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APOEL/PSG (0-1) : l'analyse

Publié le jeudi 23 octobre 2014 à 18:47
Le match entre l'APOEL et le PSG a mis bien longtemps à se décider mardi soir. Notre analyse de cette partie.

Le match du PSG à Nicosie n’aura pas été un grand moment de football, loin de là même, et cette attaque-défense de 90 minutes a été dominée par les Chypriotes, complètement imperméables pendant 85 minutes.

Un axe verrouillé :

L’APOEL a mis en place son maillage habituel avec deux lignes de quatre joueurs à l’intérieur desquelles les attaquants parisiens étaient enfermés, à l’image de cette action de début de match :

Cette action quelconque s’est reproduit des dizaines de fois pendant tout le match avec le milieu d’un côté, les attaquants de l’autre et un des deux latéraux qui propose vaguement une solution. Trois autres éléments sont bien visibles sur cette action : le milieu est bien trop loin des attaquants et encore au niveau du premier rideau défensif, le PSG tente d’attaquer à 3 contre 8 dans l’axe et l’APOEL verrouille l’axe mais pas vraiment les côtés malgré le surnombre, cf l’espace dont bénéficie Maxwell voire Lucas.

Cette situation à un instant donné est très caractéristique du match. Les attaquants sont impossibles à servir vu le nombre (et le manque de mouvement), aucun des milieux ne fait l’effort de proposer autre chose que sa position théorique et l’APOEL fait passer son salut par la défense avant tout, les onze joueurs étant dans les 50 derniers mètres.

Tout au long du match, on peut d’ailleurs regretter l’absence de mouvement des joueurs parisiens. Matuidi a vaguement tenté mais sa technique n’était pas assez fine pour ce genre de matches. Motta s’est réfugié dans un jeu long inefficace au possible tandis que Verratti n’a pas osé, s’enfermant dans du jeu court sans risque la plupart du temps. Outre l’absence de mouvement, le manque de rythme a été lui aussi flagrant, de quoi favoriser encore le plan de jeu de l’APOEL.

Des centres utiles, mais trop peu nombreux :

Malgré cette situation complètement bloquée dans l’axe dès le début, les Parisiens ont quand même attendu près de 10 minutes avant de faire leur premier centre ! C’est bien dommage car ce fut une des rares façons par laquelle le PSG a pu se créer des occasions. La reprise loupée de Cavani ou la tête du même Cavani claquée par le gardien viennent de ce genre d’actions et la liberté relative accordée aux centreurs a été plutôt bien exploitée par les Parisiens, Lucas notamment. Dommage que la distribution du jeu n’ait pas permis d’utiliser plus cette arme, quitte à perdre plus souvent le ballon et déroger ainsi au sacro-saint principe de conversation du ballon.

Sur le match, on peut relever la qualité de Cavani pour se démarquer. Malgré une présence adverse importante (et une parisienne famélique), il a réussi à deux reprises à se démarquer complètement pour frapper le ballon, certes sans réussite. Sachant qu'il avait en permanence deux défenseurs centraux pour lui voire les deux milieux axiaux devant lui, c'est une belle leçon de démarquage dans un contexte compliqué. Et il a également réussi à se libérer sur les corners.

On peut également noter que l’action du but vient d’un centre, bien exploité à la réception. Mais plusieurs choses avaient changé par rapport au début du match : tout d’abord, les Parisiens sont deux à la réception, et pas Cavani tout seul au milieu de la marée jaune et bleue. Ensuite, le centre n’est pas dans la surface mais juste devant, pile entre la défense et le milieu, dans la zone "libre". Enfin, si l’on ne peut pas nier que Cavani a de la chance dans son enchaînement, c’est une des rares fois où il y eut une belle inspiration technique dans une zone fournie du terrain. La première feinte est plutôt bien réalisée et élimine un joueur. La suite est moins belle mais il arrive malgré tout à faire parler son talent de buteur. C’est d’ailleurs un peu le paradoxe de ce but, Paris a trouvé la solution à l’endroit du terrain où il s’est pourtant le plus cassé les dents, plein axe et au milieu d’une défense regroupée. Comme quoi, le talent peut malgré tout briser une organisation réussie.

Pressing haut et transition ratée :

Outre les centres, l’autre façon qu’ont utilisée les Parisiens pour se montrer dangereux a été l’exploitation des seconds ballons, plus rare et plus inhabituel cette saison (surtout en L1), mais déjà vu à Amsterdam ou contre Lyon notamment. Les locaux n’aimaient pas beaucoup construire depuis l’arrière et le pressing haut les a souvent gênés. Problème, il a rarement pu être mis en place non plus, le ballon n’arrivant pas jusque là. Malgré tout, Lucas a été tout proche de refaire le coup de l’Ajax en chipant un ballon dans les pieds du dernier défenseur sur une phase où les Chypriotes étaient placés haut sur le terrain. Là aussi, l'action n'a pas pu aller au bout mais c'est surtout dû à l'excellent retour du défenseur.

L’enchaînement après ces quelques ballons grattés en position haute a par contre laissé un peu à désirer, à la manière de toutes les phases de transition sur le match. En deuxième période, l’APOEL est venu beaucoup plus haut mais Paris n’a pas pour autant su profiter des contres qui s’offraient à lui.

A la 60ème minute, nous avons l’exemple parfait d’un contre raté. Suite à une touche longue de l’APOEL repoussée une première fois puis remise dans le paquet, Motta récupère la balle et peut lancer un contre. Fait exceptionnel, il y a 7 joueurs de l’APOEL en position offensive, donc seulement 3 joueurs qui couvrent derrière. Comme on peut le constater sur l’image, en une passe, le PSG peut se retrouver en 3 contre 2 avec Pastore (en bas à gauche) et Cavani en pointe :

Le contre part bien et Cavani a proposé une solution à droite immédiatement, bien servi par Motta. On voit que Lucas a été plus rapide que le milieu de Chypre à repartir de l’avant et on se retrouve carrément dans un trois contre trois à ce moment-là :

Quelques instants plus tard, on constate que la défense de Chypre a parfaitement coulissé, que le milieu a rejoint et même dépassé Lucas sur la longueur du terrain et que le 3 contre 3 est devenu un 6 contre 3.

L’action se poursuit et Cavani se retrouve désormais isolé sur le côté droit. Il est obligé de s’arrêter et doit mettre la balle en retrait. La défense de Chypre est de nouveau entièrement en place alors que l’arrière gauche était pratiquement au niveau de Motta au départ de l’action. Lucas est toujours très entouré, Pastore à l’autre bout et une question se pose : où est le soutien côté PSG ? Matuidi arrive à peine en bas de l’écran mais aucune trace de Verratti, Motta ou encore Van der Wiel :

 

Le PSG a gagné à Chypre mais il s’en sort vraiment très bien tant le plan de jeu a été raté de A à Z : possession stérile, manque d’ajustements par rapport à la situation rencontrée, rares situations exploitables qui ne le sont pas, déficit de courses terrible, etc. Si Paris n’a pas forcément été récompensé en L1 sur certains matches, celui-ci vient bien rétablir la balance. 


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