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Montpellier/PSG (1-3), les performances individuelles

Publié le samedi 7 décembre 2019 à 23:09 par Philippe Goguet
Le PSG s'est imposé 3-1 à Montpellier dans la douleur, Paris étant plombé puis ensuite sauvé par ses individualités offensives. Retour sur les performances des joueurs parisiens au cas par cas.

Navas : Il gardera probablement de Montpellier le triste souvenir d'une bouteille lui arrivant en plein visage car son match ne fut pas des plus passionnants. S'il a bien encaissé un but qu'il fut d'ailleurs tout proche de repousser, le Costaricien n'aura pas forcément été très sollicité durant le reste du match puisque le seul tir cadré adverse a eu lieu à la neuvième minute. Il sera attentif dessus, comme lors de tout le reste de la partie.

Meunier : Vite dans le match vu qu'il ne rechigne jamais à animer son couloir, le Belge va livrer une partie plus ou moins toujours dans le même modèle, donc avec beaucoup d'activité sur tout le flanc mais un vrai manque de précision technique qui va régulièrement gâcher ses bonnes intentions. Sa complémentarité très moyenne avec Sarabia ne l'a pas aidé non plus même s'il faut souligner sa volonté permanente malgré quelques mésententes avec ses partenaires. Défensivement, il n'a pas été souvent sollicité, le 3-5-2 de Montpellier ne lui offrant pas d'adversaire direct la majeure partie du temps.

Thiago Silva : Un peu comme Meunier, il est très peu sollicité en début de partie vu que Montpellier attaque surtout de l'autre côté mais il monte en régime après une demi-heure via quelques couvertures assurées et relances bien senties. Comme toujours le plus propre dans ses interventions, il montre une maîtrise parfaite de la situation en seconde période à deux exceptions près : un corner concédé sur un duel perdu face à Laborde et ce tacle complètement raté sur un ballon de relance qui lui a échappé et lui fait écoper d'un avertissement. Deux erreurs largement compensées par le reste de sa partie, pour le moins solide malgré le contexte.

Kimpembe : De retour dans le onze de départ, sa rencontre ne va durer qu'un gros quart d'heure mais il avait d'entrée été très sollicité, Delort partant dans son dos ou celui de Bernat en permanence. Une situation qui engendrera d'ailleurs le seul tir cadré du match des locaux. C'est également en contrant un des longs ballons de Montpellier qu'il se blesse, un peu tout seul, et visiblement pour un certain temps.

Diallo l'a remplacé poste pour poste et lui aussi a parfois eu du mal à gérer Delort sur les longs ballons montpelliérains, le puissant attaquant algérien faisant mal avec son impact. Les lectures de Diallo ont rarement été mauvaises mais les duels n'ont pas toujours été à son avantage. Avec le ballon, il a régulièrement tenté d'apporter des choses, parfois en prenant des risques, sans pour autant avoir des résultats très probants.

Bernat : Le latéral gauche espagnol est de plus en plus visé par les attaques adverses et cela s'est encore vu, l'espace entre lui et Kimpembe étant particulièrement ciblé par Montpellier dès le début de la partie. Cela l'a une nouvelle fois bien gêné, partagé qu'il était entre son envie naturelle de participer au jeu et ses tâches défensives dans lesquelles il n'est pas le meilleur. Il a bien tenté d'apporter dans le jeu avec sa technique mais a aussi régulièrement souffert sur les pressings adverses, comme depuis quelque matches. Offensivement, son entente avec Neymar a aussi été peu improductive tandis qu'il faut souligner un certaine nervosité de sa part. Après avoir été découpé en début de match, il a à son tour été averti pour un tacle un peu trop viril mais finalement bien dans le ton du match.

Paredes : Plus d'un mois après sa dernière titularisation à Dijon, c'est dans un double pivot que l'Argentin a été relancé et, dans un contexte compliqué qui laissait pourtant craindre le pire, il a pour le moins su tirer son épingle du jeu afin de signer son premier bon match à l'extérieur depuis un bail. Après avoir connu des débuts particulièrement positifs avec une présence défensive bien réelle et de bonnes passes, il connaît un léger coup de moins bien à l'entrée de Kouassi le temps de s'ajuster, son but contre-son-camp lui tombant aussi dessus. Face à un bloc regroupé, il tente ensuite de trouver des solutions et sa bonne relation avec Neymar va être l'un des axes de circulation privilégiés du PSG, signe de son apport dans le jeu. Si l'apport à la partie offensive a été bien réel, son travail défensif est aussi à souligner alors que les phases de transition ne sont en général pas sa tasse de thé. Le déroutant Paredes l'aura donc une fois de plus été et c'est dans un déplacement où tout semblait réuni pour qu'il coule qu'il réussit son meilleur match depuis des lustres.

Gueye : Incertain et finalement titulaire, le match du Sénégalais ne va durer qu'une vingtaine de minutes. Dans un système lui demandant de couvrir une grande surface, il va être peu en vue dans le jeu, laissant faire Paredes à ses côtés, mais aussi apporter un certain équilibre à l'ensemble dont profitera également l'Argentin à ses côtés. On avait en revanche aussi revu ses imprécisions dans les transmissions.

Kouassi l'a remplacé et le défenseur central de formation est bien entré dans son match, montrant un beau culot sur ses premiers ballons. Appliqué et concentré, il ne fait pas du tout tâche à un poste qu'il connait pourtant assez peu et est même assez proche de marquer juste après son entrée. Il va être un peu moins à l'aise par la suite, ayant parfois besoin d'un peu de temps pour se décider avec le ballon, mais il signe malgré tout une jolie première au plus haut niveau avec notamment une fin bien réussie.

Sarabia : Son retour dans le onze titulaire était attendu après son entrée décisive il y a semaine face au Real, et comme au Bernabeu, c’est comme milieu droit que l’Espagnol va se placer, l’équipe dessinant un 4-4-2 semblable à celui utilisé l’an passé. Pour autant, l’ancien de Séville va livrer une nouvelle prestation décevante, entre erreurs techniques et timidité dans le jeu, pour ce qui ressemble à une énième occasion manquée de faire son trou dans l’effectif.

Neymar : L’homme du match, au sens littéral du terme. Dans une rencontre très marquée par le style direct montpelliérain, où le milieu de terrain aura été régulièrement sauté et où les distances se seront allongées, le Brésilien ne va rien faire pour baisser le rythme et aider son équipe à prendre le contrôle du jeu, au contraire même. En revenant chercher la balle jusque dans les quarante derniers mètres du PSG, et en se lançant à corps perdu dans de multiples chevauchées individuelles, Neymar va livrer son équipe à une bataille de coups, sans que l’on ne puisse dire si elle fut d’abord le fruit du caractère obstiné et individualiste du joueur, ou à son sens des responsabilités, constatant la déliquescence d’un collectif en plein marasme autour de lui. Toujours est-il que le PSG sembla en payer le prix fort pendant 70 minutes, devant gérer la multitude de ballons perdus par son génie brésilien (18 sur la première période !), parfois bas sur le terrain et avant que l’équipe ait pu s’organiser en phase de possession pour pouvoir ensuite presser à la perte. Comme Mukiele il y a un an et demi, brillant au Parc des Princes dans son duel avec l’ex de Santos, les hommes de Der Zakarian étaient en effet préparés à refermer la porte quand Neymar accélérait.

Jusqu’à cette 72ème minute et ce coup-franc obtenu, magistralement transformé et entraînant l’exclusion de Pedro Mendes. Les vingt minutes restantes, disputées en supériorité numérique, furent beaucoup plus simples pour les Parisiens, qui en profitèrent pour alourdir la marque sous l’impulsion de leur numéro 10 : une passe décisive pour Mbappé immédiatement après l’égalisation, un nouveau coup-franc obtenu et expédié sur la barre de Rulli et enfin en lançant le contre conclu par Icardi. De quoi légitimer a posteriori l’interprétation du match par Neymar, malgré sa forme toujours précaire et le peu d’avenir au haut niveau que représente un plan de jeu de la sorte ? Le débat reste ouvert et ne semble pas avoir avancé, deux ans après le constat de l’impasse à laquelle menait l’hyper-responsabilisation du Brésilien par Unai Emery.

Mbappé : A l’instar de son acolyte auriverde, le match du génie français est lui aussi bien difficile à interpréter, tant leur duo semble par moment être aussi bien la tombe que le salut de leur équipe. Commençant en pointe aux côtés d’Icardi, mais axe droit (une volonté de Tuchel de l’éloigner de Neymar pour que leur tandem ne devienne pas envahissant, ou plus simplement la volonté de le mettre face à Congré ?), le crack de Bondy semble en début de match l’attaquant parisien le plus à l’aise, mobile entre entre les lignes ou sur la largeur et s’efforçant de joueur simple, par déviation. La suite du match sera beaucoup plus compliqué à mesure que le PSG rentrera dans le jeu de Montpellier, et les trois ou quatre ballons perdus consécutivement par excès de facilité en début de deuxième mi-temps sont autant d’exemples qui montrent les progrès à effectuer dans l’épuration de son jeu. Mais comme pour Neymar, c’est son nom qui figure in fine au tableau d’affichage, et c’est son but qui finit par ramener les trois points à Paris. Et que dire de son centre de l’extérieur de pied pour le troisième but inscrit par Icardi, qui suffirait à effacer 80 minutes indigentes pour n’importe quel joueur jugé « normalement ». En somme, une prestation clivante à l’extrême, dont on imagine la difficulté posée au staff pour en conclure quoi que ce soit.

Choupo-Moting est entré à sa place pour le temps additionnel, le temps de se montrer sur un contre.

Icardi : Le match cavanesque par excellence face à une défense à trois pour l’ex de l’Inter, que l’on aura peu vu pour l’essentiel des 90 minutes. Les six ballons touchés en première mi-temps (dont celui du coup d’envoi) sont l’illustration de l’hyper-spécialisation de Maurito à la surface adverse, son véritable habital naturel : sa volée pour le 3-1 est ainsi celle d’un goleador né.

NB : Co-écrit avec Matthieu Martinelli, en charge des joueurs offensifs.


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