A la veille de Rennes/PSG, l'entraîneur parisien Luis Enrique était devant la presse et il s'est montré offensif, notamment face aux journalistes. Il est longuement revenu sur Newcastle/PSG mais a aussi commenté le difficile Rennes/PSG qui attend ses troupes et il a défendu tant Dembélé que Mbappé.
La conférence de presse :
Après cette défaite 4-1, comment vous avez senti le groupe au niveau mental ? Est-ce que vous avez travaillé là-dessus ?
« Bon, on a fait ce que l’on fait toujours après un match. On l’a analysé en profondeur, on a vu les erreurs et les situations que l’on peut améliorer. Clairement, le résultat ne reflète pas du tout, et je le pensais déjà mardi, la différence entre les deux équipes. Il est évident que les erreurs nous ont coûté des buts sur certaines actions et le grand pourcentage d’efficacité qu’ils ont eu par rapport à notre faible pourcentage donne ce résultat complètement atypique, anormal. Je peux même dire que, durant ma carrière, j’ai parfois perdu par une grosse marge de buts. Mais quand cela arrivait, c’est parce que l’autre équipe avait été bien meilleure que la mienne mais cela n’a pas été le cas contre Newcastle. Ce serait plus facile de dire que c’est le cas mais je ne le pense pas et je ne suis pas là pour plaire aux gens mais pour donner mon opinion.
Je crois que le match contre Newcastle fut un match très étrange, j’étais content de mon équipe à la fin du match, et après l’analyse du match, je maintiens mon avis. J'ai aimé son attitude, sa force de caractère et sa personnalité sur ce match. Bien sûr, il y a des axes d’amélioration. Bien sûr, la victoire de Newcastle est méritée mais pas avec un tel écart. »
Vous ne parlez que des erreurs des joueurs ou est-ce que vous pensez que vous en avez fait vous aussi ? Le fait d'avoir joué à quatre attaquants était la bonne solution ? Vous continuez perdurer dans cette voie ?
« Vous savez combien d’années j'ai comme entraîneur au plus haut niveau ? Beaucoup. J’essaye toujours d’aider les joueurs et l’équipe. Quand il y a des erreurs, elles peuvent venir de tous. Parfois, très souvent même, cela provient de l’entraîneur. Parfois ce sont les joueurs. C’est ça une équipe, il faut savoir s’adapter et s'améliorer. Ma mission en tant qu’entraîneur, est de trouver la meilleure façon de jouer pour le PSG et pas uniquement de manière attractive, mais de manière à obtenir des résultats. Je connais parfaitement ces règles du jeu. Les erreurs font partie du football. Le football est un jeu d’erreurs pour tous : sur le terrain, sur le banc de touche, les arbitres, le VAR, on commet tous des erreurs. À partir de là, j’ai pleine confiance dans ce que je vois, dans le club, les joueurs, le staff. Je suis vraiment convaincu que nous allons très bien réussir et j’espère rentrer chez moi demain comme le plus heureux des hommes. »
Qu’est-ce qui manque à Ousmane Dembélé, zéro but et zéro passe décisive, pour être décisif et pour aider le Paris Saint-Germain à retrouver le chemin de la victoire ?
« Cette donnée n’est pas exacte... Tu ne te souviens pas de la passe décisive à Gonçalo Ramos contre Marseille ? Ça ne compte pas, ça ? Le problème que vous avez, vous, les journalistes, dans n’importe quel pays, c’est que votre intérêt est porté sur un scénario soit très positif, soit très négatif. Tout n’est pas noir ou blanc dans la vie, il y a des zones de gris. Ousmane Dembélé est, pour moi, un joueur top dans presque tout ce qu’il fait, je suis très content de ses performances, de ce qu'il produit pour un maximum de coéquipiers et je suis certain que ses stats vont s’améliorer au cours de la saison, je n’en doute pas un instant.
Mais je ne suis pas inquiet du tout, et je ne crois pas qu’il faille mettre toute la pression sur les joueurs. L’équipe est là pour ça, l’entraîneur est là pour ça, c'est toujours le premier responsable quand les choses ne se passent pas bien. Quand on gagne avec quatre attaquants, je ne sais pas de qui c’est la faute (il ironise avec un sourire). Mais quand on perd avec quatre attaquants, c’est de la faute de l’entraîneur, hein ? Mais quand on gagne, non, c’est la faute de personne, ça tombe juste du ciel, comme ça. Je sais bien que ce sont les règles du jeu et je les accepte mais mon objectif en tant qu’entraîneur du PSG, c’est de tout faire tourner et de jouer avec 11 attaquants et de défendre avec 11 défenseurs. C’est mon véritable objectif, et je crois que je suis sur le bon chemin. »
La manière dont vous jouez depuis le début de de la saison, c’est la façon dont vous voulez jouer ou est-ce que vous vous adaptez à votre effectif pour votre projet de jeu?
« Les deux choses ont du sens. J’ai suffisamment d’expérience en tant qu'entraîneur pour savoir que, le plus important est d’exploiter au maximum le potentiel de chaque joueur, ses qualités, et pas ses défauts. Et d’avoir une philosophie de jeu, parce que c’est comme ça que ça se concrétise. Cela doit permettre de gérer et de dominer le match, et d’être supérieur à l’adversaire, et de remporter des trophées. C’est ça l’objectif, un objectif très ambitieux. Et je n’ai pas eu peur de le dire ouvertement depuis le début et de m'assumer ainsi publiquement. Si on atteint (cet objectif), ce sera merveilleux mais sinon, ce sera moi le coupable de tout. Ne vous en faites pas, c’est parfaitement clair dans ma tête. »
Qu’avez-vous envie de mettre en place par rapport à ce que vous avez vu cette semaine et aux spécificités de Rennes ?
« Des ajustements, on en fait toujours. On travaille de la même façon, notre objectif est d’être supérieur à l’adversaire et ça commence par avoir la balle plus souvent qu’eux. À partir de là, il y aura toujours des nuances en fonction du rival : ce qu’il fait bien ou mal, le type d’espaces qu’il occupe, où il attaque, où il défend… Toutes ces choses, on les travaille, on en parle, en fonction du temps qu’on a. Nous sommes un staff qui aime bien donner des informations aux joueurs, celles que nous jugeons importantes et claires sur le match et pendant le match. Et on travaille toujours de la même façon. »
Que pensez-vous de la Coupe du monde dans six pays en 2030, dont l'Espagne ?
« Pour les matchs d’inauguration en Amérique du Sud, je crois que c’est en raison de l’anniversaire (100 ans) de la Coupe du Monde. Pour le reste, c’est aux joueurs et aux sélections de gérer au mieux les déplacements et les vols transocéaniques qui vont impacter la récupération. Mais en tant qu’Espagnol, je suis très content que la Coupe du Monde puisse avoir lieu dans mon pays, du moins en partie, ou encore au Maroc et au Portugal. Ca me semble une très bonne nouvelle, très positive, pour tous les amoureux de foot. J’en suis très content. »
Sur les derniers matches, Kylian Mbappe est-il au niveau de vos attentes ?
« Je me souviens qu’il y a deux semaines, ou trois, quelqu’un m’avait posé une question, dans cette même pièce, sur notre “Kylian dépendance”. Il avait marqué 7 ou 8 buts, et blablabla, le reste ne marquait pas. Et maintenant vous me demandez ce qu’il doit faire parce qu’il n’a pas marqué pendant le (ou les deux) dernier(s) match(s) ? Il faut peut-être un peu plus de “normalité” (nuances). Kylian est à 100%. Il est comme tous les autres. Au cours de la saison, les joueurs passent par différentes phases (il mime des hauts et des bas). Il n’est ni Superman quand il marque 8 buts et ni un joueur quelconque quand il ne marque pas. Il faut un peu plus de “normalité”, non ? Tout n’est pas blanc ou noir, il y a toujours des nuances. Kylian poursuit le même processus que d’habitude. Il est un joueur vital et décisif pour nous et mon objectif, en tant qu’entraîneur et ça vaut pour tous, est d'exploiter au maximum ses atouts et de minimiser au mieux ses défauts. »
Ousmane Dembélé peut-il jouer numéro 10 ? Il semblerait que vous avez testé ça à l'entraînement.
« Pour qu’il joue en tant que numéro 10, il faudrait changer de système. En fonction de la position de la balle, on se place d’une façon ou d’une autre. Donc, avec nous, il joue sur les côtés mais il peut jouer aussi à l’intérieur. Il peut changer son placement et jouer en appui, c’est un joueur très complet et il est idéal pour un entraîneur avec ma philosophie de jeu. Il crée des déséquilibres, tient bien le ballon, il a bien joué contre Newcastle et évidemment qu’il pourra apporter des buts ou des passes décisives mais je suis très heureux de ses performances, et de son attitude. »
À quel genre de match faut-il s’attendre contre Rennes ?
« Rennes est une équipe parmi les meilleures du championnat, sans aucun doute. À cause de son histoire et historiquement, c’est une équipe avec laquelle on a un peu de difficulté, surtout quand on se rend à Rennes. Cela va être complexe parce que, même si je pense qu’on aura plus la balle qu'eux, c’est une équipe qui peut se replier en défense mais peut aussi presser. On doit être ouvert à toutes les situations et le résultat conditionnera également leur attitude. En attaque, c’est une équipe qui ne fait aucun cadeau avec la balle, il faudra bien défendre contre eux et bien les presser parce que sinon ils ont des mécanismes d’attaque très intéressants, avec des joueurs en appui ou dans l’espace, avec des qualités individuelles de très haut niveau. Beaucoup de joueurs ont été mis au repos lors du dernier match pour être dans de bonnes conditions demain. C’est un match qui va encore nous offrir une occasion très intéressante pour savoir comment notre équipe réagira. J’ai très envie d’être au match. »
Au micro de PSG TV :
Vous avez pu analyser à froid la défaite contre Newcastle. Que retenez-vous de ce match ?
« Tout d'abord, nous analysons toujours chaque match de manière logique, comme le font tous les entraîneurs. Ce n'est nullement une exception. Je dois dire que j'en avais déjà une opinion positive malgré le résultat et après l'analyse en profondeur, j’ai trouvé ce match très étrange, un match durant lequel j’ai beaucoup apprécié l'attitude et le comportement de mon équipe. Il est évident que les erreurs que nous avons commises nous ont coûté des buts et que l’adversaire a eu un pourcentage d'efficacité très élevé. Mais dans l'ensemble, je pense que le résultat ne reflète pas ce qui a été pour moi une bonne performance de l'équipe. Même si je sais que cela va générer beaucoup de polémiques et de critiques, je m’en moque. Je pense clairement que je dois être suffisamment professionnel et mûr pour évaluer et analyser les performances de mon équipe, que les choses se passent mal ou bien, qu'elles soient justes ou injustes. C’est mon avis. »
Il faut maintenant se replonger dans le championnat. Après trois matchs consécutifs à domicile, vous enchaînez 3 matchs consécutifs à l’extérieur. Cela change-t-il quelque chose à la préparation ?
« Non, en termes de préparation, cela ne change rien qu’on joue à domicile ou à l’extérieur. Ce qui change, c’est que c’est plus agréable d’avoir les supporters en ta faveur, c’est un facteur très important. Mais nous essayons toujours de jouer les matchs à l’extérieur comme si nous étions au Parc des Princes, de réaliser les mêmes choses, avec la même intensité, sans être impactés par le fait de jouer à l’extérieur. »
Vous jouez à Rennes demain, toujours un adversaire coriace. Que pensez-vous de cette équipe ?
« (C’est) une des meilleures équipes du championnat sans aucun doute. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle joue en Europa League et que c’est un adversaire qui, historiquement, ne réussit pas toujours au PSG, surtout quand il joue à Rennes. Ils sont bien rodés, ils jouent avec un système à quatre. Mais quand on repense à ce qui s’est passé la saison dernière, ils pourraient très bien jouer dans une défense à cinq comme ils l’ont fait l’année dernière. Ils ont de très bons mouvements en attaque avec des joueurs qui occupent très bien l’espace. Une équipe qui travaille bien très intéressante et très difficile à affronter pour nous. »
