Le PSG reçoit Nice ce dimanche soir pour l'un des chocs au sommet du championnat de France de Ligue 1. Et la composition d'équipe parisienne est comme toujours entourée de nombreuses zones d'ombre, notamment en raison du profil de l'adversaire.
Contre Nice, le PSG des grands matches ?
Depuis quelques semaines, une sorte d'équipe-type des grands matches s'est dessinée du côté du PSG. Les grosses oppositions sont plutôt rares dans le calendrier parisien mais trois d'entre elles apparaîssent légitimement comme candidates : les deux parties contre Arsenal et le déplacement à Lyon. A ces trois occasions, Unai Emery n'a pas hésité à faire des choix tactiques différents de ceux qu'il effectue la plupart du temps, plaçant notamment le polyvalent Blaise Matuidi dans le couloir gauche plutôt que dans l'axe. Cette stratégie a plutôt payé contre les Anglais, un peu moins à Lyon.
Alors que les certitudes semblent très rares concernant le onze de départ du moment, la question de la place qu'occupera Matuidi se pose forcément, notamment par rapport à la qualité de l'opposition et les caractéristiques fortes de ce surprenant leader. Vu la façon dont l'entraîneur parisien a parlé de Nice en conférence de presse, il ne fait guère de doutes qu'il place l'équipe de Lucien Favre, un entraîneur qu'il a déjà croisé en Europa League comme il l'a expliqué, dans le haut du panier des équipes déjà affrontées. La probabilité de voir Matuidi sur le côté gauche est donc réelle, et tout particulièrement parce que le Gym aligne un des arrières droits les plus offensifs de France en la personne de Ricardo Pereira. Après avoir servi à bloquer Bellerin et Rafael, l'homme à tout faire d'Emery pourrait donc pouvoir se tester face à un nouveau client.
Quelle organisation au milieu ?
Mais si Matuidi se retrouve à gauche, et sachant que Rabiot est toujours indisponible, le visage que prendra le milieu de terrain du PSG sera forcément différent et deux possibilités s'offriront aux Parisiens : jouer avec deux joueurs devant la défense et un plus avancé, comme dans le 4-2-3-1 vu dernièrement, ou revenir au 4-3-3 habituel, avec un milieu défensif et deux relayeurs. C'est cette formule qu'avait choisie Emery à Londres, avec un Thiago Motta placé en relayeur gauche et Krychowiak devant la défense. Guère adroit à la construction, le Polonais était alors utilisé pour des missions d'étouffement du joueur offensif adverse le plus important (Özil mais aussi Ndoye en ont récemment fait les frais).
Mais dans l'équipe niçoise, le seul joueur correspondant à ce profil de n°10 se nomme Belhanda et il évolue très haut sur le terrain, plus comme second attaquant que comme milieu offensif, laissant planer le doute quant à l'utilité du spécialiste des tâches défensives qu'est le milieu polonais. Et plutôt que d'inclure un Krychowiak dont l'apport est facile à remettre en question, on pourrait alors plutôt retrouver un duo devant la défense, à la manière de ce qu'avait fait Emery à Lyon avec Thiago Motta et Verratti en milieux défensifs placés derrière une ligne composée de Matuidi, Ben Arfa et Lucas.
Là encore, la situation n'est pas tout à fait comparable car, bien plus que l'OL, Nice est une équipe joueuse, capable d'enchaîner des longues périodes de possession afin d'user l'adversaire. Et comme il l'a encore montré mardi soir face à Ludogorets, Ben Arfa n'est pas vraiment un as du repli défensif et les deux milieux pourraient bien boire la tasse face aux nombreux déplacements des milieux niçois. Contre ce trio Seri/Cyprien/Walter qui court autant qu'il fait courir le ballon et l'adversaire, Emery pourrait bien être tenté de réintégrer Krychowiak devant la défense. Le Polonais n'aurait plus à assumer le rôle de premier défenseur central assigné à un marquage pratiquement individuel comme dernièrement mais plutôt de garantir une assise défensive forte face à une équipe qui tourne à près de deux buts par match.
Di Maria, Lucas et Ben Arfa en concurrence
En alignant Matuidi à gauche et un possible milieu à trois, le nombre de places disponibles en attaque se réduit soudainement à une seule unité, sur le côté droit. Ils sont trois en balance pour ce poste avec Ben Arfa, Di Maria et Lucas, chacun avec des arguments bien différents. Les chances du premier apparaissent toutefois bien maigres, à part si Emery décide dévoluer en 4-2-3-1 avec un n°10. Dans un rôle d'ailier, qui plus est face à un latéral offensif comme Dalbert, cela semble en revanche bien compliqué.
Il reste donc deux choix pour animer l'aile droite : Lucas et Di Maria. D'un côté le besogneux qui fait tout pour plaire à son coach avec son investissement défensif irréprochable, de l'autre le joueur très contesté du moment qui a réussi à se mettre bon nombre de personnes à dos avec son attitude de mardi soir, entre but ridiculement fêté et investissement défensif honteux (Natanael le remercie encore). Trancher entre les deux sera bien compliqué et, à chaque fois qu'il a eu à le faire, Emery a préféré l'Argentin. Il avait aussi su donner une chance à Di Maria après ses catastrophiques matches contre Bâle et l'OM, la tentation de lui offrir une nouvelle possibilité de rebondir ne doit donc pas être écartée. De plus, le coach parisien n'est pas du genre à faire évoluer rapidement sa hiérarchie et l'avantage est peut-être encore à l'Argentin. Si ce dernier était finalement sur le banc, ce serait alors un des grands chamboulements du début de saison du club.
Quant au reste de l'équipe, et à l'exception du traditionnel doute sur les latéraux (Aurier et Kurzawa partent toutefois favoris), on devrait retrouver les joueurs habituels : Cavani en pointe, Verrratti au milieu, Thiago Silva et Marquinhos en défense centrale. Reste le cas du gardien de but mais un éventuel changement à ce poste paraît plus envisageable mercredi en coupe de la Ligue que ce dimanche en Ligue 1. Et d'ici là, beaucoup de choses peuvent se passer au PSG.
L'équipe probable : Areola - Aurier, Marquinhos, Thiago Silva, Kurzawa - Verratti, Krychowiak, Thiago Motta - Di Maria (ou Lucas), Cavani, Matuidi
