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Liverpool/PSG (3-2), les performances individuelles

Publié le mercredi 19 septembre 2018 à 2:48 par Philippe Goguet
Le PSG s'est incliné 3-2 à Liverpool dans un match que les hommes de Thomas Tuchel ont joué en laissant un sentiment confus à l'arrivée. Retour sur leurs performances individuelles, au cas par cas.

Areola : Le début de partie a été compliqué pour un PSG qui a bu la tasse dans les 10 premières minutes  et le portier a été celui qui a alors maintenu le navire à flot, multipliant les interventions dans son but sur des frappes, centres et autres corners. Alors que son équipe va mieux, Areola se fait d'un coup aligner à deux reprises, d'abord sur une tête imparable puis sur un penalty où il ne passe pas loin. Touché à l'heure de jeu dans un gros contact où une faute est logiquement sifflée en sa faveur, il finit en étant trompé par Firmino sur une frappe trop bien placée pour qu'il puisse la toucher. Un match frustrant pour lui, où il prend trois buts sans pouvoir forcément faire mieux, un constat malheureusement souvent fait en Champions League.

Meunier : Bien que buteur de l'espoir côté PSG, le Belge a surtout confirmé ses performances très moyennes du moment avec le PSG. Peu précis en début de partie, il lui faudra près d'une demi-heure pour se mettre au niveau techniquement et sa relation avec Mbappé ne prendra jamais vraiment sur l'aile droite, le gouffre entre les deux hommes n'aidant non plus à combiner. Défensivement, outre un carton jaune pas forcément inutile pour couper un contre, Meunier va encore beaucoup souffrir et il laisse, comme déjà vu à de nombreuses reprises dans le passé, encore beaucoup de temps à Robertson pour centrer sur l'ouverture du score. Bref, un bilan très moyen malgré une réalisation qui confirme les aptitudes du Belge devant le but. Mais est-ce vraiment une priorité pour un arrière latéral ?

Thiago Silva : Le capitaine parisien n'a voulu cibler personne dans ses déclarations d'après-match mais ce n'est pas de lui dont il a parlé quand il a évoqué des erreurs d'inattention. Le Brésilien a fait un gros match du côté d'Anfield et il aura coupé bon nombre d'actions, sa lecture du jeu se montrant souvent précieuse au cours de la partie alors que le danger se rapprochait de la cage d'Alphonse Areola. En fin de match, quand Liverpool pousse pour l'emporter, il va même se montrer omniprésent et réalise plusieurs gros sauvetages mais ne pourra rien sur la frappe de Firmino, son tacle désespéré frôlant la trajectoire de la balle. Cela n'enlève malgré tout rien à la qualité de son match, même si on aurait parfois aimé un peu plus d'audace dans la relance.

Kimpembe : Aux côtés d'un Thiago Silva souvent présent pour corriger ce qui n'allait pas, le gaucher a fait parler sa puissance et il a preuve d'une belle présence tout au long du match, que ce soit dans les airs comme au sol. Face à des attaquants rapides mais parfois fuyants, il ne va faire que très peu de fautes mais l'une d'entre elles coûte cher puisque Thiago Silva lui avait bien indiqué de suivre Sturridge avant que celui-ci n'ouvre le score de la tête, passant devant le Français. Pour le reste, Kimpembe n'a pas loupé grand chose et il a affiché une vraie personnalité dans la relance, prenant des risques très payants qui ont souvent aidé son équipe, bien bloquée par le pressing adverse. Un match plein, à défaut d'être parfait.

Bernat : Quatre jours après son premier match contre Saint-Etienne, Bernat a fait à la fois mieux et pire d'un point de vue défensif. Le mieux, cela reste un nombre moins important de boulevards laissés dans son dos et des difficultés moins évidentes sur son aile, avec même une certaine présence, une utilisation plutôt juste de sa vitesse face aux deux flèches du couloir droit de Liverpool et de bonnes interventions, notamment quand il revient devant Salah à l'entrée de la surface en début de seconde période. Le moins bon, c'est ce penalty très stupidement concédé, une faute impensable pour un joueur avec son expérience européenne. Offensivement, sa première avec Neymar n'aura pas été une réussite mais il aura souffert des mêmes soucis que Meunier sur l'autre aile avec un grand écart à combler. 

Marquinhos : C'est bien comme sentinelle dans un milieu à trois que le vice-capitaine parisien a évolué, même si le milieu se transformait parfois en un troisième défenseur central quand le PSG tentait de relancer avec le ballon. L'utilisation du ballon, c'est d'ailleurs le gros point faible de la prestation de Marquinhos ce mardi soir. Le Brésilien n'est pas un organisateur, à peine un honnête relanceur, et ses manques se sont terriblement faits sentir au moment de mettre de l'ordre dans le jeu parisien. Concernant la partie défensive de son rôle, le Brésilien a occupé la plupart du temps un rôle de tampon assez ingrat entre le milieu et la défense qu'il a plutôt bien interprété avant la pause, un peu moins après quand les vagues des Reds se succédaient. Comme souvent, il aura beaucoup couru dans le vide pour compenser les déplacements des autres mais il est complètement effacé par Firmino sur le troisième but qui coûte cher. Comme le PSG en général, la qualité de son match sera allé en décroissant, avec ce duel complètement raté en point d'orgue. 

Rabiot : Une première mi-temps absente, alors que l’essentiel des actions développées par les parisiens l’auront été côté gauche, avant de se montrer, enfin, à la reprise par une série de duels gagnés laissant espérer une montée en puissance physique. Il n’en aura rien été, le PSG passant l’essentiel de la seconde période à courir derrière la balle et ses milieux de terrain à boucher les trous en raison du désintérêt des attaquants pour les tâches défensives. Un match ingrat donc, mais aussi décevant pour son influence très légère sur les débats. 

Di Maria : Comme ses compères du milieu, l’international argentin, qui retrouvait une place de titulaire au milieu de terrain pour la première fois depuis un PSG-Monaco du printemps 2016, a pâti de l’énorme débauche d’énergie exigée par la nécessité de couvrir toute la largeur du terrain à trois. Mais alors que l’on aurait pu craindre un Di Maria se laissant emporter par son goût de la prise de risque dans une zone où Liverpool peut transformer chaque perte de balle en occasion de but, El Fideo s’est montré relativement propre et concentré. Au sein d’une sorte de double pivot à la relance (Marquinhos se glissant entre les centraux), il a affiché l’activité qui le caractérise, jusqu’à aller demander le ballon dans les pieds de ses défenseurs, et une réelle disponibilité pour offrir des solutions courtes à Neymar, bien que ces enchaînements n’aient quasiment jamais abouti. Sa passe lumineuse entre les lignes vers Neymar à l’entrée du dernier quart d’heure aurait sans doute mérité meilleur sort qu’un centre approximatif de Meunier. Remplacé par Julian Draxler, rentré à droite et auteur d’une apparition pleine de conviction, mais qui rate l’occasion de faire basculer définitivement la rencontre côté parisien en fin de match.

Mbappé : Probablement la déception majeure de la partie côté parisien sur le plan individuel. Le natif de Bondy a passé l’essentiel de son match porté disparu, et se sera montré très brouillon le reste du temps, perdant la plupart de ses duels avec les défenseurs adverses. Symbole de ses imprécisions du soir, une frappe trop enlevée dans une position pourtant favorable à la suite d’une combinaison sur corner avec Neymar peu après la demi-heure de jeu. A sa décharge, même si cela était à prévoir, le collectif ne lui aura pas offert la moindre situation avantageuse sur son côté droit, mais à défaut d’exploits qu’il est toujours difficile d’exiger de la part d’un joueur, sans doute qu’une plus grande implication défensive de sa part aurait aidé l’équipe, en particulier dans ses moments de souffrance en deuxième période. Le mérite du but de l’égalisation qu’il inscrit après un repositionnement dans l’axe est effacé par un choix peu opportun devant ses 16m au cours des arrêts de jeu, aboutissant au but victorieux de Firmino.

Neymar : Comme au Bernabeu en février dernier, Neymar était attendu comme le phare d’une équipe en plein brouillard, par les supporters certes, mais sans doute encore davantage par son entraîneur, tant les plans de jeu choisis pour chacune des deux occasions auront accordé une place décisive au brésilien. En un mot, avec un bloc équipe positionné assez bas et devant l’incapacité collective à ressortir de façon ordonnée et progressive la balle, le 10 parisien était LA solution. Récepteur des passes claquées de Kimpembe dans une relance clairement orientée sur le côté gauche, Neymar avait pour mission de se retourner et enchaîner, souvent par une percée balle au pied pour ensuite choisir entre lancer l’attaque rapide ou installer son équipe dans le camp adverse, moment à partir duquel il bénéficiait d’une grande liberté de déplacements dans l’axe du terrain. Signe de la clarté de l’idée parisienne, les visiteurs se sont appliqués à déployer ce circuit de jeu à deux reprises au cours des trois premières minutes, sans aboutir à cause d’imprécisions du capitaine de la Seleçao qui allaient malheureusement donner le ton de son match. Presque une demi-douzaine de contres auront ainsi été mal menés au cours de la première période. Moins en vue après la pause, conséquence d’une équipe presque définitivement coupée en deux par la faute d’un désintérêt total de ses excentrés pour les tâches défensives, l’ex-barcelonais aura alterné entre accélérations intéressantes ponctuelles et pertes de balle après s’être enferré à la recherche de la solution individuelle. En somme, le plan de Tuchel ne pouvait aboutir qu’avec un Neymar de gala ce soir, compensant les failles structurelles du collectif et son absence de travail défensif par son brio singulier, et le résultat fut loin des attentes.

Cavani : Comme Neymar, le buteur uruguayen aura vécu un contexte relativement proche de celui expérimenté au Bernabeu. Isolé en phase de construction, régulièrement contrôlé au duel et sur les longs ballons par un défenseur central dominant (Sergio Ramos puis Van Dijk), on ne vit l’uruguayen que sur phases défensives arrêtées en première période, renvoyant à trois reprises un corner adverse depuis sa position au premier poteau et alors que Liverpool avait décidé d’insister dans une stratégie visiblement préparée. Une ou deux bonnes remises dos au jeu en début de seconde période permettant de lancer un contre isolé, mais peu d’autres choses à réellement se mettre sous la dent. Remplacé par Choupo-Moting qui a justifié dès son deuxième ballon la raison ayant justifié son surprenant recrutement, à savoir sa capacité à recevoir et remiser du jeu direct, sans avoir le temps d’en montrer réellement davantage.

NB : Co-écrit avec Matthieu Martinelli (joueurs offensifs).


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