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Lens/PSG (1-3) : l'analyse

Publié le lundi 20 octobre 2014 à 12:51
Lens/PSG aura été un match étrange, entre trou d’air inexpliqué, défenses tremblantes, changement tactique précoce et show arbitral.

Paris, 10 minutes d’absence :

Alors que le PSG avait très bien démarré, le match bascule de façon brutale sur le but de Lens à la 11ème minute : énorme arrêt de Riou, tacle réussi de Van der Wiel dont le rebond profite aux Lensois, perte de ses appuis de Cabaye sur un duel et déviation de la balle hors de portée de Sirigu par Motta. Sur ce but, absolument tout est en faveur de Lens. Quelques instants plus tard, Matuidi se blesse et Paris est alors au plus mal, dominé dans les duels au milieu, repoussé loin du but lensois et en perte totale de confiance. Cette période noire dure une dizaine de minutes et c'est paradoxalement la confiance lensoise qui offre au PSG des solutions.

Survoltés par leur but, les Lensois remontent leur bloc pour aller chercher les Parisiens beaucoup plus haut. En faisant ça, ils ont ouvert des espaces dans leurs dos et permettent à Verratti de trouver Cavani. A la 21ème minute, l’attaquant se loupe complètement mais amorce le renouveau parisien. Quelques minutes plus tard, il est moins bien servi mais s’en sort pourtant mieux, confirmant la reprise. Et le but de Cabaye sonne le glas définitif de cette période symbole des espoirs lensois, de nouveau acculés sur leur but après avoir tenté pendant 10 minutes de ressortir.

Reste que cette période de creux est un moment rare de la saison. En général, le PSG a du mal en deuxième mi-temps, usé physiquement. Là, cet écroulement soudain surgit en début de match alors que tout allait bien. Les absents n’aident pas mais c'est la première fois que la maîtrise générale parisienne semble s’évanouir de façon aussi brutale, au moins au niveau mental. A voir si cela se reproduit. 

Des défenses handicapées par le terrain : 

Alors qu'on aurait pu croire que la pelouse allait pénaliser les techniciens, on a surtout eu l'impression que les plus handicapés étaient les défenseurs centraux, déjà pas spécialement à l'aise avec le ballon au départ. Les pieds tremblaient encore plus qu’habituellement et les démarrages étaient pénibles dans la plupart des cas, quand ils n'étaient pas punis par des glissades. Ils ne furent pas les seuls à souffrir et Lucas a lui aussi patiné au moment d'accélérer. 

Mais l’impression générale d’une volonté des défenses de se débarrasser du ballon au plus vite est restée présente une bonne partie du match. Côté Lensois, on a vu Riou ne prendre aucun risque avec ses défenseurs, quitte à dégager en touche alors que des solutions proches existaient. Du côté du PSG, Verratti n’a par exemple sollicité qu’un nombre très restreint de fois Motta, ce dernier n’étant pas forcément dans une zone de confort et fuyant même parfois ces échanges dont il raffole d’habitude.

Toutefois, le terrain n’explique pas tout et les jambes de certains Lensois tremblaient aussi par peur, à l’image d’un début de match où les Nordistes sont complètement dépassés par les événements. Après le match, le choix du Stade de France paraît peu judicieux pour les lignes arrière. Déjà traumatisées par l’enjeu, la pelouse leur a offert une difficulté supplémentaire.

Deux milieux bien différents en une mi-temps :

Avant la sortie de Matuidi, Pastore était de nouveau aligné en 10, dans une position très axiale et avec une grande liberté. On l'avait même plus vu dans la zone droite que dans la gauche, celle qu'il est censé couvrir en phase défensive. Vu les décrochages fréquents de Lucas on était très proche du 4-3-2-1 imaginé par Ancelotti il y a bien longtemps, présent sous l’ère Blanc pour la première fois de façon aussi marquée, avec deux réels milieux offensifs en soutien d’un attaquant. Malgré 10 bonnes premières minutes, le trou d’air évoqué et la sortie de Matuidi vont complètement changer les choses.

Avec l’entrée de Bahebeck plutôt que Chantôme, Blanc a bouleversé ce système pour repasser dans un 4-3-3 très traditionnel, Pastore prenant réellement la place de Matuidi en se déportant côté gauche, particulièrement avant la mi-temps, période pendant laquelle le match bascule. Pastore va retrouver une place plus axiale en deuxième mi-temps, particulièrement quand tout est fini et on peine comme souvent à dire à quel endroit il est le mieux, sa meilleure période étant à gauche dans un rôle qui semblait pourtant moins taillé pour lui.

Pour Cabaye et Verratti rien ne change malgré ce changement de dispositif mais les deux joueurs ont offert un nombre de permutations assez étonnant, rappelant ce qui se fait habituellement entre Verratti et Motta. Lors des matches précédents (Evian ou Lyon), leurs positions théoriques avaient été beaucoup plus respectées, avec moins de réussite.

Maxwell, le témoin :

Le scénario d’un match est souvent corrélable avec celui d’un des milieux, décideurs de par leur poste central. Pour une fois, c’est un latéral dont le match correspond le mieux à ce qui s’est passé sur le terrain. Comme tous les Parisiens, Maxwell débute idéalement le match et arrive à se placer haut, mettant en danger la défense lensoise par ses centres et sa technique parfaite.

Suite au but, il disparaît complètement des écrans radars et n’arrive plus à être efficace offensivement, coincé autour de la ligne médiane par le nouveau pressing lensois. Il réapparait subitement quand Lens recule pour éviter les ballons en profondeur vers Cavani puisqu’il sert Cabaye pour son but à hauteur de la surface adverse. Son chef d’œuvre n’est qu’une péripétie mais illustre bien son placement haut tandis qu’il souffre un peu avant la mi-temps face à un RC Lens qui se donne à fond. En deuxième période, il se contente de gérer pratiquement tout du long, comme toute l’équipe parisienne. Peu de risques offensifs, des passes pour user derrière et l’impression d’assister à un match amical.

En résumé, deux grosses périodes qui marquent les temps forts parisiens entrecoupées d’une période de doute, quelques instants de combat avant la mi-temps quand la bête se débat et une mi-temps à gérer, tranquillement. Un beau résumé du match.

Un match d’une heure :

Suite aux trois cartons rouges, la rencontre est terminée malgré la demi-heure de jeu restante et les deux équipes finissent en roue libre. Les Lensois ne veulent plus prendre de risques (on entend même Kombouaré leur dire d’arrêter de monter) tandis que les Parisiens se contentent largement du score. A la fin du match, Laurent Blanc a regretté que ses joueurs se soient relâchés et aurait aimé qu’ils marquent encore, estimant qu’il manquait un but.

Si on comprend le compétiteur qui voit la différence de buts à l’issue du championnat, cette fin en forme de non-agression paraît plutôt saine, comme si les deux camps disaient : « stop, l’arbitre a voulu être la star du match, qu’il assume ». C’est la première fois cette saison qu’un match est coupé de la sorte et il était en plus largement diffusé, il ne reste plus qu’à espérer que l’arbitrage français saura s’en servir. Et plutôt que de fracasser l’individu Rainville, on espère qu’il servira à remettre en question un corps de métier plus proche du gendarme de province que du serviteur du jeu.


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