Les Parisiens ont fait un très mauvais match à Toulouse, voici l'analyse du match de chacun d'entre eux.
Sirigu : cueilli à froid… par Serge Aurier, sur une passe en retrait mal ajustée, l’ancien de Palerme a tenté la sortie pour rattraper le coup, sans succès puisque Ben Yedder l’a devancé et a conclu dans le but vide. A nouveau sollicité en première période ensuite, il est parvenu à garder sa cage inviolée, parfois de manière peu académique devant Ninkov ou Doumbia. A contrario, une deuxième mi-temps sans histoire.
Aurier : pour son retour dans la Ville rose, l’après-midi a fort mal commencé pour l’Ivoirien. Il a d’emblée terni sa prestation d’une mauvaise passe interceptée par Ben Yedder qui a ouvert le score dès la 7ème minute. Ensuite ? Une somme d’approximations techniques pour un joueur qui a semblé marqué psychologiquement. Seul rayon de soleil : une bonne remise pour Pastore à la 83ème, trouvé dans la surface.
Camara : battu au duel de la tête aux prémices de l’action du but, le vétéran de l’axe défensif n’a pas respiré la sérénité en ce samedi après-midi. A son crédit toutefois, quelques bons retours défensifs, dont une interception sur une remise en retrait de Pesic en pleine surface… Qui s’était échappé dans son dos quelques secondes plus tôt.
D.Luiz : le Brésilien a livré une prestation inégale. Parfois impressionnant de puissance dans ses interventions dans toute la moitié gauche de la défense, il a également manqué des interceptions et n’a pas connu de réussite sur ses prises de risque à la relance. Et surtout, il a donné l’impression de ne pas s’arracher pour revenir sur le tir du but de Ben Yedder, alors qu’il avait la possibilité de contrer la frappe de l’attaquant toulousain.
Digne : une influence très limitée tout du long du match, alors que défensivement, il a souvent bénéficié de l’aide d'un David Luiz qui faisait le travail pour deux dans la moitié gauche de l’arrière-garde parisienne. Comme Aurier à droite, il a souffert du schéma axial utilisé ce soir, la relation technique avec son milieu relayeur étant trop faible pour lui permettre d’exister autrement que sur des exploits individuels.
Verratti : Sans doute le milieu parisien qui a joué le plus juste, malgré un carton jaune et une ou deux prises de risque évitables avec le ballon dans des positions basses. A son crédit, la très belle passe décisive qui a envoyé Bahebeck au but de l’égalisation, sur un coup franc vite et bien joué par l’Italien. Remplacé par Motta, qui a touché beaucoup de ballons et a joué son rôle de meneur en retrait dans la meilleure fin de match parisienne.
Cabaye : l’ancien Lillois a traversé le match comme une ombre, sans influence dans un axe du milieu de terrain saturé, sans percussion avec le ballon et sans faculté à animer la moitié droite du milieu parisien. Pour sa troisième titularisation d’affilée, il n’a pas confirmé sa relative montée en puissance. Remplacé par Chantôme, qui s’est appliqué à jouer simple et de l’avant, face à un adversaire fatigué à son entrée.
Matuidi : au sein d’un PSG terne et sans imagination, l’ancien Stéphanois fut peut-être le seul Parisien à tenter des appels dans la profondeur qui ont apporté un semblant de variation dans le jeu, toutefois sans résultat, les transmissions manquant de précision. Son emprise dans le jeu, avec et sans ballon, et le bilan de Matuidi sont sensiblement les mêmes que ceux de ses partenaires, preuve que le mal était surtout collectif.
Pastore : el Flaco n’a pas apporté la verticalité qu’on attend d’un meneur dans ce système : pas de percussion avec le ballon et trop peu de passes réussies vers les deux pointes, engluées dans l’embouteillage axial de l’entre-jeu, comme l’Argentin. A son crédit, il fut intéressant dans les renversements vers le latéral opposé, mais c’est trop peu pour un joueur aux qualités techniques supérieures.
Bahebeck : moins à l’aise que sur une aile, l’international espoir français a manqué de mobilité, introuvable sur les côtés ou dans la profondeur… Excepté sur l’égalisation où son bon appel a surpris la défense toulousaine. La suite : un contrôle réussi, un ballon bien amené tout en résistant à la pression de Moubandje et Grigore, et une frappe croisée finement placée. De quoi se réjouir pour sa première titularisation cette saison.
Cavani : l’Uruguayen a vite semblé à l’étroit dans le schéma trop axial parisien. Problème : plutôt que de proposer dans la largeur ou la profondeur, Cavani a voulu faire du Zlatan en décrochant souvent, ce qui fut sans intérêt alors que l'entre-jeu était déjà bouché. A gâché sa seule bonne opportunité avant le repos par un crochet trop long qui n’a pas piégé la défense adverse. Remplacé par Lucas, appliqué et pertinent.
Blanc : qu’est-il passé par la tête du coach parisien et de son staff au moment d’aligner un 4-1-2-1-2 inédit, face à un adversaire qu’on savait percutant dans les couloirs, sans l’avoir travaillé à l’entraînement au préalable ? Le bilan est simple : zéro occasion dans le jeu, ce qui n’a pas ému l’entraîneur à la touillette qui n’a jamais jugé bon de revoir ses plans alors que ses joueurs étaient visiblement perdus et demandeurs d’une variation tactique, et ce dès le milieu de la première mi-temps. Si c’était une manière d’asseoir son autorité face à son vestiaire, elle a singulièrement manqué de pragmatisme.
Iaro