C'est un Christophe Galtier déçu mais pas abattu qui s'est présenté en conférence de presse après PSG/Bayern (0-1). L'entraîneur du PSG a tenté de justifier ses choix tactiques ayant abouti à la première heure très fermée puis est revenu sur ses changements tactiques en cours de route. Il a ensuite exprimé ses espoirs pour la suite, un discours partagé par son vestiaire, puis a fait le point sur l'infirmerie très chargée du club.
Quelle est votre analyse de la rencontre ?
« Nous avons une heure de jeu difficile face à une équipe qui a eu une grosse possession de balle et nous a pressé. On s’y attendait au vu du manque de profondeur dont nous souffrions dans notre onze de départ. Ils sont venus nous presser très haut en début de match. Ça a été très difficile. Nous aurions toutefois pu espérer avoir un peu plus d’animation sur les côtés grâce à nos latéraux. Mais Achraf Hakimi a été très rapidement diminué lors de la première période. Il y a peut-être une question de timing. À deux ou trois minutes près, au moment où nous préparons les changements, les choses peuvent changer. J’avais parlé à mes joueurs de l’organisation que l’équipe allait prendre une fois que Kylian allait entrer sur le terrain. Malheureusement, nous prenons ce but juste avant. Même si le Bayern méritait de marquer sur cette heure de jeu.
« Derrière (ce but), nous avons eu 25 ou 30 minutes très intéressantes »
Derrière, nous avons eu 25 ou 30 minutes très intéressantes. Ensuite, je suis repassé sur une organisation dans laquelle les joueurs ont plus de repères et qu’ils savent mieux animer. Nous avons pu amener de la fraîcheur au milieu de terrain et retrouver des associations entre Kylian, Leo (Messi) et Ney (Neymar). Il manquait le pendant droit à Nuno Mendes avec la sortie prématurée d’Hakimi. Marquinhos a serré les dents pour tenir même s’il était un peu touché lui aussi. Nous nous sommes quand même créés des occasions : le but refusé qui ne se joue pas à grand-chose et deux ou trois autres situations. »
On a vu pas mal de visages du PSG et un changement de système tactique en cours de match. Si c’était à refaire, auriez-vous commencé la rencontre comme vous l’avez terminé ?
« Si ça avait été possible, bien sûr que nous aurions joué en losange dès le départ »
« Nous avons démarré avec deux lignes de 4 et Neymar qui était positionné, sur un plan défensif, dans la zone de (Joshua) Kimmich, l’animateur du jeu munichois. Avec mes changements, nous sommes passé à un 4-4-2 en losange avec Kylian et l’apport de Mendes sur son côté gauche. Si ça avait été possible, bien sûr que nous aurions joué comme ça dès le départ. Si j’avais eu à disposition tout l’effectif, qui est très affaibli entre les absents et les fatigués, ça aurait pu changer les choses, nous aurions eu un autre visage et une autre animation offensive. »
Vous perdez à domicile en ayant été dominé une bonne partie de la rencontre. Les 25 dernières minutes sont quand même porteuses d’espoir grâce à Kylian Mbappé, non ?
« Le match retour n’est « que » dans 3 semaines. J’ose espérer que nous allons récupérer de la fraîcheur et des joueurs dans l’intervalle. Je pense à (Nordi) Mukiele, (Presnel) Kimpembe qui a joué une mi-temps risquée à cause de la sortie prématurée d’Achraf. Nous verrons. Ça peut paraître très banal mais c’est une double confrontation. Il n’y a pas encore d’éliminé ou de qualifié ce soir. Je fonde beaucoup d’espoirs sur ce match retour. J’ai eu une discussion avec mes joueurs après le match. J’espère pouvoir retrouver de la fraîcheur et faire des rotations sans pénaliser l’équipe. Il y aura un match à jouer. Si nous avons la capacité de jouer comme nous avons fini le match, nous pouvons avoir l’espoir de gagner au Bayern afin d’aller aux tirs au but ou en l’emportant directement. »
Pouvez-vous déjà mesurer la durée d’absence d’Achraf Hakimi ?
« Non, nous ne pouvons pas encore estimer la durée de son absence. Achraf a joué une Coupe du monde intense, avec des douleurs. Nous avons essayé de gérer au mieux son retour. C’était déjà difficile à Monaco (1-3), où il ne pouvait pas démarrer. Ça restait risqué aujourd’hui, mais nous avons pris le risque qu’il joue. Malheureusement, il a très rapidement eu une gêne musculaire. Nous ne savons pas encore s’il y a lésion. »
À quel point les deux défaites à Marseille (1-2) et Monaco (1-3) ont-elles pesé dans le début de match craintif de votre équipe ?
« Ces deux matches nous ont coûté sur un plan énergétique et physique. Ce n’est pas une excuse mais mais c’est lié à un calendrier très chargé à un moment où l’effectif n’est pas à son meilleur niveau ni au complet. »
Le football ce n’est pas de l’athlétisme. Mais le PSG court moins que la plupart de ses adversaires lors de grandes rencontres de Ligue des Champions. Comment l’analysez-vous ?
« Vous ne pouvez pas changer les caractéristiques des joueurs qui composent votre groupe »
« C’est évidement identifié. Cependant, vous ne pouvez pas changer les caractéristiques des joueurs qui composent votre groupe cette saison. C’est comme ça. Vous avez des profils de joueurs qui reçoivent plus souvent le ballon dans les pieds et animent le jeu ensuite. Je pense notamment à Ney et Leo, qui reçoivent les ballons dans les pieds et ne font pas beaucoup de courses verticales. Il faut ensuite trouver de la verticalité une fois qu’ils ont reçu le ballon. C’est le cas régulièrement cette saison avec Mendes à gauche ou Hakimi et Mukiele à droite et surtout grâce à la présence de Kylian. Ce volume de courses plus faible, ce n’est pas nouveau mais lié aux caractéristiques de notre effectif. C’est lié aux joueurs à disposition. Vous me parlez de distance parcourue. Je vais vous dire que notre record a eu lieu à Monaco le week-end passé. Voilà. »
L’enjeu du match retour réside-t-il dans le fait de récréer l’intensité des 25 dernières minutes sur une plus longue durée ?
« Ce soir, nous perdons un voire deux joueurs »
« C’est pour ça qu’il y a eu la prise de parole des joueurs suivie de la mienne. Il y aura un match retour durant lequel il faudra essayer d’avoir le même visage sur une heure ou une heure et quart. Si c’est le cas, il y aura espoir de se qualifier. Nous verrons l’état de forme de l’effectif à ce moment-là. Ce soir, nous perdons un voire deux joueurs. J’ose espérer que ce ne sera pas sur une durée trop longue et que nous pourrons récupérer des joueurs dans l’intervalle. »
Tout le groupe est allé voir les supporters après le match. Qu’avez-vous pensé de cette alchimie entre les joueurs et les supporters ?
« Après Monaco, il y avait une grosse colère. Ce soir, nos supporters ont répondu présent. Ils ont été très bons sur toute la durée du match. C’était la moindre des choses que nos joueurs aillent les féliciter pour leur soutien. Nous allons encore avoir besoin d’eux parce que la saison est encore longue. De belles échéances vont arriver. Nous devons conserver l’espoir de nous qualifier au retour à Munich. Tout le monde doit faire très attention à la préparation invisible afin que nous soyons très compétitifs dans trois semaines. Il y a déjà un match très important en championnat face à Lille dès ce weekend. »
