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L’impossible gestion du cas Pastore

Publié le mardi 9 décembre 2014 à 17:12
Javier Pastore a été un des meilleurs joueurs du PSG depuis le début de la saison et s’apprête pourtant à vivre Barça/PSG sur le banc. Retour sur cette drôle de situation.

Mérite et pragmatisme

En interview ce matin, Javier Pastore a déclaré que cette saison était la meilleure pour lui avec le maillot du PSG. Il est difficile de le nier tant l’Argentin a su apporter finesse, verticalité et variété dans le jeu parisien après plusieurs saisons marquées d'une irritante irrégularité. Régulièrement cité comme étant le meilleur parisien de la saison, il risque pourtant d’être sur le banc contre Barcelone. Et cela ressemble fort à une injustice vu qu’il n’a pas démérité depuis le début de la saison.

Demain, Paris va jouer à Barcelone dans son 4-3-3 habituel. Et Barcelone aura le ballon, à n’en pas douter. Le match aller l’avait montré, les Catalans restent les maîtres absolus de la possession (à 60% en leur faveur). Dernièrement, l’Ajax ou Marseille ont aussi dominé Paris dans ce domaine, signe que le PSG n’est pas aussi fort qu’il le souhaiterait. Il va donc falloir courir derrière la balle. Et beaucoup, comme au match aller. Cela tombe bien, le milieu du PSG avait parfaitement su le faire au match aller. Et Javier Pastore ne faisait par partie des trois fourmis du milieu, il était un cran plus haut. La volonté de remettre en place le milieu qui avait tenu le choc se comprend, elle est même aussi légitime que le mérite de Pastore à prétendre à une place dans le onze. 

L'Argentin avait joué dans la ligne des trois attaquants en compagnie de Cavani et de Lucas, Ibrahimovic étant absent. Aujourd’hui, Zlatan est de retour et a montré contre Nantes à quel point il était important, Cavani est un travailleur infatigable et marque, un point clé sur lequel insiste souvent Laurent Blanc, tandis que Lucas est dans une forme éblouissante. Chacun a donc des arguments : poids offensifs, don à l’équipe et percussion folle. Ils méritent aussi.

Pastore se retrouve dans le cas de Marquinhos, héros de l’aller et simple faire-valoir du retour. Et le cas du défenseur passe pourtant bien après celui du milieu offensif, signe que son statut n’est tout de même pas si inconfortable. Mais il subit juste la concurrence pour la première fois de la saison.

Une polyvalence à double tranchant

Si l’Argentin se retrouve dans la situation présente où celui qui a rendu service est le cocu de l’histoire, c’est paradoxalement parce que ce qui lui a le plus servi se retourne contre lui : sa polyvalence. Cette saison, il est le joueur qui a occupé le plus de postes différents : relayeur gauche, relayeur droit, milieu offensif axial, ailier gauche, ailier droit et, enfin, fausse pointe contre Barcelone.

Forcément, vu toutes les absences qu’a subi le PSG depuis le début de la saison et avec une capacité pareille à jouer partout, il a été utilisé, beaucoup. Le niveau qu’il a affiché l’a bien évidemment crédibilisé mais cette capacité à jouer dans la ligne du milieu ou de l’attaque a démultiplié ses possibilités de jouer. Les trois milieux sont là ? Mettez-moi plus haut. L’attaque est au complet ? Faites moi donc jouer un cran plus bas. Sauf qu’aujourd’hui, pratiquement à la mi-saison, Javier n’a pas de poste dans le onze de départ du PSG. Il est la rustine parfaite mais ne fait pas partie de la roue qui fait avancer le PSG. Et la roue n’est plus crevée.

Le match aller exprime très bien cette problématique du bon dépanneur. Lors de ce match, Javier a joué dans le rôle d’Ibra, ni plus, ni mois. Quand le PSG défendait, c’est Cavani qui venait sur le côté gauche. Quand le PSG attaquait, il redescendait au cœur du jeu pour mener l’ensemble. Sauf que le patron est de retour et que ce n’est pas Javier Pastore qui va l’envoyer sur le banc. Aujourd’hui, toutes les places dans le onze semblent prises et Javier risque d’être donc le dépanneur habituel. Habituellement, il tient ce rôle dès le coup d’envoi. Cette fois-ci, cela sera probablement en cours de match.

Un mince espoir ?

Malgré ces éléments qui semblent aller en sa défaveur, il y a quelques motifs d’espoir pour ses fans. Le match contre Nantes  va d’ailleurs dans ce sens. La veille de la rencontre, Laurent Blanc a parlé de Blaise Matuidi  comme d’un joueur qui devait enchaîner. Pourtant, le milieu relayeur était sur le banc au coup d’envoi, une drôle de façon d’enchaîner les rencontres.

Autre signe qui pourrait aller en faveur de Pastore, sa sortie contre Nantes avant la fin. Si Verratti a été préservé parce qu’il revient de blessure, c’est une des toutes premières fois que Pastore sort avant la fin d’un match. Sa seule sortie aussi précoce était contre Monaco, uniquement parce qu’il était épuisé, quelques jours après l’intense PSG/Barcelone. De là à voir une façon d’économiser le joueur dans l'optique du match suivant, il n’y a qu’un pas.

Dernier élément qui va dans le sens d’une possible titularisation, l’organisation du milieu contre Nantes. Alors qu’il aurait pu positionner Rabiot relayeur gauche, Verratti devant la défense et Pastore à droite, ce qui paraissait le plus logique vu les absences, Laurent Blanc a installé Verratti au poste qu’il occupera demain, celui de milieu relayeur droit. Et il a donc positionné Pastore à un des postes qu’il pourrait briguer demain, celui de Matuidi, comme pour une prise de repères.

Cela fait peu face au contexte global de la rencontre mais cela reste des faits qui ont eu lieu dans une rencontre qualifiée de « préparation » par le coach en personne. Et s’il n’est que remplaçant, il aura encore le temps de montrer à Laurent Blanc qu’il mérite d’être titulaire, pour un rendez-vous plus important qu’un match de poule.


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