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Aulas contre Turpin (et plus), acte 2 sur RMC

Publié le lundi 9 février 2015 à 21:22
Le président de l’OL Jean-Michel Aulas était de passage sur RMC dans l’émission Luis Attaque. Et il n’avait pas décoléré depuis hier soir…

Le président de l’OL Jean-Michel Aulas était l’invité de Luis Attaque sur RMC ce soir pour reparler de l’arbitrage de Clément Turpin durant OL/PSG (1-1) hier. Et autant le dire tout de suite, JMA était en forme, très en forme.

Turpin et la loi 14

L’émission commence par un rappel des premiers pleurs de Jean-Michel Aulas hier soir au micro de Canal+, après son passage dans le vestiaire des arbitres à l’issue du match : « J’étais, d’une part, déçu. Etant de formation d’ingénieur j’ai l’habitude de manier les statistiques et j’avais l’impression qu’on n’était plus du tout dans les lois de statistiques parce qu’elles tournaient toutes dans le mauvais sens. Donc, j’ai exprimé, non pas de manière véhémente mais de manière tout à fait claire, le fait que le point positif a été que M. Garibian a été très psychologue puisqu’il m’a reçu avec M. Turpin. Le point négatif, c’est que quel que soit l’énoncé de sujet que nous avions à traiter, j’avais l’impression que tout ce que nous disions était tourné en dérision et inacceptable. Et ça, dans un match qui est susceptible d’attribuer les premières places, cela m’a un peu… [Il est coupé] »

Le sujet devient alors M. Turpin : « Pour moi, c’est le tout meilleur arbitre français actuel donc je le respecte beaucoup. Pour tout vous dire, quand j’ai su que c’était Clément qui arbitrait, j’étais très heureux parce que je trouve que, vraiment, c’est un des tous meilleurs en ce moment. »

Déception, JMA nous sert de la soupe, on s’en fout des arbitres qu’il aime, on veut de la rage. Et il suffisait d’attendre la phrase d’après : « Après, est ce qu’il s’est trompé ou pas trompé ? » Luis le coupe pour lui dire que le penalty est bien réel et Aulas reprend « Non mais il s’est trompé plusieurs fois !  »

Luis Fernandez ne lâche pas et parle de la loi 14 et on sent que l’ami JMA monte en température : « On ne parle pas de ça Luis, on parle d’une manière générale des situations. La loi 14, c’est une loi qui est interprétée par des arbitres qui décident de l’attribution de trois points ou de pas trois points [Oui, JMA parle comme Laurent Blanc] Moi, j’ai regardé dans combien de cas un penalty avait été retiré cette année parce que je pense que ça doit arriver qu’un certain nombre de joueurs rentrent plus ou moins, surtout quand ce sont des joueurs des deux camps. Cette année, je n’en ai pas trouvé. Alors peut-être que vous, Luis, qui avez des statistiques vous êtes mieux placé que moi… »

Garibian, les 80 penaltys et l’invité surprise :

Le co-animateur de l’émission, Gilbert Brisbois cite alors Pascal Garibian, patron des arbitres français qui est passé juste avant dans l’émission et avait confié que le fait de retirer un penalty est à l’appréciation de l’arbitre. Et ça, JMA n’aime pas : « Je vais vous donner une information, il y a eu 80 penalties qui ont été sifflés cette année et ça n’est arrivé aucune fois [de retirer]. C'est-à-dire que dans aucun cas, les joueurs ne sont rentrés dans la surface de réparation. »

On y est, le président Lyonnais a retrouvé les stats. Et il enchaîne : « Il y a 80 cas où c’est arrivé cette année et dans un cas qui, malheureusement, est entre deux équipes qui peuvent viser le titre, là, dans une situation tendue, on le refait tirer. C’est quand même Ibra qui tirait le penalty, dans les meilleures conditions possibles puisqu’il n’y a pas eu de bronca. Et puis en face, il y a un gamin de 23 ans. Bon, il arrête le penalty, et là, on redonne une 2ème chance à celui qui a déjà toutes les chances ! »

Et alors qu’on croit que c’est terminé, Aulas envoie un taquet sorti de nulle part à un type qui était absent : «  Heureusement que Frédéric Thiriez n’était pas là. Si ça avait été comme à Lens/PSG, il se serait excusé auprès de tout le monde jusqu’à ce qu’on donne satisfaction au PSG, probablement. »

JMA refait l’arbitrage :

Et il enchaîne, à l’aise : « Je trouve que, dans toute ma sérénité d’analyse, dommage que, pour un match de cette importance, cela nous tombe dessus et qu’effectivement cette interprétation, ou ce respect de la loi 14, dans un cas sur 80 cette année tombe sur nous et que ça fasse deux points de plus pour… ou deux points de moins pour nous. »

Jean Michel Ingénieur ne sait pas trop compter mais il est bien chaud. Le co-animateur lui parle d’accepter l’erreur et Aulas répond : « Mais bien sûr ! C’est bien la raison pour laquelle je viens vous dire que, sur la main de Matuidi, on peut me dire que c’est le ballon qui va à la main, on peut me raconter tout ce qu’on veut. Quand on regarde les analyses, on voit bien que la trajectoire du ballon a été modifiée. Alors, les interprétations hein, tout le monde hein, c’est pour ça que j’en dis pas plus. »

Rassurez-vous, il va en dire plus : « Mais, là-aussi, il me semble que dans 99% des cas identiques, un autre arbitre ou peut-être Clément Turpin, siffle le penalty. Et là, il ne siffle pas. Alors ça fait déjà le 2ème cas qu’on étudie qui, en relativité par rapport à tous les autres candidats potentiels au titre de champion de France, il y a deux poids deux mesures. » Vous n’avez rien compris, c’est normal mais JMA n’est pas content.

Il sort alors la perle de l’émission : « Et puis après on va prendre Gourcuff. Et là, il n’y a rien non plus ? Non mais il n’y a rien ? Luis ? Est-ce qu’il y a quelque chose ou est-ce qu’il n’y a rien ? Il y a eu un coup de vent ? C’est le vent du nord ? »

Garibian (bis) et Cavani :

Luis parle des erreurs qui s’équilibrent pour tenter de le calmer et on entend Aulas dire « Mais je ne pleure pas Luis, je ne fais que répondre à vos questions. Vous me demandez si de manière absolue et de manière relative, l’arbitrage de Clément Turpin a été plutôt favorable à Lyon ou à Paris ? Vous ne pouvez pas répondre à 99% qu’il a été favorable à Lyon. Il a été favorable à Paris sur ces coups-là. »

Arrive alors la question qui tue, est-ce que le grand Jean-Michel Aulas pense que le PSG est avantagé par les arbitres ? Aulas ne dit pas oui distinctement mais il va quand même faire feu : « Et bien écoutez, je ne suis pas le seul à partager cet avis-là. Je vais vous parler d’un cas. Je ne sais pas si vous avez évoqué cela avec M. Garibian tout à l’heure. Il est formidable, c’est un pédago formidable. En plus, il trouve toujours une explication pour dédouaner son arbitre. »

Un petit brouhaha gêne l’enchaînement mais JMA ressort les cisailles : « J’adore Pascal Garibian, c’est vraiment un mec super. Sur Cavani, je vous raconte l’histoire. Juste avant le match et de manière extrêmement professionnelle, M. Turpin et M. Garibian font venir Laurent Blanc et Hubert Fournier et leur expliquent que cette fois-ci, il y en a marre. Dès qu’un joueur sera un peu trop agressif, ou insultera, ou aura une attitude agressive avec un arbitre, il sera expulsé. Et bah voilà, moi, hier, j’ai eu l’impression que cela ne s’est pas passé comme ça. »

Et quand RMC fait remarquer à Aulas que Fekir et Umtiti ont eux aussi pété les plombs sur le penalty, la défense devient géniale : « Non mais là aussi, soyez relatifs, il faut être objectif. » Oui, il a osé parler d’objectivité.

Lannoy et la Coupe de la Ligue 2014 :

Luis tente de le convaincre de parler de son équipe plutôt que de l’arbitre et JMA prévient : « Attention Luis, chacun son rôle, vous êtes un remarquable professionnel et moi je suis un président de quartier qui n’a pas d’expérience. Et justement, dimanche prochain, nous jouons un match contre Lorient. Et savez-vous qui est l’arbitre ? Monsieur Lannoy. La dernière fois qu’il nous a arbitrés, c’était contre le PSG en finale de la Coupe de la Ligue en avril 2014. Est-ce que vous vous souvenez de ce qu’il s’est passé ? »

Luis envoie un appât : « Je n’ai pas le souvenir, il n’y a que vous qui pourriez nous le dire. » Aulas lui dit alors de chercher mais Luis retourne au contact : « Anthony Lopes devait être expulsé non ? » Cette fois-ci, c’est bon, ça a mordu : « Il y a eu penalty en dehors de la surface alors qu’il ne s’était rien passé ! Et on a perdu la Coupe de la Ligue contre Paris. »

Aulas  reprend et sa mauvaise foi devient grandiose : « A l’époque j’ai râlé, mais modestement, pas plus qu’aujourd’hui. Mais c’est vrai que j’ai marqué ma désapprobation en  ne serrant pas la main de l’arbitre dans la tribune officielle. Et bien savez-vous qui m’a envoyé en commission d’éthique ? L’arbitre ! » Sauf que JMA est une racaille : « J’ai refusé d’y aller, j’y suis toujours pas allé. Parce que j’ai trouvé ça injuste et anormal, on ne s’autosanctionne pas ou on ne sanctionne pas son propre contradicteur en faisant en sorte que… Donc, voilà ! »

JMA, l’homme classe

Et il ne s’arrête pas et enchaîne avec une nouvelle perle : « Moi, hier, j’ai été très classe, il n’y a pas eu un mot plus haut que l’autre et je pense même que les déclarations qui ont été faites étaient des déclarations extrêmement pondérées avec toute la hauteur que vous souhaitez. Avec l’expérience, on apprend. J’ai souri au second degré et j’ai dit que c’était rare dans un match de se tromper toujours dans le même sens. C’est tout ! Bien sûr que pour vous, c’est un match comme les autres. Pour nous, à Lyon, compte tenu du travail qu’on fait et d’un certain nombre d’aléas, c’était un match capital ! »

Luis tente de lui dire qu’il donne une mauvaise image du projet lyonnais et JMA ne peut pas accepter ça : « Mais pas du tout Luis. Clément Turpin est le meilleur arbitre français. Pascal Garibian est un formidable responsable de toute la technique de l’arbitrage. » Après cet intermède ironique, il ressort les crocs : « Je vous dis que je ne suis pas d’accord avec l’interprétation qui vous a été donnée ou que vous semblez donner aujourd’hui. J’ai vu qu’il y a un certain nombre d’autres arbitres qui donnaient raison à ces interprétations mais d’autres disent carrément, et ce sont des arbitres internationaux et renommés, que dans les deux cas, il y avait bien faute sur la main de Matuidi et sur Gourcuff. »

La menace finale :

Il finit avec une petite touche de menace : « C’est bien, c’est de la discussion, c’est de l’échange. Mais j’espère que cela ne se renouvellera pas d’ici la fin du championnat. Parce que là, au lieu d’être grand seigneur comme je l’ai été aujourd’hui en prenant toute la hauteur recommandée, je risquerai d’être un petit peu plus agressif et de dire des choses qui feraient sûrement de la peine à beaucoup de gens. »

En conclusion, il refuse finalement de maintenir ses propos sur le fait que le PSG est avantagé : « Mais non ! J’ai dit que, sur le match d’hier, on peut dire que les statistiques ne nous ont pas servi et que d’une manière générale, et un certain nombre de commentateurs avertis l’avaient d’ailleurs remarqué, les vedettes du PSG, les stars du PSG, qui remplissent nos stades (hier on a battu notre record de recettes donc je ne peux que soutenir ce qui est fait), prennent des libertés avec l’arbitre qui font que cela crée un peu de suspicion, c’est tout. »

Interrogé sur une éventuelle pression qu’il mettrait aux arbitres, Aulas ressort la carte de l’ironie : « Je trouve que Clément Turpin a fait un super match. Il a pris un certain nombre de décisions que je conteste personnellement. Je note qu’elles étaient toutes dans le mauvais sens pour l’OL. Vous m’interrogez, je le dis. » Luis lui fait remarquer l’aspect contraire de ces déclarations et JMA finit en beauté : « Je lui ai dit qu’il n’avait pas fait un très bon match hier. »

Merci Président. Enfin, comme l’a dit l’artiste en quittant la scène radiophonique, « Au plaisir !»


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