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L’analyse d’Ajax/PSG

Publié le jeudi 18 septembre 2014 à 10:42
Le match d’hier contre l’Ajax a été riche en enseignements avec quelques éléments marquants. Retour sur la rencontre.

Un pressing à trois étages :

D’entrée, les Parisiens pressent très fort les jeunes Hollandais pour les forcer à faire des erreurs. Ce pressing intense était découpé en trois parties : le pressing très haut, illustré par Lucas sur le but. Si Zlatan participe assez peu, Cavani et Lucas pressent très fort les deux latéraux et Matuidi monte très haut pour perturber les deux centraux. On a notamment vu le milieu relayeur aller jusqu’aux 18m pour gêner et le PSG jouait pratiquement en 4-2-4 sur ces phases.

Si le ballon n’était pas récupérable à cet endroit là, le pressing repartait juste au niveau de la ligne médiane avec une ligne de quatre composée de Cavani, Matuidi, Verratti et Lucas, Zlatan se désintéressant du travail tandis que Motta restait plus bas, transformant le PSG en 4-1-4-1. Ce système a fonctionné à quelques reprises mais l’exploitation du ballon à la récupération n’a pas forcément été optimale.

Si les Hollandais arrivaient à passer ces deux épreuves, la dernière étape, moins pressante et plus basée sur le nombre, consistait à attendre qu’ils s’empêtrent dans la défense aux 25/30m. A ce moment-là, Motta et Verratti sont sur la même ligne, très reculés devant la défense et Matuidi reste un cran plus haut, dans un rôle très axial au sein d’un 4-2-3-1. On a notamment vu l’efficacité du système sur les frappes impossibles de la première mi-temps, les Hollandais s'étant approchés de la surface avant de se retrouver enfermés et de frapper sans espoir.

La dimension physique du match :

Plus le match a avancé, plus les différents étages du pressing ont sauté. La première ligne n’a pas résisté beaucoup plus qu’une mi-temps avant un léger sursaut dans le dernier quart d’heure, la deuxième a plus ou moins tenu une heure (jusqu’au moment où Zimling s’installe vraiment au milieu) et le PSG s’est finalement retrouvé à défendre de la 3ème façon, jusqu’à craquer sur une percussion axiale où le milieu est dépassé et la défense (trop) mise à l’épreuve.

Au final, en regardant les stats, on peut s’apercevoir que les Hollandais ont beaucoup plus couru (111 kms contre 104) mais cet écart était déjà vrai en 1ère mi-temps et personne n’avait remarqué ça vu la maîtrise du PSG, ce qui peut donc s’apparenter à un faux problème. Cette différence physique s’est surtout faite ressentir dans les duels, les locaux en remportant de plus en plus au fil du match alors qu’ils étaient complètement dominés dans ce domaine en 1ère mi-temps. C'est par exemple le cas de Zlatan, dominant en pivot pendant plus d'une heure avant de finir le cul par terre à la 80ème sur le même type d'action.

En outre, des joueurs sont apparus complètement cuits à la fin. On pense notamment à Matuidi, exténué et dont l’influence a baissé au fur et à mesure de la partie, ou à Verratti, disparu après la pause comme à Rennes et sorti avant la fin. Si le Français est rentré tardivement de la Coupe du Monde, le petit Italien paraît être dans le creux en ce moment alors qu’il avait été très performant dès son retour. On peut penser qu’il digère actuellement la préparation physique et qu’il ira mieux prochainement mais, en attendant, le cœur du jeu parisien a du mal, pas aidé par un Motta plus diesel que jamais.

Laurent Blanc a lourdement insisté sur le déficit physique de son équipe et avec deux milieux sur trois qui coulent à l’heure de jeu, on ne peut pas dire qu’il a tort sur ce point. Et on peut le renvoyer à ses changements qui n’arrivent qu’à la 80ème

Un Ajax pas si dangereux :

Malgré cet écroulement physique à l’heure de jeu, l’Ajax n’aura pas été si dangereux que ça et se sera créé des situations, plus que des occasions, sur trois types d’actions seulement :

  • Sur le pressing très haut, notamment en début de match, où ils ont forcé le PSG à passer par Sirigu, moyen dans son jeu au pied. Et si les relances ne furent pas assurées, aucune occasion ne fut concédée pour autant.
  • Sur des centres, principalement en début de 2ème mi-temps, quand ils se sont rendus compte que l’exploit était à portée de main. De la même façon, il y eut des frissons mais pas vraiment d’occasions et ces centres sans destinataires réels ont plus fait de bien mentalement que sportivement.
  • Sur les coups de pieds arrêtés, leur offrant leurs deux plus belles occasions, par l’intermédiaire de Schöne, avec un but et un poteau.

Mais dans le jeu, si on enlève l’excitation et le hourra football de la fin de match, les Parisiens ont plutôt bien contenu les offensives adverses.

La charnière David Luiz/Marquinhos :

S’il y a une satisfaction à retenir d’Amsterdam, cela pourrait bien être la charnière David Luiz/Marquinhos. Les deux Brésiliens jouaient ensemble pour la 4ème fois et ils s’en sont très bien sortis. A part sur l’action amenant le coup-franc du but où les deux sortent sur le joueur adverse de la même façon, ils se sont remarquablement entendus de façon générale. Pour être tout à fait honnête, il faut remarquer qu’ils avaient exactement fait la même erreur en milieu de 1ère mi-temps mais c’était resté sans conséquences à ce moment-là.

Malgré ces deux erreurs, la charnière s’en est très bien sortie et l’alternance permanente dans le positionnement entre les deux joueurs pour répondre de la meilleure façon possible aux incursions adverses a été un modèle du genre, rappelant par moment les meilleures périodes de la charnière Thiago Silva/Alex.

On pourrait également rajouter Motta à ce duo, ce dernier couvrant très bien les sorties en milieu de terrain de Marquinhos ou de David Luiz.

Les latéraux :

Les latéraux parisiens n’auront pas été aussi brillants que leurs homologues du centre. Si la participation aux tâches défensives a été plutôt assurée (par Maxwell notamment), on ne peut pas en dire autant de la partie offensive. Les montées ont été rares ou mal exploitées et les fins d’actions vraiment inadéquates. On pense notamment à Van der Wiel, perturbé par le marquage permanent d’Andersen sur lui au point de ne commencer à monter qu'à l'heure de jeu quand le Danois était cuit, et qui choisit la mauvaise solution sur une de ses rares incursions.

Les arrières latéraux ont une importance cruciale dans le jeu parisien et le début de saison moyen de l'ensemble des joueurs du poste complique fortement la vie du PSG. On peut d'ailleurs établir un parallèle étonnant : le seul vrai bon match à ce poste cette année est l'oeuvre de Maxwell et cela correspond à la plus large victoire, contre Saint-Etienne (5-0).

Passes et possession :

La grande marotte du jeu parisien depuis un an a connu hier un épisode inhabituel mais pas forcément des plus inintéressants. Pour une fois, les Parisiens ont fait moins de passes que leurs adversaires (511 contre 496). Mais une stat en dit long sur le basculement de la partie après la pause. Alors que les Parisiens dominaient en passes à la mi-temps (304 contre 238), le rapport s’est complètement inversé ensuite (192 contre 273), symbolisant bien les limites dans la construction du jeu parisien. Si les Hollandais sont restés à peu près stables, c’est l’écroulement du côté parisien, rejoignant ainsi les problèmes physiques évoqués. Malgré cet écroulement, le pourcentage de réussite est resté le même, à 89%, et les deux spécialistes de l’effectif, Verratti et Motta, ont plus de 90% de passes réussies comme d’habitude (respectivement 94% et 91%).

Le volume de passes est donc bien plus faible mais les Parisiens ont joué différemment et n’ont pas forcément tenté d’avoir la possession à tout prix, particulièrement en 1ère mi-temps. On a ainsi eu droit à des actions que l’on n’avait pas vues depuis un certain temps. Sur les récupérations autour de la ligne médiane, on a tenté de jouer rapidement vers l’avant pour trouver Zlatan en pivot ou les deux ailiers en profondeur. Si la réussite n’a pas toujours été au rendez-vous, cette alternance a été bienvenue. Et c’est après la demi-heure de jeu, quand Paris a commencé à retrouver son jeu de passes lénifiant que les situations se sont faites rares.

Avant ça, outre du jeu rapide vers l’avant à la récupération, on avait également vu du jeu long où le but était au moins autant de trouver de la profondeur que de mettre en place le pressing très haut évoqué plus haut. Ce fut parfois payant pour le PSG et souvent très handicapant pour l’Ajax.

Reste désormais à trouver la bonne formule pour associer jeu de possession pour les temps faibles, ce que l’on n’a pas su faire en deuxième mi-temps et jeu explosif vers l’avant pour profiter de la désorganisation adverse, ce que l’on n’a presque pas fait depuis le début de la saison. D’ici à ce que tout se mette en place, il a au moins été démontré hier qu’une bonne organisation défensive offre des situations.

Au final, il y a quelques éléments très positifs à retenir d’Amsterdam :

  • La qualité du pressing en première mi-temps avec les différents dispositifs qui se mettent en place, impliquant très bien les milieux et les ailiers. Excellent retour de Matuidi à ce niveau là.
  • La charnière Marquinhos/David Luiz
  • Le fait d’avoir joué vite vers l’avant par moment.

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