Le PSG a forcément frappé fort en allant s'imposer 4-1 sur la pelouse de l'OL ce dimanche soir, un match qui compte en L1. Retour sur la rencontre via les choix de Luis Enrique, la façon dont le PSG attaque en utilisant largeur et profondeur ou encore ses difficultés défensives rencontrées.
Une composition d'équipe reconduite pour la première fois
Luis Enrique aime décidément prendre le contre-pied de ses déclarations dans ses actes puisque c'est au lendemain de l'annonce de sa volonté d'avoir 20 titulaires et pas seulement 11, 12 ou 13 qu'il a reconduit pour la première fois de son mandat le même onze de départ que la semaine précédente. Les arrivées tardives de Barcola et Kolo Muani n'allaient évidemment pas changer le onze de départ, la dernière recrue n'étant même pas dans le groupe, mais il existait un doute en pointe entre Asensio et Ramos. Signe que le match contre Lens lui a plu, l'entraîneur parisien a aligné la même équipe.
Grand adepte du turnover, cela devrait toutefois rester une rareté au cours de la saison parisienne et la réception de Nice dès le vendredi soir après la trêve internationale devrait d'ailleurs aller dans le sens d'un nouveau onze inédit.
Du changement dans la gestion des joueurs
Peut-être est-ce la conséquence du onze de départ qui n'a pas évolué depuis la semaine passée mais on notera en revanche que le coach parisien a fait plus de changements qu'à l'accoutumée, ce qui est probablement aussi la conséquence du large score en faveur de son équipe. Le match précédent contre Lens, c'est seulement après la 80e qu'il avait commencé à faire rentrer du sang frais et n'avait changé que trois joueurs.
Retour à quatre changements, avec plusieurs remplacements notables. Tout d'abord, Lucas Hernandez a joué l'intégralité de la partie pour la première fois de sa carrière parisienne. Au contraire, Manuel Ugarte, paru fatigué en cours de seconde période, a été remplacé avant la fin, ce qui est aussi une première. Toujours au rayon des nouveautés, Cher Ndour a connu ses premières minutes, de même que Barcola. En revanche, pas la moindre minute de jeu pour Danilo, capitaine lors de la première journée, ou Carlos Soler qui était entré lors des trois premiers matches.
Un PSG toujours aussi létal en attaque rapide, mais pas que
Si l'entraîneur parisien ne cesse de répéter qu'il souhaite avoir le ballon, c'est pourtant aujourd'hui lors d'attaques rapides, et encore plus depuis son propre camp, que son équipe est la plus dangereuse. Bon nombre d'occasions sont venues d'offensives de la sorte, les deux derniers buts parisiens arrivant en trois ou quatre passes vers l'avant seulement. Mais le PSG a aussi été en mesure de créer du danger à l'issue de longues phases de possession. Le second but en est par exemple l'illustration avec de nombreuses passes avant qu'Ousmane Dembélé n'emballe la fin d'action.
Le troisième but est également une bonne illustration de ce que le PSG est aujourd'hui en mesure de faire sur attaque placée. À l'issue d'un temps fort lyonnais, Paris a remis le pied sur le ballon et a enchaîné plusieurs longues séquences de possession pour casser le rythme adverse. Mais au bout d'un moment, les Parisiens ont su accélérer d'un coup pour déchirer le rideau défensif Lyonnais en deux passes à peine : de Skriniar vers Ugarte et d'Ugarte vers Asensio.
Bien évidemment la faiblesse terrible de l'axe défensif lyonnais a aidé mais le changement de rythme brutal de l'équipe de Luis Enrique n'est probablement pas à négliger dans la désorganisation constatée de l'équipe adverse.
L'utilisation de la largeur encore bien en vue
Avec Mbappé sur la gauche, au moins en partie, et Dembélé collé à la ligne de touche côté droit, le PSG a ses deux agitateurs offensifs qui sont l'un à l'opposé de l'autre, même si le premier a tenté de chercher le second à plusieurs reprises. Cette opposition entre les deux amis français peut sembler non-naturelle mais cela permet aussi à Paris d'utiliser au mieux la largeur du terrain avec deux paires bien distinctes sur les ailes, commec ce qui avait déjà été fait contre Lens.
Vitinha et Mbappé s'occupent de l'aile gauche, les deux alternant les positions à l'intérieur et à l'extérieur du cœur du jeu selon les actions, tandis que le côté droit est occupé par Dembélé et Hakimi avec une répartition légèrement différente. Le Français est le point de fixation le long de la ligne de touche et le Marocain utilise l'intérieur pour arriver lancé. Leur complémentarité est encore en train de naître, ce qui est aussi vrai côté gauche, mais ces deux paires offrent au PSG une excellente utilisation de la largeur et cela se ressent de façon très régulière.
Il n'est ainsi pas rare de voir une action débuter côté gauche par l'un des deux duos avant de voir le jeu se déplacer sur l'aile opposé ou l'autre prend la suite, à l'image de ce qu'il s'est passé sur le deuxième but. Cette très forte utilisation des couloirs dans la création du jeu décharge en responsabilités les deux milieux axiaux que sont Warren Zaïre-Emery et Manuel Ugarte. Les deux joueurs se retrouvent ainsi à toucher un nombre de ballons bien moins important que lors des premiers matchs de la saison lorsque le PSG attaquait en 3-2-2-3.
Une attitude défensive imparfaite
Avec un penalty créé sur un pressing très haut au bout de 3 minutes et un dernier but inscrit juste avant la mi-temps à l'issue d'une récupération dans le rond central suivi d'une attaque rapide qui a fait mouche, dur de pointer du doigt l'animation défensive et la volonté collective des Parisiens de récupérer le ballon dans l'ensemble. Pour autant, et même s'il y a eu de nombreuses séquences en seconde mi-temps où Paris a su récupérer le ballon vite et bien, il en existe un bon nombre dont Luis Enrique ne sera pas satisfait.
Au cœur de la première période et alors que les Parisiens menaient de deux buts, l'Olympique Lyonnais a fait très mal à Paris que ce soit sur attaque placée ou via des attaques rapides que les joueurs parisiens n'ont pas su gérer, d'où les nombreuses occasions adverses. C'est la première fois cette saison que le PSG concerne autant d'occasions et ce n'est pas seulement lié à la qualité individuelle des attaquants lyonnais nommés Rayan Cherki ou Ernest Nuamah.
Non seulement le pressing du PSG a su être déjoué à plusieurs reprises mais les Parisiens ont régulièrement eu du mal à défendre autour de leur 30 m sur les attaques placées de l'OL. C'est probablement sur ce point que l'entraîneur parisien, mais aussi ses futurs adversaires européens, vont trouver le plus de matière dans les prochains jours afin de corriger, pour le staff francilien, ou exploiter, pour les adversaires, ce qui a été vu ce dimanche soir.
Outre les actions de jeu, le PSG a également souffert à plusieurs reprises sur coups de pied arrêtés, ce qui est une vraie nouveauté hors penalty. Le club de la capitale a pourtant un onze de départ en mesure de répondre athlétiquement et il faudra donc possiblement revoir l'organisation défensive sur ce point. Il n'a pas non plus spécialement briller dans le domaine offensif, signe que le chantier concerne les deux côtés.
Au final, Paris repart de Lyon avec trois points largement mérités, des certitudes offensives en plus mais aussi des attitudes défensives à travailler. Une sorte de bonne répétition générale avant les premiers matches de Ligue des Champions.