Le PSG défie le Real Madrid ce mardi (20h45) à l'occasion des huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions. Du côté de la composition d'équipe parisienne, une incertitude par ligne est présente.
Trois semaines après un match aller perdu dans les 10 dernières minutes, le PSG retrouve ce mardi soir le Real Madrid à l'occasion d'un huitième de finale attendu par toute la planète football. Comme toujours, les deux entraîneurs n'ont pas beaucoup parlé de leurs plans et de leurs options tactiques avant la rencontre et les incertitudes sont relativement nombreuses dans les deux camps pour ce deuxième grand rendez-vous. Côté Paris, on en recense une par ligne.
Thiago Silva, le jour du rachat
Du côté de la défense, le match à Bernabéu avait défini une nouvelle hiérarchie du côté du PSG, Thiago Silva regardant du banc de touche Marquinhos et Kimpembe faire la paire. Plutôt performant pendant près de 85 minutes, l'édifice s'était lézardé sur la toute fin de la partie, Kimpembe et Marquinhos ayant quelques petites choses à se reprocher sur les deux derniers buts entre relance loupée et placements déficiants. Très touché par son absence à Madrid, le capitaine s'est depuis reconstruit et affiche un niveau d'excellence à toutes les sorties.
Pour Emery, il va donc de nouveau devoir falloir trancher entre les trois hommes, un «choix difficile» comme il l'a expliqué à la presse, précisant que les trois lui donnaient satisfaction et qu'il allait décider «par rapport aux petits détails que nécessite le match.» Le scénario que le PSG souhaite donner à la partie devrait donc dicter ce choix et il a notamment été question d'affirmer sa personnalité au match. Dur d'en déduire quoi que ce soit mais le vent semble aller dans le sens du capitaine. Son jeu de tête des deux côtés du terrain, son leadership réanimé par la vexation de l'aller ou encore sa capacité à défendre de façon juste dans des situations périlleuses lui donnent une réelle avance.
Reste à lui trouver un partenaire avaec lequel jouer. Marquinhos lui offre du confort et des automatismes quand Kimpembe représente cette force et cette envie folles qui doivent guider le PSG pour réaliser l'exploit. L'aller a montré que les statuts n'ont plus d'importance pour Emery à l'heure du choix et c'est donc le profil technique des joueurs qui fera la différence. Alors que le PSG a besoin de marquer, la vitesse de Marquinhos pour couvrir pourrait bien être très utile face aux contres madrilènes qui s'annoncent. Reste tout de même une interrogation concernant son état de santé, le joueur ayant été touché à la cuisse dernièrement. Son intégration envoie également Thiago Silva dans l'axe gauche, un poste auquel il pourra compenser les manques d'un Kurzawa plus porté vers l'offensive que son concurrent Yuri Berchiche. Et renforce donc indirectement la place du capitaine.
Diarra et Motta, mais dans quel ordre ?
Au milieu de terrain, la question qui se pose est finalement exactement la même qu'avant l'aller, à savoir qui va évoluer devant la défense. Depuis le match à Bernabéu où il s'est noyé à ce poste, l'option Lo Celso a été écartée et le jeune Argentin est redevenu un milieu relayeur. Quant à Rabiot, pas vu devant la défense depuis des lustres, c'est de nouveau comme milieu relayeur gauche qu'il est attendu dans le onze de départ, Verratti étant son pendant à droite.
Ce qui a changé entre l'aller et le retour, c'est bel et bien l'état de forme des deux vraies sentinelles du groupe, à savoir Motta et Diarra. Hors du coup physiquement, ils se sont retapés depuis et se battent pour ce fameux poste devant la défense. Emery l'a sous-entendu devant la presse, il est probable que l'un succède à l'autre en cours de match, les deux trentenaires étant encore un peu justes pour tenir un match complet. Reste donc à définir qui va débuter et qui va finir.
Là encore, les propos du coach parisien sur le besoin d'imprimer sa patte sur le match penchent en faveur de Motta, considéré comme un intouchable par Ancelotti, Blanc puis Emery dès lors qu'il est disponible. Si Diarra montre des qualités défensives bien supérieures depuis quelques semaines, notamment quand il s'agit de couper des contres, la priorité de Paris reste de marquer des buts pour croire à l'exploit et il est donc compliqué d'imaginer la meilleure rampe de lancement du PSG sur le banc au coup d'envoi, et ce malgré ses limites dans la mobilité.
Avec Di Maria et Mbappé, mais de quel côté ?
En attaque, la blessure de Neymar a offert un poste de titulaire à un Angel Di Maria sorti bien frustré du match aller. En forme mais pas du tout utilisé, il aura cette fois-ci l'opportunité de faire mal à son ancien club, celui dont le président n'a pas hésité à le mettre à la porte alors qu'il venait de porter son équipe vers sa dixième Ligue des Champions. El Fideo n'a jamais vraiment caché qu'il n'avait pas digéré sa fin d'histoire avec le Real et Emery a utilisé des mots forts pour décrire l'état d'esprit de son joueur : «Il aura les crocs.»
Si la tête est prête, la place qu'il occupera sur le terrain au coup d'envoi est en revanche moins évidente. Dernièrement, c'est surtout depuis le côté droit que le natif de Rosario a fait le plus de différences, bien qu'il ait su être décisif des deux côtés du terrain dans cette folle année 2018. Problème, le couloir droit est aussi la place préférentielle de Kylian Mbappé. Légèrement en délicatesse avec sa cheville, l'attaquant ne compte pas renoncer pour autant et il va débuter la partie, bien décidé à faire mieux que lors du match aller où il avait pêché devant les buts.
Pour Emery, le casse-tête est dans le choix du positionnement avec d'un côté un Mbappé qui a joué à droite toute la saison et y a donc ses repères et, de l'autre, un Di Maria qui surperforme aussi sur cette aile. L'un des deux sera donc quelque part sacrifié et devra se montrer tout aussi performant que d'habitude dans un contexte pourtant moins favorable à son épanouissement personnel. Le choix est compliqué, à la hauteur de l'exploit qui doit être accompli ce soir, mais c'est aussi en surmontant ces difficultés que le PSG peut de nouveau entrer dans la légende. Et qui sait si, 25 ans, plus tard, ce n'est pas encore un habituel remplaçant qui va envoyer Paris au paradis ?
Une équipe possible du PSG contre le Real Madrid : Areola - Alves, Marquinhos, Thiago Silva, Kurzawa - Verratti, Thiago Motta, Rabiot - Mbappé, Cavani, Di Maria
