Blanc : « Plus important pour Paris que pour Marseille »

Donner sa composition comme Bielsa :

« Non, je ne ferai pas ce cadeau. Cela m’arrive de donner ma composition. On dirait que Bielsa a fait quelque chose d’extraordinaire. Il a donné son groupe, cela m’arrive de le faire aussi la veille d’un match mais je le donne d’abord aux joueurs, puis à la presse. Aujourd’hui, je ne le ferai pas car il y a beaucoup d’incertitudes pour demain. Cet entraînement sera important, cela enlèvera certains doutes sur certains joueurs. »

Zlatan le décideur, comme Silva ?

« Il y aura une réflexion autour de son cas comme il y avait une réflexion autour de Thiago Silva avant Naples. On était d’accord avec Thiago pour faire une mi-temps. Je voulais qu’il fasse la 2ème mi-temps et il a voulu jouer la première, pourquoi pas ? La blessure se serait certainement passée dans les deux cas. En ce qui concerne Zlatan, j’ai entendu parmi vous que l’entraîneur ne sert à rien et que c’est Zlatan qui décidera. J’ai entendu ça hier. A ce moment-là, demandez lui et, en fonction de la réponse qu’il vous donnera, vous saurez s‘il joue demain. On a l’impression que l’entraîneur ne sert à rien à Paris. Zlatan décidera, Zlatan décide de tout, s’il a envie de jouer, il jouera (ironique). Cela veut dire que l’entraîneur ne sert à rien et je sais qu’il y en a qui le pense. Je ne suis pas tout à fait d’accord. Il y aura une réflexion et un avis. »

PSG, un sujet qui fait parler :

« On connaît le PSG, c’est un des plus grands clubs en France et un des meilleurs en Europe, il vaut mieux taper sur le PSG que sur un autre club, cela fait plus de bruit, de dialogues, d’émissions de télé, de buzz pour employer un terme qui vous est cher. L’année dernière, il n’y a rien eu à dire même si, à mon avis, vous étiez prêts et dans les startings. Il faut passer au-dessus de ça, on sait qu’on a eu des difficultés en début de saison. Individuellement et collectivement, on est en train de revenir dans le coup, on récupère des joueurs importants, on revient mentalement et physiquement dans une bonne dynamique. Travaillons et obtenons les résultats que l’on veut, atteignons les objectifs que l’on est s’est fixés. »

Raisonnable d’aligner Zlatan ?

« Non. Quand tu parles de Zlatan, le raisonnable n’existe pas. Ce sont des joueurs hors normes (avec Silva). Ce sont des raisonnements que tu peux avoir avec d’autres joueurs importants dans d’autres clubs et tu t’aperçois que le raisonnable dans ta réflexion existe mais que la décision exclut souvent le raisonnable. »

La différence entre le PSG et l’OM :

« La situation géographique. C’est la capitale, Marseille c’est la province, il y a un engouement exceptionnel pour le football. A Paris, il y a un engouement mais il y a d’autres choses, c’est la capitale. C’est un club qui a dominé le football français pendant x temps, Paris est en train d’être en haut. Il y a une rivalité de mentalités, la capitale contre la province, qui peut exister aussi en Espagne avec Madrid et Barcelone.
En ce qui concerne les deux clubs, il y en a un qui revient bien. Il y a beaucoup d’attentes cette saison parce que l’OM est bien revenu. L’année dernière, je n’ai pas vu beaucoup d’excitation… Là, ils sont premiers ; nous deuxièmes à quatre points. Cela faisait un petit moment que ce n’était pas arrivé. Il y a tout pour mettre beaucoup de passion dans ce match. Vous le faites très bien, ça fait monter la sauce, tout le monde se régale. Espérons qu’il y aura un bon match et que le meilleur gagne. »

Le rôle du milieu contre l’OM, avec David Luiz ?

« On a besoin d’avoir les joueurs au top de leur forme, surtout dans ce secteur de jeu-là. Au très haut niveau, les matches se jouent souvent là, au cœur du jeu. Dans ce domaine-là, il va falloir être au maximum de ses possibilités. J’attends avec impatience l’entraînement de cette après-midi en espérant que tout le monde qui pourra jouer sera à 100%.

Il peut jouer derrière aussi, David Luiz.

C’est une réflexion à mener. A l’heure où je vous parle, on ne connaît pas les joueurs disponibles pour ce match. Actuellement, je ne connais pas l’équipe et j’attends deux ou trois réponses positives pour pouvoir composer cette équipe de départ. »

Marcelo Bielsa :

« Il a son propre système qu’il anime très bien, il a préparé les joueurs pour être efficace dans son système. C’est un bon entraîneur, je l’avais vu et il avait fait exactement la même chose avec Bilbao où il avait obtenu des bons résultats avec un système de jeu. Cette équipe-là était très plaisante à suivre.

Il est un peu atypique, il est étranger, ça vous plaît. Mais c’est un très bon entraîneur. Après, c’est vous qui aimez ou dézinguez, c’est à votre charge. »

Le système de jeu de l’OM :

« On connaît son système de jeu, c’est un entraîneur qui s’adapte souvent à l’adversaire. C’est son choix, il obtient des résultats avec ça donc il faut le respecter. C’est quelqu’un qui s’adapte à l’adversaire. C’est lui qui va s’adapter à nous. Il l’a fait avec Toulouse ou Lyon, c’est un système qui a le mérite d’exister et d’être efficace mais c’est un système qu’on connaît très bien et depuis très longtemps. Il n’y a rien de très nouveau, il faut être très fort physiquement et Marseille avec Bielsa a eu une très bonne préparation. Ils ont eu tous les joueurs pour la faire et c’est un gros avantage mais cela demande beaucoup d’énergie. Marseille, de par sa saison moyenne, n’est pas qualifié en coupe d’Europe et cela leur permet de bien travailler et de se concentrer que sur le championnat. Cela a le mérite d’être très clair et c’est surtout efficace puisqu’ils sont premiers avec quatre points d’avance. »

Un match capital ?

« Non, vous ne pouvez pas me dire ça. Il est important, mais pas capital. Vous faites monter l’affiche mais vous ne pouvez pas dire que ce match est capital, il y aura encore beaucoup de points à prendre en championnat. Sept points, tu reviens en deux ou trois matches. Ce match est plus important pour Paris que pour Marseille puisqu’ils ont pris de l’avance donc Paris doit les combler. »

Marseille veut venir chercher des points :

 « Ce ne sont pas les premiers à le dire. Les entraîneurs et les joueurs disent souvent qu’ils viennent à Paris pour chercher quelque chose. Après, certainement que Marseille a plus d’atouts et de possibilités que d’autres équipes pour y arriver… On est habitués à ce genre de déclarations. J’espère qu’ils viendront avec des ambitions de jeu, c’est tout en leur honneur, mais j’attends quand même de voir. On a eu certaines déclarations, certaines envies et puis après… On sait ce qu’on veut faire, l’OM aussi. Qui imposera sa loi à l’autre ? C’est l’énigme du match, la clé.»

Yohan Cabaye :

« A juste titre, il a été critiqué, lui et l’équipe, à juste titre, le coach aussi. [phrase originale, désolé]

C’est une réflexion à avoir. Quand un joueur passe à travers un match, et ce n’est pas le seul qui est passé à travers puisque toute l’équipe aussi, tu n’es pas là pour faire payer un joueur et dire « c’est ce joueur qui est responsable et qui nous a fait passer à travers. » Yohan est capable de faire beaucoup mieux, on le sait. S’il y a l’opportunité de l’aligner demain, je ne me poserai pas de question. »

La préparation du match :

« Ce type de match motive et augmente la détermination des joueurs, des supporters des entraîneurs, des journalistes. Ce sont des matches de très haut niveau, plaisants à jouer et surtout à gagner. La préparation a été bonne mais je suis obligé de faire la distinction entre Marseille et Paris. Ils ont eu toute la semaine alors que jusqu’à mercredi, on avait en tête Nicosie. Ce match était capital pour la qualification. On l’a bien préparé, on l’a gagné et c’est seulement à partir de jeudi matin qu’on a commencé à se préparer pour Marseille. Jeudi matin, t’es déjà à J+1 et J-3, tu ne fais que de la récupération pour certains et un peu de travail pour d’autres.

La préparation n’a pas été la même et c’est logique puisqu’on avait un match de Champions League en plein milieu de semaine. Malgré cela, il y a une excitation et une motivation des joueurs parisiens de disputer ce style de matches. Tous les joueurs ont cette excitation avant de jouer Paris et elle est là des deux côtés. »

Un tee-shirt à sa gloire, comme Bielsa ?

« Fais-le (sourire). La reconnaissance, dans ce milieu-là, tu ne l’as presque jamais. »