C'est un Luis Enrique soulagé d'avoir gagné mais bien conscient que son équipe a eu très chaud en seconde période qui s'est présenté en conférence de presse ce dimanche après Brest/PSG (2-3). Très lucide sur le déroulement de la partie, le coach parisien a évoqué toutes les leçons à tirer d'un match qu'il a catalogué comme « utile » pour la suite. Voici ses propos en intégralité.
Vous aviez dit que ce serait un match piège, en l’occurrence vous vous êtes sortis d’un mauvais pas.
« La deuxième mi-temps est, je pense, la pire depuis que je suis au Paris Saint-Germain »
« Ça allait être un match très difficile, plus qu’un match piège. Très difficile en raison de l’adversaire, qui n’avait pas perdu chez lui jusqu’à présent. Je crois que le début de match a été très bon pour nous, car nous avons été capables de créer quatre ou cinq occasions de but claires en première mi-temps, en plus des deux buts, avec des situations très favorables et en contrôlant la rencontre. Les choses changent lorsque nous encaissons le but du 1-2, cela leur a donné plus de confiance, et la deuxième mi-temps est, je pense, la pire depuis que je suis au Paris Saint-Germain. Ils ont été meilleurs que nous et je n’aurais pas été surpris qu’ils gagnent le match. C’est une équipe qui centre beaucoup, qui domine dans les airs, et aujourd’hui ils ont l’opportunité de gagner le match. »
En somme, vous dites que la victoire de Paris cet après-midi n’est pas forcément méritée ?
« Je ne dirais pas cela parce qu’en première mi-temps nous aurions pu marquer quatre buts, mais en deuxième mi-temps, ils ont été meilleurs. Si cette victoire est méritée ou pas, je ne peux pas le dire. A la fin de la saison, les équipes auront le nombre de points qu’elles auront mérité. C’est comme ça. »
Comment vous expliquez cette deuxième mi-temps ? Vous n’obtenez qu’un seul corner, à la 76ème minute il me semble. Vous avez été privé de ballons. Comment vous l’expliquez ?
« Ce match sera utile dans notre analyse »
« Cela s’explique très facilement. Quand vous laissez respirer une équipe qui joue chez elle, qui n’a rien à perdre, qui gagne tous ses duels, qui presse très bien et qui prend des risques… C’est la difficulté du football. Il n’y a pas deux matchs qui soient identiques, et les adversaires, quand ils sont menés, prennent le maximum de risques. Ils ont été nettement supérieurs à nous en deuxième mi-temps, et ils auraient pu gagner le match. C’est la réalité. Ce match sera utile dans notre analyse, et comme preuve que chaque match est difficile et que nous devons nous améliorer. Nous améliorer, et encore nous améliorer. Il n’y a pas de match facile. »
Kylian Mbappé était particulièrement tendu en fin de match avant que vous ne le remplaciez. Est-ce que vous savez pourquoi ?
« Non. Il avait une légère douleur à l’épaule et il a demandé le changement. Pour le reste, je n’ai pas fait attention. Je savais qu’il y avait de la tension dans les tribunes vis-à-vis de Kylian, mais j’étais concentré sur le match, je n’ai rien remarqué. »
On a vu Paris en difficulté notamment sur deux secteurs. Sur les relances courtes au pied, sous la pression de Brest, on a vu vos joueurs rarement dégager, c’était une consigne ? Et dans le jeu aérien, puisque vous encaissez deux buts de la tête : est-ce aussi un axe de progression ?
« Nous ne pouvons pas casser notre plan sous prétexte que nous ne parvenons pas à l’exécuter durant une mi-temps »
« C’est certain. Il faut s’améliorer dans tous les aspects du jeu, surtout dans ceux où nous ne sommes pas les meilleurs. Mais nous ne pouvons pas casser notre plan sous prétexte que nous ne parvenons pas à l’exécuter durant une mi-temps. Cette équipe se caractérise par la volonté de relancer court, c’est mon idée de jeu depuis toujours et cela va continuer ainsi. Nous sommes l’équipe qui a le plus le ballon en France, peut-être même en Europe, nous sommes aussi parmi les équipes qui pressent le plus dans le camp adverse. Mais ce n’est pas une formule mathématique, cela ne marche pas à tous les coups.
Aujourd’hui, Brest est venu nous presser haut en 2ème mi-temps, nous ne sommes pas parvenus à sortir le ballon et nous avons connu des difficultés. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut tout changer. C’est mon plan, mon idée de jeu pour toute la saison. Quand on rencontre des difficultés, il faut chercher à améliorer ce plan, mais je suis totalement convaincu de la direction où nous allons. Aujourd’hui nous avons une nouvelle fois eu la preuve qu’il n’y a pas de petites équipes et que l’on ne peut pas se relâcher durant un match. »
