Loin des tensions des derniers échanges avec la presse avant la trêve internationale, c'est un Luis Enrique prêt à donner de vraies réponses qui s'est présenté à la veille de PSG/Strasbourg en conférence. Il a longuement été question de la motivation à trouver pour une rencontre post-trêve mais aussi de quelques cas individuels : Warren Zaïre-Emery, Kylian Mbappé, Lee Kang-in, etc. Voici ses propos en intégralité.
On a le sentiment que votre équipe a des difficultés pour trouver de la continuité dans ses prestations depuis le début de la saison malgré quelques blocs de bons matches (Lens-Lyon et Dortmund-Marseille). Comment expliquez-vous ce manque de régularité ? Y a-t-il des axes de travail de ce côté ?
« Je ne peux pas encore dire à quel niveau nous sommes »
« Je pense que nous pouvons le voir à travers nos résultats, qui ne sont pas à la hauteur de ce que nous attendions et espérions. Il faut travailler, oui, tout le temps, et sur tous les aspects. Nous y pensons chaque jour. Mais je suis très satisfait de ce que je vois, en termes de mérite et de contenu. Même le match que nous avons perdu à Newcastle (1-4, le 4 octobre), j'en suis content. L'équipe continue d'aller de l'avant. Je ne peux pas encore dire à quel niveau nous sommes. Mais nous sommes en phase d’amélioration. Je suis très optimiste et satisfait de ce que je vois. C’est mon opinion, la réalité découlant de mon ressenti. »
Vous êtes très sollicité, avec beaucoup de conférences de presse et d’interviews avant et après les matches. Échanger avec les journalistes est-il un exercice que vous appréciez ?
« Oui, j'adore. Le problème est que vous êtes de moins en moins nombreux. Je vais finir tout seul (sourire). Mais j’adore ça. J’apprécie les interviews, les conférences de presse, le terrain en tant qu'entraîneur, surtout quand nous gagnons. Quand nous perdons, c’est une autre manière de profiter, même s’il y a de le souffrance. Comme tous les entraîneurs, je me sens bien et j'essaie de renvoyer l'affection que je reçois. Si tu me poses une question de manière agréable, je te répondrai également agréablement. »
Pensez-vous que la trêve internationale a pu faire du bien à Kylian Mbappé et lui permettre de se relancer avec le PSG ?
« Il ne faut pas juger un joueur comme Kylian parce qu'il ne marque pas pendant 2 ou 3 matches »
« La seule chose qui a manqué à Kylian dans ses derniers matches avec nous, ce sont les buts. Il a fait de très bonnes prestations. Il s'est créé de très bonnes occasions et aurait pu marquer deux ou trois buts. Il ne faut pas juger un joueur comme Kylian parce qu'il ne marque pas pendant deux ou trois matches. Il joue très bien avec le PSG et avec sa sélection. C’est une constante dans sa carrière. Ici, je le vois toujours bien. »
Juste avant le match perdu contre Nice (2-3) au retour de la dernière trêve, vous n’aviez bénéficié que d’un entraînement avec le groupe au complet. Là, vous en avez deux avant de recevoir Strasbourg. Est-ce suffisant pour relancer les 17 internationaux partis aux quatre coins du monde ?
« Entraîner une équipe comme le PSG te permet de disposer de beaucoup de joueurs de qualité et d’internationaux. Ça se transforme en difficulté lors de ces pauses, mais je dispose d’un large effectif. Au retour de la dernière trêve, nous avions perdu contre Nice, un résultat très mauvais. Nous ne devons pas répéter cela demain (samedi). C’est évident que la manière de préparer le match (NDLR : après une trêve) est différente. Mais ça ne me gêne pas. »
Comme vous l’avez dit, le dernier retour de trêve internationale s'était soldé par une défaite contre Nice. Pour un entraîneur, en quoi ces matches sont-ils gênants ?
« Après la trêve, ça dépend du match qui suit, de l'adversaire, qui peut plus ou moins motiver »
« En tant que joueur, je l'ai vécu pendant des années quand j’étais international et que j’évoluais au Real Madrid et au Barça, puis je l'ai vécu comme entraîneur du Barça et aujourd'hui du PSG. Quand les joueurs sont en sélection, ils ont toujours une stimulation très forte. C’est logique et normal et je l’accepte parfaitement. Après, ça dépend du match qui suit (au retour en club), de l'adversaire, qui peut plus ou moins motiver. C’est ça. Il faut être capable de toujours être motivé. C’est difficile à faire.
Surtout qu’au retour de ces trêves, nous jouons en Ligue 1 puis en Ligue des champions. Tu viens d’être très motivé par ta sélection et le premier match te motive moins que le second. C’est ma tâche en tant qu’entraîneur. Je n’ai pas réussi à le faire la dernière fois, puisque si l’attitude des joueurs m’a plu, nous avions perdu. Il ne doit pas se passer la même chose demain. Mais c’est le football, la pièce peut tomber 25 fois sur la même face.
C’est le risque que nous affronterons demain et mon travail est d’en alerter les joueurs. Ceux qui sont déjà projetés sur Milan et pensent qu’affronter Strasbourg va être facile ne savent pas de quoi ils parlent. C’est un match beaucoup plus difficile que celui contre Milan. Pour Milan, je devrai calmer les joueurs. Alors que demain je vais devoir les activer, les exciter, les motiver. C'est pourquoi ce match contre Strasbourg implique beaucoup plus de problèmes pour moi, avec un adversaire très jeune, ultra motivé, coaché par un très bon entraîneur. »
Warren Zaïre-Emery, blessé, sera absent contre Strasbourg. Il est l’un des joueurs les plus utilisés depuis le début de saison. Que peut-il manquer à l'équipe avec son absence ?
« Warren est un joueur différent et unique de par son âge et ce qu'il apporte à l’équipe »
« Warren est un joueur différent et unique de par son âge et ce qu'il apporte à l’équipe. Mais j'ai un effectif incroyable. Je regarde mon effectif et il y a des joueurs qui ont très peu joué alors que ce sont des éléments de très haut niveau. Mon rôle et de faire en sorte qu'ils soient en mesure d'apporter, d’avoir le même rendement, peu importe qui sera dans le onze. L’équipe possède de nombreuses options, quels que soient les absents. »
Kang-in Lee a été l'auteur de bonnes prestations avec la sélection sud-coréenne. À quel poste son rendement sera-t-il optimal, selon vous ?
« Depuis que Kang-in est avec nous, il a déjà montré son niveau, y compris en sélection. Pour nous, avec notre système, son poste préférentiel serait d'évoluer comme milieu relayeur, mais il peut aussi jouer comme ailier sur son pied fort ou à l’opposé, et il peut aussi être avant-centre, faux 9 ou joueur d'appui. Il a des qualités à la finition, dans les dernières passes. C'est un joueur très intéressant. Nous sommes très heureux de l’avoir avec nous. »
Sensibilisez-vous vos joueurs concernant l’utilisation des réseaux sociaux depuis votre arrivée au PSG ?
« Les réseaux sociaux sont très importants, c’est évident. Ils font partie de l’actualité. La majorité des joueurs les utilisent. Parfois, ils les gèrent eux-mêmes, et dans d’autres cas des gens le font pour eux. Je ne parle pas de la communication qu’ils doivent avoir sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas leur père mais leur entraîneur. Ils savent qu’ils doivent faire attention, parce que les réseaux sociaux apportent des bonnes choses mais peuvent aussi causer des problèmes. Je les laisse libres de faire ce qu’ils veulent, mais il ne faut juste pas qu’ils gaspillent trop de temps en ligne dans ces circonstances. »
