un discours similaire, basé sur le fait de jouer : « J’ai parlé à certains de mes joueurs, individuellement, à tous collectivement. Le message que l’on fait passer, et je pense que je ne suis pas le seul, c’est que malgré les images, le choc, le fait d’avoir été touché plus ou moins par ces événements, c’est que la vie continue. Nous, notre vie, notre métier, c’est ça. Il faut relativiser, certes, mais il faut que chacun continue à exercer son métier. Les journées sont maintenues, on nous demande de nous préparer, d’aller jouer un match à Lorient, on va le faire, avec un grand professionnalisme et toutes les équipes vont faire ça. C’est notre devoir de bien se préparer et de jouer le mieux possible au football malgré un contexte difficile. »
« Je n’ai pas un joueur qui est venu me voir en me disant qu’il n’était pas prêt pour jouer. »
Le sujet met le coach parisien légèrement mal à l'aise et il s'énerve alors quand un journaliste le relance sur la question, révélant l'état d'esprit de son groupe avant de clore sur le sujet : « Je n’ai pas un joueur qui est venu me voir en me disant qu’il n’était pas prêt pour jouer. [Silence] Pas un joueur n’a tapé à la porte du bureau pour me dire qu’il n’était pas prêt. Je sais que certains sont très affectés, pratiquement tout le monde l’est, mais on a quelque chose à faire. On a huit matches à préparer ensuite, la vie continue, notre métier continue et c’est en le faisant qu’on arrivera à passer à autre chose. Vous êtes là, vous faites votre job, à nous de faire pareil. »
Fatigue de la trêve et terrain synthétique
« On a toujours les mêmes problèmes à chaque retour de sélection »
Outre les attentats, le PSG a également vécu durant la trêve l'exode de ses joueurs au quatre coins de la planète en raison de la trêve internationale. Et les concernés ne sont pas dans le meilleur état physique comme le confie l'entraîneur parisien : « On a récupéré des joueurs dans un état de fatigue assez avancé avec le voyage, le décalage horaire, le contexte particulier. La préparation de ces matches là n’est pas la meilleure possible mais on le sait puisqu’on y est souvent soumis. On a toujours les mêmes problèmes à chaque retour de sélection et on les aura toujours puisque les joueurs ont des matches importants avec leurs sélections. Cela joue à fond, il y a des victoires, des défaites, des joueurs heureux, d’autres qui le sont un peu moins… Notre objectif est toujours le même, que ce soit à domicile ou à l’extérieur, à Lorient ou ailleurs, c’est de gagner. »
« On a évoqué la trêve internationale mais ce n’est rien du tout par rapport aux problèmes qu’on vient d’évoquer. »
Blanc ne s'attarde toutefois pas beaucoup sur ce problème et rappelle que les attentats sont bien plus graves : « On a évoqué la trêve internationale mais ce n’est rien du tout par rapport aux problèmes qu’on vient d’évoquer. C’est de la fatigue et du décalage horaire alors que, là, c’est un problème psychologique beaucoup plus important, notamment à régler, et je pense que ce n’est pas simple même si on s’y affaire car tout ce qui touche à la psychologie est difficile. Il faut avoir les solutions, les leviers, et ce n’est pas simple quand on a été touché de près ou de loin par le contexte que l’on connaît. »
« Le synthétique n’arrange pas les choses et on a des joueurs qui ont certains problèmes articulaires. »
Outre ces deux problèmes majeurs, le coach parisien a également soulevé un autre problème lié à l'adversaire du week-end, Lorient : « Il y a un élément important qui est le terrain synthétique. Pour les joueurs d’un certain âge, ce n’est pas toujours la meilleure des solutions, surtout que celui de Lorient commence à se faire âgé, mais on m’a dit que c'était la dernière année. Le synthétique n’arrange pas les choses et on a des joueurs qui ont certains problèmes articulaires. On l’a déjà vécu avec Alex il y a deux ans.» Et le coach parisien fait lui même la conclusion de cet avant-match particulier : « La préparation n’a pas été optimale, on a l’habitude après les trêves internationales mais l’objectif reste toujours le même, aller s’imposer à Lorient. Ce sera certainement difficile car Lorient, à domicile, est une équipe difficile à battre. »
