Alors que l'affiche de la finale de la Coupe de France est très déséquilibrée entre le PSG et Les Herbiers, club de 3e division, l'entraîneur du PSG Unai Emey et le capitaine Thiago Silva ont insisté sur le respect à avoir pour le club adverse.
Finale oblige, ce n'était pas Unai Emery tout seul qui était devant la presse ce lundi pour évoquer la finale de la Coupe de France face aux Herbiers qui se jouera ce 8 mai. Et alors que la presse s'est parfois moquée de l'affiche, l'écart entre les deux équipes étant immense, aussi bien l'entraîneur du PSG que son capitaine Thiago Silva qui l'accompagnait ont fait preuve d'un immense respect pour le club de troisième division qu'affrontera le PSG.
Emery plus que respectueux
Interrogé sur la trace qu'il va laisser à Paris, Emery recadre ainsi aussitôt : «Ce n'est pas le moment de parler de ça, je préfère parler du match de demain qui est l'objectif. [...] Ce n’est pas seulement un match en plus, c’est une finale. Les Herbiers ont mérité d’être ici, c’est le charme de la Coupe de France : l’opportunité pour des équipes moyennes d’arriver à cette finale, d'en profiter avec leurs supporters, venus d’un petit village, qui seront ici demain, le stade sera plein. C’est une belle finale, une belle journée. Tous les joueurs et toutes les personnes du PSG ont beaucoup d’envie, de motivation et de respect pour l’adversaire. Les deux équipes ont mérité d'être là et de profiter de ce jour spécial.»
«J’ai peut-être plus de respect que d’autres personnes.»
Signe que l'ambiance est plutôt à la détente chez les journalistes, un envoyé de L'Équipe demande à Emery s'il est en mesure de citer trois joueurs des Herbiers. Cela n'amuse pas du tout le coach du PSG qui répond froidement : «Oui. Mais je ne vais pas vous le dire à vous. Votre question n’est pas claire. Je sais et les joueurs vont les connaître. Si je cite trois joueurs, vous penserez peut-être que je ne connais pas les autres. Mais je les connais, soyez-en sûrs. J’ai peut-être plus de respect que d’autres personnes. Merci.»
Le coach fait notamment savoir qu'ils ont «préparé le match comme les autres, en analysant l’adversaire puis en nous entraînant avec les joueurs pour préparer ce qui peut se passer sur le terrain. On va continuer ce travail à l’hôtel en vidéo. Mes joueurs sont très professionnels, ils ont conscience que c’est une finale, pas un match comme les autres. Ils sont conscients que la Coupe est importante. [...] Demain (mardi), on va pousser et parler de ça avec l’équipe pour être concentrés. Le meilleur respect de l’adversaire et de la Coupe de France, c’est d’être compétitif pendant 90 minutes, et plus si besoin.»
«Je sais que toutes les finales sont difficiles.»
Au cas où le message n'aurait pas été compris, Emery rappelle d'ailleurs le passé : «Par respect, j'ai regardé l'histoire de la Coupe de France. Paris a gagné 11 fois la Coupe de France, et seulement deux fois par plus d’un but d’écart, contre Nantes (3-0 en 1993) et Marseille (4-2 en 2016). J'en ai parlé avec Maxwell et il m'a parlé du match contre Auxerre (D2, 2015) et ils ont commencé par avoir trois occasions de but dans les premières minutes. Malgré tout ce que je lis, on aura du respect pour la Coupe de France. Si nous pouvons marquer dès la première minute, nous pousserons pour ça, mais je sais que toutes les finales sont difficiles.»
Thiago Silva sur la même longueur d'onde
«Ils ont eu un parcours aussi difficile que le nôtre.»
Si l'entraîneur parisien est un habitué des propos de ce style, son capitaine Thiago Silva a lui aussi tenu des propos en ce sens face à la presse. D'entrée, il affirme que «c'est toujours difficile de jouer contre une équipe comme ça, qui a normalement moins de qualité que toi. Tu as la responsabilité de gagner. Si tu fais un match nul, c'est une catastrophe, si tu perds c'est encore pire. On a beaucoup de confiance mais aussi de respect pour cette équipe qui a mérité d'être là. Ils ont eu un parcours aussi difficile que le nôtre. C'est une compétition spéciale.»
Et le capitaine insiste lui aussi sur les finales précédentes, malgré un adversaire moins prestigieux : «C'est un choc comme toutes les finales, peu importe l'équipe en face. Les gens pensent que c'est un match facile et que le PSG a déjà gagné. Le football, ce n'est pas comme ça, c'est un sport différent de tous les autres. Le coach a eu raison de dire que ce n'était pas un match facile. La finale contre Marseille était plus difficile et on avait gagné 4-2, contre Auxerre, 1-0 seulement, et contre Angers on avait gagné 1-0 à la dernière minute... On doit se concentrer sur nous pour donner un autre titre à cette équipe.»
«J'ai demandé au staff de m'envoyer les vidéos de tous les attaquants »
L'équipe parisienne s'est ainsi préparée en conséquence comme Thiago Silva l'a ensuite expliqué : «En face, on sait qu'il y a des joueurs de qualité qui peuvent nous faire mal, on en a parlé avec le coach. Il connaît très bien cette équipe car c'est un staff qui travaille beaucoup. [...] J'ai demandé au staff de m'envoyer les vidéos de tous les attaquants afin de mieux me préparer. [...] On connait notre responsabilité quand on porte le maillot du PSG. Si on marque dès la première minute, on va continuer pour marquer le deuxième. Et si ce n'est pas possible, on essayera d'être intelligents pour garder le score.»
Plus étonnant, le capitaine parisien va révéler avoir déjà été dans le rôle des Herbiers au cours de sa carrière : «J'ai joué en 3e division au Brésil, j'ai joué beaucoup de matches comme ça. J'étais toujours très motivé contre les grosses équipes. Je sais que la motivation sera différente de tous les autres matches et c'est pour ça qu'on doit être conscient de la difficulté qu'on va trouver face à nous. Ils vont très bien se préparer et on doit répondre. Il faut qu'on joue bien, cela augmentera notre probabilité de gagner.»
