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Comment le Real Madrid avait dominé le match aller face au PSG

Publié le mardi 3 novembre 2015 à 17:25 par Victor Lefaucheux
Le match aller à Paris avait montré un Real Madrid largement dominateur tactiquement et le blog tactique PremiereTouche.com l'a analysé. Juste avant la deuxième manche, retour sur ce qui n'avait pas fonctionné il y a quinze jours.

Malgré un 11 décimé par l’absence de 6 titulaires, le Real Madrid a ramené sans encombre un point et une clean sheet du Parc. Les hommes de Rafa Benítez n’ont pas concédé une seule occasion franche au club parisien, grâce à un plan défensif parfaitement exécuté : un gros pressing dans le camp adverse, mais un risque calculé en appuyant sur certaines limites offensives du PSG.

Le pressing du Real : un bloc haut et compact latéralement

Dès la troisième minute, les merengue se sont créés une des plus belles occasions de la partie. Une séquence de pressing intense – conclue par une attaque verticale – qui permettait de lire le plan de Benítez dans le camp du PSG. Les 2 attaquants (Ronaldo – Isco) étaient chargés de perturber la première passe orchestrée par le trio Marquinhos – Motta – Silva. Derrière, les 4 milieux madridistes se comportaient comme suit, selon le côté du ballon :

  • L’ailier charge le latéral côté ballon
  • Le relayeur charge son vis à vis côté ballon (Kroos sur Verratti ou Casemiro sur Matuidi selon le côté)
  • L’ailier opposé charge le relayeur opposé (Vasquez sur Matuidi si le ballon est chez Aurier ou Verratti par exemple.
  • Le relayeur opposé (madrilène) couvre son coéquipier, venant créer un confortable 3 contre 1 contre Ibrahimovic (un schéma qui s’accentue avec Casemiro en couverture de Kroos).


Le schéma de pressing madrilène selon le « côté ballon » : un bloc haut et compact latéralement pour perturber la sortie de balle habituellement confortable du PSG.

Grâce à ce plan de jeu agressif, les Madrilènes ont pris l’ascendant psychologique, gagné la maitrise territoriale, et fait planer une certaine menace verticale sur le PSG dès les premiers instants du match.


La domination terrioriale du Real : 30 passes de plus dans le dernier tiers du terrain, malgré 42% de possession

Sur la deuxième séquence de la vidéo ci-dessous, on voit que les latéraux du PSG sont vite forcés à un périlleux jeu à une touche de balle, alors que la faible technique de Matuidi est vite punie par Casemiro, qui provoque rapidement l’avertissement logique du Francilien.

Le repli du Real : en contrôle grâce au surnombre

Ce schéma de pressing était ambitieux, mais le risque était contrôlé : Madrid a appuyé sur un point – théoriquement – faible du 4-3-3 de Laurent Blanc, au niveau de ses relayeurs :

  • Verratti (malgré tout son talent) n’a que très peu d’influence dans le dernier tiers
  • Matuidi (malgré toute sa générosité) est à la fois inutile (voire dangereux) dans la sortie de balle par sa maladresse ; comme il est « gérable » dans sa projection verticale, par ses limites techniques.

En mettant Kroos sur Verratti et Casemiro sur Matuidi (selon le côté du ballon), dans un pressing très haut et très agressif, Benítez savait que même une fois son pressing cassé par le talent parisien, le repli aurait le temps de s’opérer. Ainsi, il a positionné sa défense très haut sur le terrain. Sachant aussi que Paris ne disposait que d’une arme pour lui faire mal dans la profondeur : Cavani.

Le profil et la forme physique d’Ibra, comme le pied gauche de Di Maria ont rendu les attaques rapides du PSG lisibles pour le Real, en plus du sous-nombre : avec le Suédois en faux 9, et Di Maria très prévisible vers l’intérieur, seuls Aurier et Cavani étaient vraiment attirés par la profondeur. Face à un back4 de top niveau athlétique (et bien protégé par Casemiro), les Madrilènes étaient également en contrôle dans leur propre camp.

Un surnombre qui leur a également permis de jouer confortablement le piège du hors-jeu (7 hors-jeu à 0 pour le Real), étant donné qu’aucun « 4e attaquant » (ni Matuidi ni Verratti) n’était en mesure d’offrir une course croisée, ou de produire une égalité numérique avec le back4, pour les raisons évoquées plus haut.

Madrid en contrôle / le 4-3-3 en question ?

Faire 0-0 à domicile contre une des 2 meilleures équipes d’Europe n’est sûrement pas une catastrophe. Cela dit, compte tenu des absences et de l’importance de la première place, le PSG est relativement dos au mur avant le retour à Madrid, et Benítez a clairement pris la main dans le duel tactique qui l’oppose à Blanc. La façon dont son Real a annihilé le jeu d’attaque du PSG indique une analyse d’avant-match parfaite de son adversaire.

Si le retour confirme les tendances de ce match, il faudra peut-être remettre certaines certitudes en question du côté parisien. Le 4-3-3 a montré beaucoup de limites offensives, notamment dans le dernier tiers du terrain. Si la finesse des Silva, Motta, Verratti, Maxwell est souvent suffisante pour assurer la sortie de balle contre des adversaires inférieurs, la pression mise par Casemiro sur Matuidi est une séquence criante sur le faible apport technique du Français dans ce domaine.

Blanc pourra-t-il continuer à lui garantir un statut d’intouchable quand trois autres joueurs plus techniques pourraient jouer à sa place ? (Pastore, Rabiot et Di Maria). L’Argentin s’est montré prévisible et lisible en faux-pied à droite, et on se rappelle qu’il a occupé avec brio le poste de relayeur gauche l’année de la Decima.

Si Madrid a bénéficié d’un tel contrôle, c’est aussi car Paris n’avait pas le quatrième attaquant que le 4-4-2 d’Ancelotti lui offrait en 2013, quand Cavani n’était pas encore là pour finir les séquences, alors que l’Uruguayen souffre, et a peiné à faire parler son flair en tant qu’ailier gauche.

Victor Lefaucheux / PremiereTouche.com

NB : L'analyse a été publiée avec l'accord de son auteur.


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