C'est un PSG de gala qui s'est imposé 3-0 sur le terrain de l'OM, Paris dominant sans trembler la rencontre avec un score qui reflète bien l'écart entre les deux camps. Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Donnarumma : Pour la première fois depuis un mois et demi, le gardien parisien a réussi à garder sa cage inviolée et il n'y est clairement pas pour rien, même si les Marseillais ont parfois été bien maladroits en s'approchant de son but. Mais avec un énorme double arrêt devant Sanchez avec l'aide de son poteau puis cette parade face à Vitinha en toute fin de partie, Donnarumma a aussi su se montrer sacrément décisif. Il aurait aussi pu l'être dans le mauvais sens avec cette sortie loin de son but totalement hors de propos en début de seconde période mais la chance était aussi de son côté. Au pied, il a été très correct dans l'ensemble.
Marquinhos : Positionné dans l'axe droit de la défense à trois parisienne au coup d'envoi, les premiers instants ont fait craindre le pire mais il n'en a rien été et le Brésilien, rapidement passé à gauche, a livré ce qui est probablement son meilleur match dans une défense à trois cette saison. Utilisant parfaitement la liberté dont il disposait dans ce dispositif pour chasser les attaquants adverses, il l'a également bien exploitée pour aller jusqu'à défier Paul Lopez à l'issue d'une course bien sentie. Dans le reste de son travail défensif, il a également été très bon et souvent bien placé pour repousser les tentatives olympiennes. Un capitaine avec de la moelle, enfin.
Ramos : Finalement positionné en libéro de la défense à trois parisienne plutôt que sur l'un des côtés, l'Espagnol avait moins de courses à faire et il s'en est donc beaucoup mieux sorti. Il n'est pas resté immobile non plus et n'a pas hésité à mettre la pression physiquement sur Alexis Sanchez dans les duels, l'empêchant régulièrement de se retourner. Impérial dans les airs et sur les centres comme souvent, il a en revanche eu quelques difficultés à s'aligner avec ses partenaires, couvrant quelques hors-jeux qui auraient pu coûter cher à son équipe. Avec le ballon, il a été en totale maîtrise, assurant une première relance très qualitative.
Kimpembe : Positionné dans l'axe gauche de la défense à trois, le gaucher avait signé un bon début de partie, se montrant saignant sur ses premiers duels, avant de se blesser seul, et pour une très longue durée.
Danilo l'a remplacé pratiquement poste pour poste puisqu'il est entré dans l'axe droit. L'OM lui a laissé le temps d'entrer dans le match mais il a failli se faire surprendre sur une balle en profondeur mal lue. Par la suite, il a été plutôt sobre et efficace, bien que pas très souvent sollicité. Avec le ballon, il a été irrégulier dans l'ensemble, alternant des passes très sûres avec d'autres moments où il semblait gêné par le cuir.
Mukiele : Après un mois et demi d'absence, c'est directement dans le onze de départ et en piston droit que le défenseur a été relancé. S'il n'a pas encore retrouvé tout son rythme sur son aile, Mukiele avait déjà son impact dans les duels et il a pesé, tant défensivement qu'offensivement puisque le PSG l'a parfois cherché par du jeu long pour qu'il remise dos au but. L'ancien de Leipzig a également signé plusieurs excellents retours au second poteau et son match est particulièrement complet puisqu'il est également à la passe sur quelques actions, notamment pour trouver Vitinha sur le premier but ou Marquinhos lorsque le capitaine a défié le gardien adverse. Un sacré retour donc.
Zaïre-Emery l'a remplacé pour la fin de match à ce poste de piston droit qu'il avait travaillé dans la semaine et il a forcément eu un peu plus de mal puisqu'il est un peu pris au second poteau sur des longs centres ou déposé par Tavares sur l'occasion de VItinha de fin de match. Mais dans l'ensemble, le tout jeune Parisien a joué avec application et sérieux dans ce couloir droit qu'il découvre seulement.
Mendes : Une semaine après être sorti sur blessure, le jeune Portugais était bien le piston gauche parisien et, face à l'un de ses concurrents directs en sélection, il a signé une grosse performance. D'abord concentré sur ses tâches défensives dans un premier temps avec deux retours importants dans sa surface sur Nuno Tavares, il a donné une autre envergure à son match quand il a commencé à attaquer. Il est directement impliqué sur le second but et aurait pu l'être sur d'autres vu son volume et la qualité de ses montées en général. A lui seul ou presque, il rend le système à trois derrière viable tant il apporte sur son flanc gauche.
Bernat l'a remplacé pour la fin de partie une fois le match gagné et l'Espagnol s'est signalé par une excellente interception en défense et une belle montée conclue par un tir sur le gardien.
Verratti : La sentinelle du milieu parisien a parfois été secouée en début de partie, les Olympiens le ciblant et se montrant particulièrement dur dans les duels avec lui. Ils ont rapidement lâché l'affaire, l'Italien sortant ses habits de gala pour se défaire de tous les pressings tentés sur lui. Rares ont été ses pertes de balle, brillantes ont été ses sorties de piège et jamais son équipe n'a semblé en danger quand il avait le ballon dans les pieds, Verratti faisant jouer tout le monde avec brio. Défensivement, il a été très généreux malgré une efficacité discutable, à l'image de cette faute bête juste avant la mi-temps qui offre un bon coup-franc. Le PSG cherchait à mieux relancer à Marseille que la dernière fois, Verratti lui a apporté une réponse clé en main.
Vitinha : Le grand réveil, et même mieux puisque le Portugais a signé ce qui est probablement son meilleur match sous les couleurs du PSG. Dans un rôle de relayeur droit où on l'a pourtant si souvent vu se perdre, l'ancien de Porto a été tout ce qu'il semblait pourtant incapable de faire depuis des semaines. Sa présence permanente dans le jeu pour proposer des solutions à ses partenaires partout sur le terrain a été un énorme plus et ses remises ont souvent été excellentes, à l'instar de celle pour Messi au départ du premier but. Il aurait même pu être décisif à deux reprises, provoquant un penalty non sifflé de façon hallucinante avant de déposer un centre parfait sur la tête de Mbappé. Mais la transformation de Vitinha s'est retrouvée dans les duels, avec une hargne nouvelle qui lui ont enfin permis d'exister sur toute la durée du match. Un match plein qui change la face de sa fin de saison.
Ruiz : Positionné en relayeur gauche, l'Espagnol a lui aussi signé une partie pleine, bien que moins brillante que Verratti ou Vitinha à ses côtés. L'ancien Napolitain a perdu plus de ballons que ses compères du milieu, il a parfois semblé trop lent pour faire la différence mais il a malgré tout réussi à avoir un impact fort sur le match et dans le jeu parisien puique c'est par exemple lui qui lance l'action du troisième but. Mais c'est surtout par son activité défensive permanente que Ruiz a été important, se montrant tenace et âpre dans les duels jusqu'au bout, ce qui lui a permis d'en gagner bon nombre dans la durée. Avec ou sans le ballon, son volume a été bluffant.
Messi : Quand on a tout gagné comme lui, un match au Vélodrome n'est probablement pas un sommet et ses premiers ballons où il est bien pris par son compatriote Balerdi pouvaient faire craindre un match traversé comme une ombre. Il n'en aura finalement rien été, et pas seulement parce que Messi a marqué du droit le but du break après un excellent appel. Il aurait même pu en marquer un second dans la foulée, ratant de façon incompréhensible un but tout fait le jour où il a marqué son 700ème en club. Mais c'est surtout sa relation avec Mbappé qui donne du corps à son match. Outre les deux passes décisives parfaitement exécutées, l'Argentin a toujours été tourné vers le Français, cherchant à le servir de la meilleure des manières le plus régulièrement possible. Cela a bien tourné à la caricature une ou deux fois mais l'efficacité a été au rendez-vous avec ses deux offrandes.
Mbappé : Tout Marseille craignait que la foudre Mbappé ne tombe sur le Vélodrome et le meilleur footballeur de la planète a été au rendez-vous, confirmant qu'il pratique actuellement un autre sport que tous les autres. Beaucoup trop rapide pour la défense de l'OM, beaucoup trop juste techniquement pour être arrêté, beaucoup trop malin dans ses déplacements pour être enfermé, Mbappé a signé un nouveau récital et confirmé en trois buts ses immenses qualités : il est le meilleur au monde quand il part en profondeur, il est probablement dans les plus adroits quand il faut exécuter des volées impossibles et il a une capacité également extraordinaire à délivrer des centres parfaits dans des trous de souris. Et que dire de son sens du timing pour égaler l'un des records les plus prestigieux du PSG ? Cela fait beaucoup pour un seul homme et c'était beaucoup trop pour l'OM.