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Face à Madrid, un match défensif réellement réussi ?

Publié le jeudi 22 octobre 2015 à 14:26 par Philippe Goguet
Le PSG a réussi à ne pas prendre de buts contre le Real Madrid mais, pour autant, il ne faut peut-être pas surestimer cette prestation. Retour sur la partie défensive de ce PSG/Real Madrid

Le PSG a insisté après le match sur la qualité de la prestation défensive, Paris n’ayant pas encaissé de buts face à la machine à scorer madrilène. Pour autant, et s’il faut se réjouir, il semble évident qu’il faut également garder de la mesure, pour un certain nombre de raisons.

Un affrontement vicié par les absences

La première des raisons qui pousse à ne pas s’enflammer sur la cage inviolée des Parisiens est le nom des joueurs alignés. A l’exception de Ronaldo, aucun des trois autres joueurs offensifs madrilène n’est un titulaire en puissance, Isco étant le Pastore local, ce joker offensif à la polyvalence bienvenue pour son coach. Et s’il n’est pas de question de réduire le talent de ses joueurs, il faut appuyer sur le manque d’automatismes, particulièrement pénalisant quand il fallu attaquer face à un PSG parfois très bas. Le Real n’est pas le modèle ultime en matière d’attaques placée mais cette découverte offensive s’est retrouvée dans le cas Ronaldo, le Portugais n’ayant été en situation de marquer qu’à deux reprises dans le jeu : sur un centre où son jeu de tête s’est exprimé et sur un contre où il est servi avec un soupçon de chance puisqu’après une frappe contrée. Le reste du temps, et à l’exception des coups de pieds arrêtés, il n’a pas été en position de frappe, une rareté pour lui.

Un bloc en progrès

Toutefois, accorder la bonne performance globale de la défense parisienne uniquement à la faiblesse adverse serait injuste pour le PSG. Le bloc défensif a été d’une très bonne qualité en général, notamment en position basse quand le Real Madrid avait complètement la maîtrise, soit les 20 minutes avant la pause. Avec 7 joueurs en position basse, les 3 attaquants ayant été isolés, les Parisiens n’ont presque rien concédé et la seule réelle occasion collective du Real Madrid dans cette position vient du talent pur de Kroos et de sa merveille de feinte de frappe enchaînée par une passe pour Jesé. Pour le reste, Paris a fait front, tant individuellement que collectivement. Là encore, le contrepied d’un bloc qui tient bien sur une position basse est la faiblesse de la récupération haute voire moyenne, mal très récurrent du PSG déjà largement vu face à Donetsk ou Marseille et qui pose problème. Le PSG ne sait plus étouffer un adversaire haut sur le terrain, si tant est qu’il ait su un jour le faire à l’échelle européenne, et le constat est finalement le même qu’à Donetsk : le milieu prend un peu vite l’eau loin de ses buts, pas du tout aidé par l’attaque, mais la défense encaisse très bien, avec un Trapp de plus en plus à l’aise dans son rôle.

Paris et la peur du contre

Si le PSG s’est aussi globalement bien comporté défensivement, c’est également parce que l’équipe a eu une attitude pour le moins attentiste, rappelant son début de match contre Chelsea l’an passé. Sur les lancements de jeu, le manque de soutien des trois milieux aux attaquants a longtemps été flagrant sur les phases offensives et les latéraux ne sont montés qu’avec parcimonie pendant une bonne partie du match. Maxwell illustre mieux que quiconque cette mentalité qui a vu le PSG avoir tellement peur du contre qu’il en a oublié d’attaquer afin d’éviter de se retrouver dans la situation qu’il craignait. Mais à ce jeu où chacune des deux équipes s’est retrouvée à jouer contre-nature, c’est le Real qui a malgré tout gagné, ses attaques placées étant malgré tout meilleures que le jeu de contre parisien. Le PSG s’est désinhibé en seconde période avec  un bloc bien plus haut et n’a finalement pas plus concédé d’occasions franches, preuve s’il en est que jouer à contre-nature reste un exercice délicat que le PSG ne maîtrise pas vraiment.

La référence adverse

Mais plus que tout, la prestation défensive parisienne est à comparer avec la véritable référence qu’a été le Real Madrid lors du même match. Si les offensifs parisiens ont raté leur match individuellement, ils ont également été dominés collectivement et le onze madrilène a brillé dans sa partition défensive, tant en position haute (1ère mi-temps) que basse (2ème). Le quadrillage fait par les deux lignes de quatre joueurs a été superbe d’application, de rigueur et de générosité tandis que la gestion du hors-jeu, donc indirectement de la profondeur, a été parfaite (7 hors-jeu créés), offrant au PSG la meilleure résistance depuis bien longtemps.

Mais, dans cette prestation défensive de très haut niveau, il faut également revenir sur les joueurs alignés et les deux jeunes Madrilènes dans les couloirs sont autant des limites offensives que des armes défensives, leur implication dans des tâches ingrates ayant été remarquables de bout en bout. Si les titulaires de la défense ont ramassé les miettes, c’est aussi parce que les remplaçants de l’attaque ont donné beaucoup, faisant parfaitement fonctionner le plan imaginé par un Benitez dont les organisations défensives sont depuis toujours des modèles.

A confirmer dans un autre contexte

En conclusion, les deux équipes auront réussi leur match défensif mais la frilosité parisienne et les circonstances amenant un onze madrilène moins talentueux mais plus travailleur a également orienté ce match vers une optique défensive. Le match à Madrid n’aura rien à voir de ce point de vue et il sera l’occasion de réévaluer la base défensive parisienne d’un point de vue individuel et collectif mais aussi la qualité de sa récupération, ce qui est finalement sa plus grosse faiblesse défensive actuelle. Le PSG aura à affronter un surplus de talent offensif quand le Real devra être aussi efficace défensivement avec des stars probablement moins impliquées dans ce domaine. Et c’est tout l’équilibre du match qui est remis en question.


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