Retour sur les prestations individuelles des joueurs parisiens à Saint-Etienne.
Douchez : Il a eu peu à faire jusqu'à sa 86ème minute héroïque. D'abord battu par une tête de Sall sur corner où sa défense dormait, puis parti à la pêche sur une sortie aérienne sans conséquence dans les 10 dernières minutes, il restera finalement comme un des héros de la qualification. Sa parade réflexe sur une tête à bout portant de van Wolfswinkel résonne comme son premier vrai moment décisif parisien en quatre ans. Il était temps.
Marquinhos : Beaucoup d'irrégularité dans ses centres, dont certains réussis ont été annihilés par des positions de hors-jeu d'Ibrahimovic. Défensivement, il a généralement été bien placé même s'il est spectateur sur la tête finale de van Wolfswinkel mais le ballon avait beaucoup voyagé avant d'arriver jusqu'au Batave. Sa technique avec le ballon est toujours appréciable mais il a subi le problème récurrent des latéraux droits parisiens : une absence de point d'appui au milieu pour combiner dans son couloir.
Thiago Silva : Un très, très gros match pour le Capitaine, à peine terni par une relance manquée dans ses cinq mètres en fin de match, sans conséquence. Le reste a été un régal d'interventions autoritaires et de lecture du jeu bien senties. On peine à cerner son influence sur les siens quand le bateau tangue, comme en seconde mi-temps, mais quand il est à ce niveau il n'y a pas de débat sur son cas.
David Luiz : Cela vaut aussi pour son compère de l'axe mais la défense parisienne a souvent évolué trop bas, et le Brésilien peine à diffuser sa sérénité naturelle à ses partenaires. Peut-être parce justement parce qu'il n'est pas toujours irréprochable dans son rôle, en témoigne ce corner de la 29ème où Sall l'a mangé de la tête, et il peut dire merci à Verratti pour le sauvetage sur sa ligne. Sa valeur ajoutée est toujours aussi discutable.
Digne : Les limites du jeune international français ont encore été criantes ce soir, jusqu'à la dernière minute et ce corner complètement évitable concédé bêtement d'une conduite de balle ratée. Il est souvent mal placé et a du mal à évaluer la profondeur dans son dos et ses montées ne donnent rien, même si ce soir les solutions de passes intéressantes étaient limitées. A-t-il la carrure pour un club de cette dimension, ne serait-ce que pour y être une doublure ?
Thiago Motta : L'Italien a décliné à vue d'oeil au fil du match, sans doute une preuve que son niveau physique laisse encore à désirer. D'abord auteur de quelques interceptions qui semblaient avoir bien lancé son match, il a progressivement perdu de son influence et a semblé dépassé face à des locaux qui accéléraient. Sa perte de balle plein axe qui a précédé l'occasion de Corgnet à la 61ème illustre ses lacunes du moment.
Verratti : Il a été le rayon de soleil de la première mi-temps parisienne de par sa créativité, avec un déchet quasi-inexistant à la construction et des merveilles à la remontée du ballon. Il a aussi évité un bien vilain sort à son camp avec une intervention décisive sur sa ligne sur un corner stéphanois. Moins en verve, comme les autres, au fil de l'avancée du match et toujours positionné de manière trop axiale, mais il a délivré une merveille de passe en profondeur en louche pour Lucas, qui n'en a pas profité face à Ruffier à la 68ème.
Matuidi : Encore un bilan maigre pour le Français, qui évoluait ce soir en tant que relayeur gauche. Une très bonne prise d'intervalle conclue par un tir cadré du droit face à un Ruffier bien sorti à 1-0, et c'est tout. Pour le reste, il peine énormément à exister avec et sans ballon et n'arrive plus à enclencher le pressing efficace qui faisait la marque de ses bonnes périodes parisiennes.
Lucas : Le Brésilien a été moins en vue que précédemment dans son couloir, au sein duquel il était encore plus isolé qu'à l'accoutumée. Ses dribbles n'ont pas connu leur réussite habituelle et il a semblé déjouer à plusieurs reprises. Il ne parvient pas à redresser dans le but une superbe ouverture longue de Verratti à la 68ème dans un angle un peu fermé, mais il s'est rattrapé quatre minutes plus tard d'un maître centre qui a pris à revers toute la défense, avant de trouver le torse d'Ibrahimovic pour l'ouverture du score.
Pastore : L'Argentin a été précieux dans des zones basses pour ressortir ou remonter le ballon pendant une demi-heure, avant de déjouer et de devenir un poids mort pour une équipe qui perdait la possession du ballon. De plus, comme Lucas, il n'a jamais su aller occuper l'axe de l'attaque quand Ibrahimovic a décroché. Son avant-dernière passe d'une bonne ouverture pour Lucas ne rattrape pas sa prestation d'ensemble bien décevante.
Ibrahimovic : Le patron avait trouvé à qui parler avec Sall et Ruffier pendant 71 minutes mais comme souvent, il ne lui a suffi que d'une cartouche pour réduire leur résistance en poussière. Jusqu'alors, son match avait été une alternance d'appels pas dans le tempo sanctionnés de nombreux hors-jeu, de décrochages sans intérêt et d'attitudes bien discutables. Il a fait le job en marquant et à plus forte raison en Coupe, c'est l'essentiel, mais sa prestation n'a pas rassuré sur son niveau.
Iaro