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Arsenal décrypté : une attaque organisée autour du joyau Alexis Sanchez

Publié le dimanche 11 septembre 2016 à 9:30 par Max DC
Depuis le tirage au sort de la Ligue des Champions, Arsenal se présente comme le grand rival du PSG pour ce premier tour de la Ligue des Champions. L'un de nos rédacteurs a analysé en profondeur le jeu des Gunners au cours des dernières rencontres et présente la grande force des Londoniens, sa qualité offensive, symbolisée par le brillant attaquant chilien Alexis Sanchez.

Depuis le tirage au sort de la Ligue des Champions qui a eu lieu le 28 août dernier à Monaco, les hommes d'Arsène Wenger ont joué deux matches pour deux victoires : une du côté de Watford (3-1) et une à domicile ce samedi face à Southampton (2-1). Peu à l'aise en phase de transition quoiqu'intéressants au bout de leurs longues phases de possession, les Gunners ont montré naïveté mais également fluidité offensive et combativité lors de leurs deux dernières prestations, affichant ainsi un visage bien meilleur que lors de la défaite à l'Emirates Stadium face à Liverpool (3-4) en ouverture de la saison.

Bien qu'il ait conservé son système en 4-2-3-1, ce sont deux équipes somme toute assez différentes qu'Arsène Wenger a décidé d'aligner pour les deux premières victoires d'Arsenal cette saison. Face au 3-5-2 expérimental de Walter Mazzari à Watford, le technicien français avait opté pour un schéma avec Alexis Sanchez en pointe de l'attaque entouré par Oxlade-Chamberlain et Walcott, et soutenu par Mesut Özil. Granit Xhaka en a d'ailleurs profité pour fêter sa première titularisation avec les Gunners, lui qui était aligné au milieu avec Santi Cazorla. L'Espagnol, buteur lors des deux rencontres, est l'un des huit titulaires de Watford à avoir été également aligné face à Southampton tandis que Mustafi a remplacé Holding, que Lucas Perez a suppléé Alexis de même que Coquelin à la place de Xhaka.

Vainqueur au terme de prestations diamétralement opposées puisque refusant la défaite face à Southampton (victoire 2-1 grâce à un penalty de Cazorla dans le temps additionnel) et faisant exploser Watford en à peine une mi-temps (victoire 3-1 en menant 3-0 au bout de 45 minutes), Arsenal retrouve ainsi le top 5 de Premier League avant de défier le Paris Saint-Germain pour leur première rencontre de Ligue des Champions.

Alexis Sanchez, monsieur plus

Difficile voire impossible de ne pas commencer un débriefing des dernières rencontres d'Arsenal sans évoquer le joueur qui change la donne pour les Gunners. Un but marqué et un penalty provoqué face aux Hornets, une entrée en jeu sinon décisive du moins remarqué et remarquable face à Southampton, Alexis Sanchez est le monsieur plus de l'effectif, ce joueur déterminant capable de faire basculer le cours d'une rencontre.

Fort de 40 rencontres de Ligue des Champions et de 100 sélections, le Chilien est un joueur rare et expérimenté qui semble, à 27 ans, arriver à maturité. Capable de percer grâce à sa puissance, sa vitesse et sa qualité de dribble, Alexis est le vrai leader d'attaque d'Arsenal, donnant en effet le tourni aux Amrabat et José Fonte qui ont essayé de lui faire face. Intenable lors des quelques 120 minutes qu'il a disputées, il bénéficie de sa polyvalence pour rendre la question de son marquage insoluble vis à vis des défenseurs adverses : son entrée en jeu face aux Saints a remis à l'endroit une équipe d'Arsenal bien inoffensive quoique plutôt dominatrice.

Toutefois, être aussi dythirambique envers Alexis implique forcément de mentionner son meilleur acolyte, Mesut Özil. Leur relation est la clé du secteur offensif des Gunners : se trouvant les yeux fermés, leurs mouvements incessants et leur vitesse d'exécution ont fait exploser une équipe de Watford en délicatesse dans l'assimilation du 3-5-2 prôné par Mazzari. Pourvoyeur numéro 1 de ballons pour les attaquants, l'allemand n'a pas brillé sans son compère chilien face à l'équipe de Puel, incapable de trouver Lucas Perez ou de parvenir à combiner avec ses deux ailiers, les ô combien frustrants Walcott et Oxlade-Chamberlain.

Marquinhos et Thiago Silva (s'il débute) sont donc prévenus, s'il y a bien un joueur à surveiller du côté d'Arsenal, c'est Alexis Sanchez.

De l'importance des latéraux

Essentiels dans le système de jeu d'Unai Emery, les latéraux ne le sont pas moins dans celui d'Arsène Wenger. Bien plus à l'aise avec le ballon que sans, les Gunners apprécient particulièrement les longues phases de possession où leur justesse technique et la fluidité de leurs transmissions sont les mieux exploitées. Si dans le 4-2-3-1 tel que mis en place face à Watford et Southampton, les montées des latéraux pourraient faire doublon avec les qualités des joueurs devant eux, soit Oxlade-Chamberlain et Walcott, Bellerin comme Monreal n'hésitent pas à apporter le surnombre et à occuper des positions plutôt axiales afin d'éviter l'encombrement sur l'aile.

Cette notion de surnombre offensif est prédominante chez les Gunners où au moins 5 voire 6 joueurs s'affairent dans les 20 derniers mètres dès qu'un décalage a été créé. En constante recherche du débordement ou de la passe dans l'intervalle pour l'ailier côté opposé, Arsenal crée souvent le danger par une présence accrue dans la surface de réparation adverse. C'est d'ailleurs grâce à la répétition de ces mouvements que les Gunners ont su faire la différence face à Watford et que Giroud a pu obtenir le penalty salvateur contre Southampton.

Au demeurant, si les latéraux sont aussi importants dans le jeu pratiqué par Arsenal c'est aussi parce qu'avec Hector Bellerin, le club anglais tient l'un des meilleurs latéraux de Premier League. Du coffre, une qualité de centre, propre techniquement et correct tant au marquage qu'en un contre un, l'arrière droit est un modèle de latéral offensif pour une équipe de possession. Excellent contre Watford mais moins en vue face aux Saints, Bellerin devra être cadenassé que ce soit par Kurzawa, Maxwell ou Kimpembe ainsi que par un Rabiot dont le soutien défensif pourrait s'avérer précieux.

Oxlade-Chamberlain, Giroud ou Lucas Perez titulaire ?

La différence entre les deux rencontres a été cristallisée dans l'animation offensive avec trois schémas testés par Arsène Wenger alors qu'Aaron Ramsey, qui aurait pu prétendre à une place de titulaire, a déclaré forfait.  

Le premier revient à titulariser Oxlade-Chamberlain sur un côté et Alexis Sanchez en pointe. Emprunté, agaçant et furieux de sortir face à Southampton, le pendant de Walcott à gauche est une énigme semblable à celle que pose Lucas côté parisien. Malgré sa pointe de vitesse, l'incapacité de l'ailier anglais à faire la différence est problématique et sa titularisation semble plus que jamais compromise lui qui n'a démarré que 3 rencontres de Ligue des Champions l'an dernier (pour 3 défaites...).

Mais, le technicien français pourrait lui préférer Olivier Giroud en décalant ainsi Alexis. Au crédit de l'ancien montpelliérain, il bénéficie de sa très belle relation avec Alexis et Özil grâce à ses qualités d'attaquant de pivot. D'ailleurs, à la différence d'Alexis, Giroud est un véritable avant-centre dont l'efficacité dans l'exploitation des centres apparaît opportune. Toutefois, à la décharge de l'international français, il n'a pas encore été titularisé une seule fois en 3 matchs de Premier League.  

D'où l'idée d'installer la dernière recrue offensive des Gunners, Lucas Perez, en pointe de l'attaque, mardi soir. Aligné d'entrée face à Southampton, il s'est signalé par de bons appels et une activité intéressante au sein d'une animation offensive insipide. Cependant, l'Espagnol s'est montré trop peu disponible dans la surface et son manque de justesse technique a été parfois préjudiciable tout comme son manque d'automatismes criant avec ses coéquipiers, lui qui est arrivé tardivement du côté de Londres. Wenger privilégiera-t-il l'explosivité d'Oxlade-Chamberlain, l'expérience de Giroud ou la mobilité de Lucas Perez ?

La partie consacrée aux milieux et à la défense, des secteurs de jeu bien moins performants des Gunners, est à lire ici.


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