Avant son premier PSG/OM, Luis Enrique était face à la presse et il n'a pas caché qu'il était bien au courant de l'importance d'un tel match face à un adversaire en pleine crise d'identité. L'entraîneur parisien a également commenté la situation de son équipe et quelques cas individuels comme Vitinha et Lucas Hernandez.
AU MICRO DE PSG TV
Vous avez participé à de nombreux clásicos en Espagne. Comment se prépare-t-on à un match aussi spécial avec ce type de rivalité ? Y a-t-il une pression particulière ?
« Oui, ce sont des matchs à part. On les prépare de la même manière mais il y a une composante émotionnelle qui touche aussi bien les supporters que tous les membres du club. Il s’agit donc de canaliser cette énergie de manière positive parce qu’être surexcité n’est pas la meilleure chose dans ce type de parties. »
Le PSG n’a pris aucun carton contre Dortmund en Ligue des Champions. Contre l’OM, la tension montera d’un cran. Comment un coach peut-il canaliser les esprits pour que tout le monde reste concentré ?
« C'est quelque chose que nous travaillons tous les jours à l’entraînement : le fait d’être concentré sur le jeu pour éviter d'être distrait et de faire des erreurs. Plus on est attentif au jeu et plus on communique avec ses coéquipiers sur ce qui se passe sur le terrain, plus c'est facile. C’est un sport d'équipe qui exige une connexion permanente et les joueurs le réalisent très bien. »
L’OM a eu une semaine agitée avec le départ de son entraîneur (Marcelino). Vous attendez-vous à une équipe très déterminée qui aura à cœur de prouver des choses ?
« Dans ce genre de situations, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer. Lors de leur match contre l'Ajax Amsterdam, le seul qu'ils ont eu avec leur nouvel entraîneur, on a pu voir quelques changements. L’attitude était parfaite : bonne et agressive. En tout cas, c’est (une situation) à double tranchant : ça peut se révéler très positif ou très négatif pour eux. J'espère juste que nous serons capables de leur être supérieurs dans le jeu. »
EN CONFÉRENCE DE PRESSE
Kylian Mbappé compte 7 buts, Asensio - blessé en ce moment - 2 buts et Hakimi 1 but. Est-ce un sujet d’inquiétude de dépendre autant de Mbappé au niveau offensif ?
« Je suis convaincu que l’équipe marquera beaucoup de buts et que d’autres que Mbappé contribueront à ces chiffres »
« C’est une bonne préoccupation quand on a un joueur comme Mbappé. Normalement, il marque 50 buts et fait 25 passes décisives à l’année. Ce serait ridicule de penser qu’il ne va pas maintenir cette cadence. Notre objectif est que Kylian continue d’améliorer ses statistiques, déjà incroyables, et que ses coéquipiers puissent l’aider dans cette phase de réalisation. Je suis convaincu que l’équipe marquera beaucoup de buts et que d’autres joueurs contribueront à ces chiffres. »
En tant qu’entraîneur, vous avez connu de nombreux clásicos, l’un des matchs les plus médiatisés et prestigieux au monde, avec la pression qui va avec. Que savez-vous d’un PSG-OM ?
« Quand on arrive dans un club, on se rend compte rapidement des matchs qui comptent particulièrement pour les supporters, les joueurs et le club. Et celui-là en fait évidemment partie, c’est l’un des plus importants de la saison. On le vit et on le prépare de la même manière, mais en prêtant une plus grande attention à l’aspect émotionnel. Il est extrêmement important d’en tenir compte, non seulement au niveau individuel mais également sur le plan collectif. Il faudra évidemment mettre de l’intensité, comme toujours, mais sans en faire trop, comme c’est souvent le cas dans ce type de parties. Il ne faudra pas commettre cette erreur. »
Avez-vous ressenti une atmosphère particulière au Paris Saint-Germain à l'approche de ce match ? Sur la capacité du Paris Saint-Germain à briller devant, attendez-vous un petit peu plus de Gonçalo Ramos et Randal Kolo-Muani demain contre l’OM ?
« C’est un jeu d’équipe et je ne peux pas me concentrer seulement sur ceux qui marquent des buts »
« J'attends beaucoup de tous les joueurs. Nous chercherons à être une équipe aussi solide en attaque qu’en défense. Vous êtes évidemment très attentifs aux statistiques mais d’autres éléments sont tout aussi importants comme la façon de commencer le match, d’avoir une ligne défensive qui alimentent dans les meilleures conditions les joueurs offensifs pour leur permettre de marquer encore plus de buts, ou encore d’avoir des attaquants qui pressent très haut pour tenir les adversaires le plus loin possible de notre but. C’est un jeu d’équipe et je ne peux pas me concentrer seulement sur ceux qui marquent des buts, ou penser à qui marque le plus, ce n’est pas le plus important. Il faut s’assurer que l’équipe atteigne ses objectifs.
Et en ce qui concerne le caractère spécial du match, évidemment que les joueurs ont toujours envie de gagner les matchs les plus importants parce qu’ils ont davantage de répercussions et que les supporters leur rappellent constamment. Gagner ces matchs laisse toujours un très bon souvenir après. »
La semaine a été mouvementée à Marseille avec le changement d'entraîneur suite au départ de Marcelinho. Est-ce que c'est le bon moment pour vous de jouer l'OM ou craignez-vous un sursaut de leur part ?
« Ce sont clairement deux scénarios possibles. Peut-être que ça les affectera, peut-être que non. Contre l’Ajax, ça n’a pas été le cas, ils ont réalisé un très bon match et auraient même pu l’emporter. En Ligue 1, ils sont aussi invaincus et n’ont perdu aucun match avec Marcelino comme entraîneur. Je ne sais pas, j’espère juste qu’on verra une meilleure version du PSG et qu’on sera supérieurs à cet adversaire de haut niveau. »
Comment allez-vous gérer la concurrence entre Asensio, Ramos et Kolo-Muani ? Est-ce important pour les joueurs d'avoir des périodes avec plus de temps de jeu ou déciderez-vous à chaque match duquel choisir ?
« Je sais qui jouera demain mais pas qui jouera le match suivant »
« C'est pour cette raison que je suis entraîneur : pour voir les joueurs à l’entraînement et décider qui jouera. Je sais qui jouera demain mais pas qui jouera le match suivant. Ça dépendra du niveau sur le terrain, pendant le match mais aussi pendant la semaine (d’entraînement). L'objectif du club était de mettre à disposition de l’entraîneur un effectif équilibré et fourni, et c’est ce que j’ai. Et à partir de là, c’est à moi de le gérer en pensant toujours à l’intérêt de l’équipe. J’aime choisir à chaque match et sortir parfois des joueurs importants du 11 parce que je pense que c’est la meilleure manière d’être compétitif dans toutes les compétitions. »
Avec le changement de coach à l’OM, est-ce plus difficile pour vous du coup de préparer ce match sans savoir vraiment à quoi vous attendre puisqu’on n’a vu qu’un match sous les ordres d’Abardonado ?
« C’est un contexte un peu particulier et spécial. Mais finalement, ce qui arrive souvent, pas tout le temps mais souvent, c’est que l'adversaire joue différemment contre nous, qu’il défend plus, ou montre une autre attitude. Donc on est préparés à toute situation. On a analysé l’OM de Marcelino, mais aussi celui d’Abardonado. On reste ouverts. On s’attend à ce qu’ils puissent répéter les mêmes comportements que lors de leur dernier match (contre l’Ajax), tout comme à ce qu’ils changent complètement (de stratégie). La grandeur d’une équipe réside aussi dans sa capacité à s’adapter à divers scénarios. »
Qu'aimez-vous en particulier chez Lucas Hernandez ? Que vous apporte-t-il au quotidien, à la fois dans la vie de groupe mais également sur le terrain ?
« Lucas Hernandez est un joueur de très haut niveau et je suis très content de ses performances jusqu’à présent »
« Lucas est une nouvelle recrue, connue au plus haut niveau, un joueur international. Chez nous, il est capable d’assurer deux rôles comme il l’a fait avec l'équipe de France et ses clubs précédents. C’est un gaucher qui peut jouer sur l’aile, plus ou moins avancé pour aider offensivement parce qu’il a de la qualité, de la vision. On peut également l’utiliser comme défenseur central puisque c’est un poste qu’il connaît et maîtrise bien. C’est un joueur de très haut niveau et je suis très content de ses performances jusqu’à présent. »
Parmi les adversaires, il y aura Azzedine Ounahi que vous aviez rencontré contre le Maroc avec l’Espagne et que vous aviez encensé en conférence de presse. Pouvez-vous revenir sur ce que vous en pensez ?
« C’est aussi un joueur international. Pour nous, ce n’est pas un plaisir de reparler de ce match [Le Maroc a éliminé l’Espagne en 1/8 de finale de Coupe du Monde au Qatar] mais ce n’est pas grave. Je crois que ce fut un match très disputé et où le Maroc a très bien défendu, en particulier Ounahi qui avait été spectaculaire. Il y avait également Hakimi dans ce groupe, qui se moque encore de moi parfois à ce sujet. C'est l'aspect du football qu'on aime bien : savoir perdre et gagner. »
Vitinha a été l'un des joueurs les plus en vue contre Dortmund. Que pensez-vous de sa saison ? Le sentez-vous plus libéré par rapport à la saison dernière ?
« En termes de qualité technique individuelle, Vitinha est top »
« Je ne peux pas analyser la saison passée puisque je ne l’ai pas vue entièrement et ne peux donc pas vous parler de ses performances de l’époque. Mais je peux vous dire que Vitinha est très important pour nous, tout comme son rôle au sein de l'équipe. A la fin de la saison, j’aimerais parler ainsi de la quasi-totalité de nos joueurs et qu’ils puissent tous nous apporter quelque chose, chacun à leur niveau. Vitinha est un joueur international, on le sait, comme beaucoup d’autres dans notre équipe et c’est une grande chance pour moi. Il s’adapte très bien à ce qu’on lui demande. Peut-être qu’il doit parfois avoir une attitude davantage positionnelle et ne pas suivre autant le ballon, mais en termes de qualité technique individuelle, il est top. »
Vous avez pu compter encore sur un public parisien vraiment très en verve lors de la dernière rencontre face à Dortmund et ce sera encore le cas, on l’imagine, contre Marseille. En quoi le soutien du public est important pour votre équipe ?
« Le soutien, la communion et la communication qu’il y a entre les joueurs et les supporters est primordial. Il est évident que cela nous rend plus forts. C’est une motivation (supplémentaire) de jouer au Parc des Princes, à domicile. C’est la situation idéale, clairement. Nous devons en retour donner toujours plus aux supporters, leur offrir notre état d’esprit, notre envie et notre ambition de jouer un beau football à chaque match, peu importe le résultat final. »
