C'est un Thomas Tuchel soulagé d'avoir gagné mais vraiment pas rassuré par la performance défensive de son équipe qui s'est présenté en conférence de presse après PSG/Bordeaux (4-3). L'entraîneur parisien est aussi revenu sur l'expulsion de Neymar, son choix de mettre Cavani ou encore ses huit derniers jours assez fous.
L'expulsion de Neymar :
« Si on veut parler de cette situation du deuxième carton jaune, il faut parler de toute la situation. Il joue un un-contre-un et son adversaire fait quelque chose que je n'ai jamais vu, il commet une faute sur cinq ou dix mètres, le quatrième arbitre est sur le terrain après cette faute, il n'y a pas de carton jaune et le match continue, avec le quatrième arbitre sur le terrain ! Je n'ai jamais vu cela ! Après, il est énervé. Ce n'est pas nécessaire de faire ça mais il est humain, est énervé après cette situation-là et il commet cette deuxième faute. Mais il finit avec un carton jaune et celui qui fait la faute au début non... Avec l'arbitre, la situation est vraiment très bizarre. »
L'absence de Navas au coup d'envoi :
« Keylor était sur le banc, cela veut dire que c'était possible qu'il joue mais il a senti un peu de fatigue musculaire. Sergio a donné à Keylor le match de coupe à Dijon pour qu'il reste dans le rythme donc c'est pour cette raison que c'était clair que Keylor donne ce match à Sergio en retour. Mais pas de blessure grave, voire pas de blessure du tout. »
Les difficultés défensives constatées depuis quelques matches :
« Oui, les deux matches à Amiens (4-4) et aujourd'hui sont un peu bizarres. On a encaissé 7 buts, ce n'est pas normal. On a manqué de mentalité pendant la première période à Amiens, c'est clair. Là-bas, on a fait un match amical là-bas pendant une mi-temps puis un match sérieux dans l'autre. Là, c'était différent mais un peu bizarre, on a encaissé trois buts et les deux premiers ne viennent pas d'occasions pour moi. Il nous a manqué Thiago sur le premier qui est un corner et, sur le deuxième, c'est une situation avec de la malchance pour Sergio (Rico). Mais on doit admettre en même temps qu'on a beaucoup de difficultés pour défendre sur les coups de pied arrêtés et les corners. Ils sont très forts dans ce domaine, on en a parlé ce matin (pendant l'entraînement) mais on n'a pas retrouvé la mentalité et la qualité pour défendre en étant plus solides. C'était donc toujours un match serré, compliqué. Dans le contexte, après une défaite importante en Ligue de champions (2-1 à Dortmund), c'est toujours difficile de regagner de la confiance. On peut l'observer dans de nombreux clubs en Europe, c'est difficile de regagner et c'était comme ça aujourd'hui pour nous. La meilleure chose était de gagner, car cela donne une bonne base pour améliorer, analyser et utiliser ça lors des prochaines semaines d'entraînement. »
Un déséquilibre ressenti dans le 4-4-2 ?
« Il y a des inquiétudes si on joue comme ça, oui. C'est toujours la même chose. À Amiens pendant la première période, on ne peut pas penser que c'est possible. Mais ce n'est pas un problème de structure : on est capables de ne pas encaisser de buts en 4-4-2, nous sommes aussi capables de nous adapter pour jouer sans encaisser de buts au cours d'un match. On a un peu perdu cette capacité (à défendre) pendant la seconde période contre Lyon (4-2). On menait 3-0 en première mi-temps, et, tout de suite, on s'est retrouvés à 3-2 car on n'a pas défendu avec la même attention et le même état d'esprit. Lyon a fait parler sa qualité pour marquer deux buts. Depuis, c'est difficile de retrouver la chance, l'état d'esprit et le momentum afin d'enchaîner quelques matches sans but encaissé. Mais c'est clair qu'on doit améliorer notre façon de défendre, nos duels défensifs, nos efforts, nos distances entre les joueurs pour avoir un bloc plus compact. C'est très clair qu'on doit s'améliorer. »
Son choix de titulariser Cavani plutôt qu'Icardi :
« C'est comme ça, les deux combattent pour une place (avec Icardi). C'était maintenant le moment pour Edi car j'ai pu sentir à l'entraînement depuis de nombreux jours qu'il était très proche de marquer encore, qu'il était là et qu'il était toujours impliqué dans tout. Sur le terrain, il a marqué un but important contre Lyon et j'ai eu l'impression qu'après cette défaite (1-2 à Dortmund), sa personnalité, son énergie et l'effort qu'il donne pouvaient nous aider et être bons pour nous aujourd'hui. Je suis très heureux qu'il ait marqué et fait une passe décisive. C'est super car c'est un grand joueur pour Paris, un gars qui a mérité son deux-centième but. C'est une performance incroyable et il a mérité que tout le monde profite de ce moment avec lui et qu'on ait gagné ce match avec ce 200e but. C'est super et je suis très heureux pour lui. »
Les huit jours les plus dingues de votre carrière d'entraîneur ?
« Non, je ne pense pas. Le 4-4, on a déjà vu des matches avec une équipe qui gagnait 3-0 et finalement ne l'emporte pas. C'est possible avant un match de Ligue des champions, il y avait beaucoup de changements et je n'en attendais pas trop. Tout le monde a pensé un peu trop à Dortmund, cela peut arriver et c'était un peu dommage qu'on n'ait pas gagné ce match-là et qu'on ait encaissé un but à la dernière minute. À Dortmund, ce n'était pas fou comme match et le résultat n'était pas suffisant, nous étions déçus de nous, c'est clair. Maintenant, pour réagir, il était important de recommencer à gagner, c'était le plus important. Contre Bordeaux, ce n'était pas trop fou mais un peu bizarre. On a encaissé beaucoup de buts sans vraiment concéder d'occasions. J'ai l'impression que l'on va devoir mériter de finir des matches sans but encaisé et la meilleure chose c'est de recommencer contre Dijon. Mais ce n'était pas huit jours normaux... »