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Les expérimentations tactiques de Tuchel se poursuivent

Publié le lundi 24 septembre 2018 à 12:49 par Philippe Goguet
Comme pratiquement à chaque rencontre, Thomas Tuchel a encore beaucoup modifié son système tactique ce dimanche à Rennes et ce sont pas moins de trois dispositifs différents que l'Allemand a utilisés. Avec encore une nouveauté au passage.

Finir la partie dans le dispositif dans lequel elle a été débuté ne semble pas au programme du PSG de Thomas Tuchel en ce début de saison et l'entraîneur allemand a une nouvelle fois modifié ses plans en cours de route ce dimanche à Rennes. Au coup d'envoi, c'est pourtant dans une belle continuité que le coach parisien s'est placé avec une équipe proche de celle vue à Liverpool : le même 4-3-3, un Draxler pour une fois aligné côté droit qui remplace poste pour poste Mbappé et Di Maria de nouveau aligné comme milieu relayeur gauche. La seule évolution concernait finalement le placement de Rabiot en sentinelle, Verratti revenant comme relayeur droit.

Après des débuts compliqués au cours desquels il concède l'ouverture du score, le PSG va toutefois reprendre la main sur le match et signer un bon dernier quart d'heure à l'issue duquel il égalise logiquement par Di Maria. Pour autant, Tuchel va encore tout changer à la mi-temps et passe du 4-3-3 au 4-2-3-1. Plusieurs choses ne lui ont visiblement plu : la structure défensive n'allait pas côté gauche avec Bernat trop seul et les joueurs les plus forts de chaque ligne sous-exploités : au milieu, Rabiot avait plus de ballons que Verratti et Di Maria plus d'influence que Neymar un cran plus haut.

Un 4-2-3-1 pour réaxer ses forces

Changement de décor après la pause et un PSG immédiatement mieux dans le jeu avec quatre occasions franches entre la reprise et le but à l'heure de jeu. Verratti règne à la relance, Neymar prend les choses en main et les deux grands perdants se nomment finalement Draxler et Di Maria, largement moins influents dans un rôle moins axial qu'avant la pause. Pour autant, dur de donner tort au coach parisien qui a souhaité exploiter au maximum ses joueurs les plus forts d'un point de vue offensif. Neymar, en 15 minutes à peine dans l'axe, a ainsi offert un but à Meunier et une passe parfaite à Cavani qui trouve le poteau. Avec plus de joueurs devant lui qu'en première période, il a su utiliser cette présence pour déstabiliser Rennes, en témoigne le deuxième but où il dispose de quatre choix, faisant le meilleur avec une passe parfaite dans l'intervalle : 

Ce changement a aussi changé la structure défensive de l'équipe parisienne, celle-ci défendant alors en 4-4-2 avec Draxler et Di Maria dans les couloirs pendant que Neymar se plaçait (plus ou moins) aux côtés de Cavani pour assurer une première ligne de deux. Si le PSG va marquer un but bien mérité, pas sûr que le dispositif ait comblé l'Allemand vu qu'il ne l'a gardé qu'une grosse demi-heure. Les deux milieux offensifs parisiens ne vont pas vraiment soulager les latéraux et Bernat va par exemple autant souffrir après la pause qu'avant, Di Maria se montrant plus intéressé par la partie offensive que défensive de son rôle.

Le 4-4-2 en losange, encore un nouveau système

A un quart d'heure de la fin, Thomas Tuchel tente alors un nouveau coup de poker et sort son joueur le plus à même de tenir le ballon, à savoir Verratti. Plutôt que de tenter de conserver l'avantage en gardant le ballon comme sait si bien le faire l'Italien, l'Allemand offre une nouvelle situation à son équipe et apporte du poids devant avec l'entrée de Choupo-Moting. Paris finit avec deux vrais attaquants que sont le Camerounais et Cavani et un milieu en losange est mis en place : Rabiot est de nouveau la sentinelle, Draxler le relayeur droit et Di Maria le gauche tandis que Neymar est la pointe haute.

Cette prise de risque va immédiatement payer puisque Choupo-Moting marque moins de 5 minutes après ce changement tactique, dont une bonne partie de ce temps est arrêté par des fautes. La nouvelle structure défensive parisienne avec un joueur de moins n'a même pas eu le temps d'être sollicitée que la rencontre est déjà pliée. Le choix de l'Allemand se comprend toutefois assez bien et, même s'il enlève un joueur défensif pour un offensif, il n'a pas forcément pris plus de risques.

Trop hauts sur le terrain la plupart du temps, Di Maria et Draxler n'aidaient finalement pas vraiment leurs deux arrières latéraux respectifs donc autant les faire descendre d'un cran et les recentrer légèrement au passage. Plutôt qu'un joueur d'axe nommé Verratti à ses côtés, Rabiot se retrouvait ainsi avec deux joueurs dans les demi-espaces gauches et droits du milieu avec la mission pour les trois de coulisser dans la largeur. Devant Paris, pouvait ainsi se retrouver dans des situations à 3 défenseurs contre 2 attaquants, les latéraux rennais montant beaucoup pour revenir au score. C'est exactement ce qu'il se passe sur le but, même si Choupo-Moting et Cavani sont tous proches de se gêner dans le feu de l'action :

Avant même la montée de Meunier, Neymar a devant lui deux attaquants contre trois défenseurs. Le Belge va alors encore plus étirer la défense en faisant venir l'arrière gauche sur lui plutôt que de lui permettre de se recentrer où il aurait pu permettre un double marquage sur chacun des attaquants. La défense centrale rennaise fait aussi le reste et oublie complètement les deux attaquants parisiens, préférant aller défendre sur la ligne de but plutôt que de marquer les deux attaquants parisiens :

Si le coaching de Tuchel a payé offensivement, l'échantillon de 15 minutes de ce 4-4-2 en losange reste toutefois bien trop court pour juger l'efficacité défensive de la chose. Fatigués, plus vraiment lucides et désorganisés, les Rennais ont multiplié les erreurs en partant à l'abordage pour revenir au score, une attitude qu'ils ont lourdement payée. Pour Tuchel, c'est aussi déjà le cinquième système de jeu utilisé depuis le début de la saison, un signe de la fameuse flexibilité tactique à laquelle il tient tant.

Mais s'il en est arrivé à changer trois fois de système en cours de route, c'est aussi car les choix précédents n'étaient pas forcément les bons et l'entraîneur allemand doit réussir à trouver cette fameuse structure qui permette à son équipe d'être performante dès le coup d'envoi. Car comme il l'a expliqué hier à la presse, il n'a « pas d'explications » quant au fait que son équipe rate régulièrement ses premières périodes. Et à cet instant, la grande force du tacticien parisien se situe surtout dans sa capacité à corriger les erreurs en cours de partie.


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