Alors que l'image du trio Mbappé/Cavani/Neymar avait été largement écornée par les brouilles durant le récent PSG/OL et les histoires autour des coups de pieds arrêtés, le match majeur de l'attaque parisienne (3-0) face au Bayern permet aux trois stars de repartir du bon pied.
Un trio qui retrouve son mordant au meilleur moment
Un but et une passe pour le Brésilien, un but pour l'Uruguayen et pratiquement deux passes décisives pour le Français. Si le PSG a mis une belle claque au Bayern ce mercredi soir, il est dur de ne pas voir l'empreinte de son désormais fameux trio d'attaque Neymar/Cavani/Mbappé dans ce succès. Aussi insaisissables que décisifs, les trois hommes ont fait vivre un cauchemar à la défense bavaroise, certes loin de sa meilleure forme et privée de ses deux meilleurs défenseurs Hummels et Boateng. Mais dix jours après une victoire contre Lyon qui avait généré son lot de polémiques après avoir vu deux des stars se chamailler au moment de tirer coup-franc et penalty, la réponse est aussi belle qu'elle est forte.
Bien évidemment, tout n'a pas encore été parfait entre les trois, même si leur relation a été bonne et les volumes de passes qu'ils se sont échangés sont à relativiser vu que le PSG a privilégié des attaques rapides, donc forcément limitées en échanges. Il s'agissait d'aller vite au but et les trois attaquants parisiens l'ont parfaitement fait. Le mot clé du soir était efficacité, plus que connivence et redoublement, et c'est peu dire que ce trio qui aime les espaces s'est régalé de la configuration du match. Relativement épargné par le travail défensif, ils ont pu se concentrer sur ce qu'ils savent faire de mieux, à savoir attaquer.
Qu'importe que Neymar n'ait fait que deux passes à Cavani, dont une formidable d'une talonnade qui aurait bien pu être décisive, Mbappé n'en a guère fait plus avec ses trois offrandes à l'Uruguayen, dont une parfaite qui déclenche le second but, mais le jeu nécessitait d'aller vite, donc de prendre des risques et l'heure n'était pas vraiment aux une-deux dans les petits périmètres. La relation entre Neymar et Mbappé, très forte en toutes circonstances, s'est par exemple limitée à 6 passes réussies du Brésilien vers le Français et 4 dans l'autre sens. A Metz, il y a à peine plus de deux semaines, les mêmes chiffres étaient multipliés par quatre, symbole d'une configuration de match radicalement différente.
- Neymar à Cavani : 2 passes
- Neymar à Mbappé : 6 passes
- Cavani à Neymar : 2 passes
- Cavani à Mbappé : 1 passe
- Mbappé à Neymar : 4 passes
- Mbappé à Cavani : 3 passes
En leur offrant de l'espace, le Bayern a quelque part permis à ce trio déjà contesté de se reconstituer, chacun exprimant au mieux ses qualités avec le jeu face à soi plutôt que dos au but.
Quand le troisième larron est la star du soir
Mieux, il a permis à Mbappé de s'offrir son premier match majuscule à Paris, même dans un rôle d'ailier droit qui laissait poindre quelques doutes vu les qualités du garçon. Unai Emery avait parlé de le rapprocher du but pour lui permettre de briller, le prodige de 18 ans n'en a même pas eu besoin. Face à un Alaba limité par sa forme du moment et un Süle freiné par sa grande carcasse, l'attaquant français a littéralement fait exploser la défense adverse et les deux derniers buts lui doivent beaucoup.
Face aux médias brésiliens, c'est Neymar en personne qui a adoubé son jeune partenaire : «Mbappé, j’ai l’impression qu’il a déjà 30 ans. Il est tellement mature et tellement complet. C’est un privilège pour moi de jouer avec lui. C’est un joueur qui va donner beaucoup de fil à retordre à ses adversaires devant et qui va se mêler à la lutte pour le Ballon d’Or. J'en suis sûr.» Venant d'un Brésilien venu à Paris entre autre pour cette quête du mythique trophée, le compliment est flatteur.
D'autres membres de l'équipe ont aussi félicité le jeune Mbappé, toujours aussi serein après le match. Comme l'explique Verratti, «il nous manquait un joueur comme cela». L'Italien qui jouait à côté du jeune Français sur le côté droit du terrain est plutôt bien placé pour témoigner des qualités de Mbappé et s'en amuse : «Il va très vite. Tellement que parfois, tu n'arrives même pas à être à côté de lui.» Verratti précise ensuite : «Il va vite mais il aide toujours l'équipe. Il ne fait jamais de choix stupides ou individuels, son but est de créer des occasions. Il nous aide beaucoup et on a de la chance de l'avoir.»
Neymar clôt même la polémique
L'autre chance du PSG semble d'avoir retrouvé ce trio qui s'était sérieusement morcelé il y a peu. Cerise sur le gateau, Neymar a même mis un terme devant la presse à la fameuse polémique des coups de pieds arrêtés. Interrogé par la télévision brésilienne, il a accusé les journalistes d'avoir provoqué une telle histoire : «Ils inventent beaucoup d'histoires, ils parlent trop. Ils disent des choses qu'ils ne connaissent pas, essayent de venir dans notre vestiaire et finissent pas trop parler, de choses qui n'existent pas. Mais en tout cas, tout va bien.»
Ce mercredi soir, on a vu le Brésilien se charger du premier coup-franc dangereux du match, sollicitant Ulreich d'une frappe bien placée mais pas assez puissante, avant d'offrir le second à Cavani, pratiquement au même endroit. L'Uruguayen a quant à lui mis de la puissance mais il n'a pas cadré, chacun repartant donc dos à dos dans cet exercice. Quant aux fameux penalties, Neymar a également répondu : «C'est dans le vestiaire. C'est déjà décidé.» Il y a donc encore des vérités qui ne sortent pas du vestiaire parisien, et c'est probablement là l'autre grande nouvelle du soir.
