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OM/PSG (1-2), l’analyse tactique

Publié le lundi 8 février 2016 à 16:16 par Florent Toniutti
Florent Toniutti, créateur du blog « Les Chroniques Tactiques » et habitué de l'émission « Data Room » sur Canal+, a analysé de ce point de vue la rencontre de dimanche soir entre l'OM et le PSG. Voici son regard sur le match, complété par le nôtre.

Si près, si loin. Comme à l’aller, Marseille a inquiété le PSG mais s’est finalement incliné (1-2). Auteurs d’une entame de match catastrophique, les joueurs de Michel ont su se ressaisir et offrir une belle résistance face au leader du championnat. Ils ont notamment buté sur un très grand Thiago Silva, qui a maintenu les Parisiens à flots durant leurs temps faibles.

Les compositions : 

Au coup d’envoi, c’est un PSG presque au complet qui se retrouve sur la pelouse du Vélodrome. Laurent Blanc préfère une fois de plus Lucas à Cavani, mais il se passe surtout des services de Verratti. C’est Rabiot, installé depuis quelques semaines au poste de l’Italien, qui débute la rencontre. Côté marseillais, un changement est à signaler dans le onze de départ du moment : Barrada prend la place de Sarr et évolue couloir droit, alors qu’il était à gauche à l’aller. (A lire aussi : Paris SG 2-1 Marseille, l’analyse tactique du match aller)

Commentaire CulturePSG : Une nouvelle fois, et faute de solutions crédibles, Laurent Blanc choisit d'aligner ses trois milieux gauchers en même temps, donc Rabiot à droite. Le coach parisien s'appuie sur la période de novembre/décembre jouée sans Verratti qui avait donné satisfaction. Stambouli avait joué à la place de Rabiot à Saint-Etienne mais pas convaincu et il reste donc logiquement sur le banc.

Paris démarre fort, Marseille souffre de problèmes de cohésion

D’entrée de jeu, Marseille affiche ses intentions. La première séquence du match voit les joueurs de Michel tenter de défendre en avançant pour repousser les Parisiens dans leur moitié de terrain. Mais très vite, ces intentions laissent place à des problèmes d’exécution qui permettent aux Parisiens de prendre l’avantage.

Comme à l’aller, l’OM veut bloquer le Paris Saint-Germain dans l’entrejeu grâce à l’activité combinée de son milieu de terrain et des deux attaquants autour de Thiago Motta. Le souci, c’est que ces deux lignes ne sont pas assez coordonnées. Avec les déplacements de Di Maria et Ibrahimovic, le PSG met en plus beaucoup de monde dans le coeur du jeu. Les solutions sont nombreuses, le ballon circule vite et les Phocéens sont toujours en retard sur le porteur.


Paris met beaucoup de présence dans le coeur du jeu afin de faciliter la circulation du ballon.

Plusieurs fois, Cabella et Batshuayi tentent de faire remonter le bloc en sortant sur les premières passes parisiennes. Mais ces courses se révèlent vite improductives puisqu’ils ne sont pas accompagnés par les milieux de terrain… Alors que le PSG sort facilement et rapidement le ballon de ses 40 mètres, Cabella prend en plus du retard, lui qui doit aussi aider ses milieux de terrain.

Ce manque de cohésion se retrouve aussi dans le milieu marseillais : Barrada et Isla ont des soucis de positionnement, ce qui facilite un peu plus la tâche des Parisiens.


Cabella et Batshuayi pressent dans la même zone, le reste du bloc marseillais ne suit pas et Rabiot peut sortir le ballon tranquillement.


Motta évite la pression de Cabella et se retrouve avec trois solutions à proximité. Barrada et Isla sont trop loin de leurs vis-à-vis.

Commentaire CulturePSG : Contrairement à bon nombre de matches, le PSG est dans le ton d'entrée et ne souffre pas de l'éloignement entre son milieu et son attaque, un mal récurrent des Parisiens notamment vu à Saint-Etienne le dimanche précédent. Dans l'implication, tout le monde est présent et la fluidité au rendez-vous. En difficulté durant la majeure partie du match, un joueur comme Adrien Rabiot symbolise parfaitement cet excellent début de rencontre qui voit les Parisiens faire courir les Marseillais. Ces 10 premières minutes sont probablement les seules où le jeu parisien tel qu'on le connaît s'est réellement exprimé, tant en raison des difficultés de l'OM à entrer dans son match que grâce à l'application et à la disponibilité des Parisiens.

L'OM gère mal sa profondeur :

L’autre problème réside dans la gestion de la profondeur. Déjà battus (Dja Djédjé par l’appel de Maxwell) sur le premier but, les défenseurs marseillais ne parviennent pas à contrôler les courses de Di Maria ou Lucas Moura. A chaque fois que les Parisiens ont de l’espace et du temps au milieu pour lever la tête, ils recherchent leurs deux flèches dans la profondeur.

Ce schéma se répète trois fois de plus jusqu’à la pause. Bien lancé par Matuidi, Di Maria obtient ainsi une première balle de match mais ne trouve pas le cadre face à Mandanda (10e). Quatre minutes plus tard, l’Argentin redémarre mais le service de Rabiot n’est pas bon. Un peu plus tard, Lucas a une balle de but à son tour (32e). Toujours sans succès.

Preuve des problèmes d’alignement marseillais, les assistants n’ont levé leur drapeau qu’une seule fois pour un hors-jeu parisien. En moyenne, les Parisiens sont signalés 4 fois par match en position illicite.


Servi par Motta (capture précédente), Matuidi alerte Di Maria dans la profondeur. L’Argentin est couvert par la défense centrale marseillaise.


Rabiot lance Di Maria : Manquillo couvre.


Passe de Di Maria, appel de Lucas, couverture de Rolando.

Commentaire CulturePSG : Le PSG avait visiblement bien préparé sa rencontre et en avait fait une consigne puisque c'est plutôt rare qu'il évolue de cette façon. En général, les ballons dans la profondeur sont plutôt issus des deux défenseurs centraux quand les adversaires viennent presser haut. Autre cas régulièrement vu, les ballons mi-longs pour trouver les attaquants entre la défense et le milieu. Rien de tout ça n'a été mis en application hier et les deux ailiers ont réellement attaqué la profondeur derrière la défense. On peut d'ailleurs noter que, malgré ce plan de jeu qui correspond parfaitement aux qualités de Cavani, Blanc lui a préféré Lucas.

Paris bloque les sorties de balle adverses : 

Profitant de la passivité adverse dans l’entrejeu, Paris peut mener ses actions jusque dans le dernier tiers marseillais. Résultat, l’OM doit repartir de ses cages et se retrouve face à ses difficultés habituelles pour ressortir de ses 30 mètres.

Comme Lyon, le PSG se positionne très haut sur les relances de Mandanda afin de priver le portier phocéen de solutions courtes. Derrière le trio d’attaque, Rabiot et Matuidi sortent afin de bloquer les milieux adverses, obligeant Mandanda à rechercher ses latéraux via du jeu long. Le problème, c’est qu’à la retombée, ce sont les Parisiens qui répondent présents à l’impact (Aurier vs Manquillo ou Nkoudou…) et sur les deuxièmes ballons.


Le PSG va bloquer la relance marseillaise à partir de Mandanda, forçant le gardien à jouer long.

Ces 10 premières minutes représentaient la meilleure partie du match du PSG et cela s'est bien compliqué par la suite pour les hommes de Laurent Blanc. Si vous voulez avoir la suite de l'analyse de la rencontre, il vous faudra vous rendre à l'adresse suivante, sur le blog de l'auteur : Marseille 1-2 Paris SG, l’analyse tactique

Florent Toniutti / Les Chroniques Tactiques

NB : Nous publions cet extrait d'article avec l'accord de son auteur, bien évidemment. 


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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