C'est un Luis Enrique en pleine forme qui s'est présenté en conférence de presse à la veille de PSG/Milan AC. Le coach parisien n'a pas caché la difficulté de la tâche face à une belle équipe et dans un groupe toujours aussi dur mais il a confié tout son optimisme à propos de ses joueurs et de la façon dont ils imprègnent peu à peu sa philosophie de jeu.
Est-ce que le Milan AC est à la hauteur de sa réputation ?
« La valeur réelle de Milan est celle d’une grande équipe, qui a toujours l’habitude des grandes compétitions. Tout au long de la saison, tous les clubs du monde sans exception ont des hauts et bas, des bons matches et des plus compliqués. Je pense que l’AC Milan est bien en ce moment, dans ce qui est fait avec le ballon, le travail sur le terrain. C’est une équipe qui travaille très bien, avec un grand entraîneur, Stefano Pioli. C’est pour ça que l’on dit que l’on est dans le groupe de la mort : ce sont quatre équipes qui peuvent finir première dans ce groupe.
Les favoris du Ballon d’Or sont Haaland, Messi et Mbappé, qui le mérite selon vous ?
« (il souffle longuement puis, après une long temps de pause, répond) Je ne sais pas. De rien. »
Quelle est importance de cette double confrontation dans la saison du PSG ? Est-ce un tournant ?
« Je pense que l’on ne saura pas avant la dernière journée qui sera qualifié dans ce groupe »
« (il commence en disant au journaliste français qui a posé la question qu’il parle très bien espagnol) C’est un tournant pour tout le monde. Pour notre groupe, qui est content de ce que l’on fait et de ce qu’implique de jouer une compétition comme la Ligue des Champions. Pour nous, c’est une grande opportunité avec ces deux matches contre le Milan AC, on dirait presque un tour à élimination directe plus que deux matches de poules. Mais je pense que l’on ne saura pas avant la dernière journée qui sera qualifié dans ce groupe. Pour nous, comme pour eux, ce sont deux matches vraiment vitaux car cela peut conditionner les circonstances des deux dernières journées en fonction de qui gagnera. Mais on se concentre vraiment sur les matchs les uns après les autres. Là, on est contents de jouer dans notre stade avec nos supporters et on veut faire les choses mieux que l’AC Milan pour obtenir un résultat positif. »
Qui a été le plus satisfaisant à vos yeux entre Kolo Muani et Ramos sur et en dehors du terrain ?
« Pour moi, en tant que coach, c’est vraiment un privilège d’avoir autant de joueurs de ce niveau. »
« Je ne me concentre pas juste sur une position ou un poste. C’est important qu’il y ait de la concurrence entre les joueurs sur tous les postes et que tous puissent être disponibles pour jouer, avec différentes options pour moi. Vous avez parlé de Kolo Muani et Gonçalo Ramos mais il y a aussi Bradley Barcola, Marco Asensio. Et on pourrait aussi parler de Warren (Zaïre-Emery), Vitinha, Kang-In Lee, Fabian Ruiz et Carlos Soler (au milieu), de Mukiele, Hakimi et Carlos Soler (en arrière droit), de Ousmane (Dembélé), Bradley Barcola et Kang-in Lee (en ailier droit). Il y a énormément d’options et c’est pareil en défense. Pour moi, en tant que coach, c’est vraiment un privilège d’avoir autant de joueurs de ce niveau. A partir de là, on veut avoir le meilleur rendement possible. »
Vous allez jouer de façon offensive comme l’a annoncé Donnarumma ? Quels seront les principes de jeu principaux demandés pour jouer contre le Milan AC ?
« Je suis vraiment optimiste par rapport à ce que je vois, par rapport à ce que je sens, de ce que je perçois de mes joueurs, de la façon dont ils s’entraînent »
« Attaquer, comme toujours. Jusqu’à présent et sur tous nos matches, on est une équipe qui a toujours attaqué et a toujours eu la possession du ballon. Cela ne veut pas dire qu’on gagne forcément mais on a eu plus de temps le ballon, ce qui est le plus important pour nous. Cela ne changera pas et je n’ai pas besoin de leur redire ce message, ils le connaissent et c’est ancré dans notre jeu. On veut attaquer plus que l’adversaire mais aussi défendre en appliquant un bon pressing. On sait que notre équipe presse bien. Ce sont les grandes lignes, c’est la raison pour laquelle je suis ici, c’est ma philosophie. Je pense que l’équipe l’a bien assimilée. Bien sûr, demain il faudra aussi défendre, pas seulement près de la surface mais aussi dans notre moitié de terrain. Je suis vraiment optimiste par rapport à ce que je vois, par rapport à ce que je sens, de ce que je perçois de mes joueurs, de la façon dont ils s’entraînent, de la façon dont ils vivent les situations même si elles sont négatives avec l’idée de les améliorer. Je suis très optimiste. »
Vous êtes satisfait dans votre idée de voir 11 attaquants et 11 défenseurs ? Et à quel point est-ce améliorable ?
« Evidemment que l’on peut encore ’améliorer cette mentalité. Mais je vois que nos supporters au Parc des Princes apprécient de nous voir récupérer le ballon haut en défendant. On voit que les supporters apprécient cette situation, cette mentalité et c’est quelque chose que les joueurs perçoivent sur le terrain, que les supporters aiment voir leur équipe défendre de manière organisée. Nos supporters aiment aussi que l’on presse, que l’on soit toujours offensif. C’est notre idée, ce que l’on veut transmettre à nos supporters, nos valeurs et notre courage. Il ne faut pas faire trop de spéculations, on a toujours 95 minutes à jouer et on va toujours les jouer de la même manière. »
Malgré un bon début de saison, Donnarumma est toujours critiqué sur son jeu au pied, qu’en pensez-vous ? Il lui reste une grosse marge de progression ?
« On a tous une marge d’amélioration. Tous. Avant de venir au PSG, je savais que Donnarumma était un top joueur mondial. Je l’avais déjà affronté donc, quand je suis arrivé ici, je l’ai vu et j’ai dit « top ». Il peut évidemment s’améliorer, mais il est top en tant que professionnel et être humain. Ce n’est pas toujours le cas. »
Est-ce un avantage pour vos attaquants français de connaître le gardien adverse ? Que pensez-vous de Maignan en général ?
« Malheureusement, avoir la même nationalité ne suffit pas pour marquer »
« J’aimerais que ce soit un avantage, mais je ne vais pas faire ma composition en pensant au fait qu’ils le connaissent mieux et pourraient marquer plus facilement. Tout le monde connaît aussi Keylor (Navas), Donnarumma et Arnau (Tenas, le troisième gardien) et c’est pourtant dur de leur mettre les buts. Malheureusement, avoir la même nationalité ne suffit pas pour marquer. Cela serait bien si ça pouvait être le cas. »
Tactiquement, quel genre de match attendez-vous ? Qui voudriez-vous enlever de l’équipe milanaise entre Giroud, Leão et Maignan ?
« Nous, on doit essayer d’attaquer de la même façon quoi qu’il arrive, à notre manière »
« Je n’enlèverai personne car ce sont des joueurs de Milan, pas du PSG, et tout le monde s’énerverait si je faisais un commentaire de la sorte. Le Milan joue généralement en 4-3-3, ils sont très bons avec et sans la balle, ils savent très bien défendre et ils sont très bons dans tous les départements, dans les deux phases de jeu que sont l’attaque et la défense. Parfois, il y a eu des adaptations tactiques avec une défense à cinq. Ils l’ont fait l’année dernière, contre Tottenham si je ne me trompe pas. Mais on a étudié comment ils ont joué contre le Genoa (dernier match avant la trêve), je ne me rappelle pas exactement l’équipe mais ils sont capables de s’adapter. Et nous on a toujours cette capacité à s’adapter à leurs changements. Mais, nous, on doit essayer d’attaquer de la même façon quoi qu’il arrive, à notre manière. Et on fera ce qu’on doit faire s’ils changent. Sinon, on jouera comme on joue d’habitude. »
