Le PSG s'est imposé 2-1 à Marseille, non sans souffrir, retour sur les performances des joueurs parisiens au cas par cas.
Trapp : Auteur d'une belle prestation à l'aller au Parc, il a été plus contrasté ce soir. Il a assuré sur les arrêts peu difficiles qu'il a eu à effectuer mais il est battu sans être ni souverain ni particulièrement grossier sur le but, alors que la frappe de Cabella est légèrement déviée par David Luiz. Inégal au pied, il n'a pas vraiment levé les doutes sur son niveau à neuf jours du retour de la C1.
Aurier : Son match dans le match avec Nkoudou a tenu toutes ses promesses et si l'ancien Nantais a été très actif, l'Ivoirien ne lui a que très peu laissé prendre le dessus. Un duel remporté au physique, et le diffuseur a même évoqué, à quelques minutes de la fin, un total hallucinant de 27 ballons récupérés depuis le coup d'envoi pour l'arrière droit parisien. Forcément, cette débauche d'énergie (couplée à la répétition des matchs) lui a coûté en justesse, tant lors des phases de possession puisqu'il détient aussi le record de pertes de balles du match (8), que dans les derniers mètres, comme sur cette bonne montée à la 59ème où il sert Ibrahimovic à contre-temps et alors qu'il aurait pu terminer en solitaire. Comme souvent dans les matchs à haute intensité, il a répondu présent.
Thiago Silva : Alors qu'il n'en était qu'à son deuxième match depuis son retour de blessure, le Monstre n'a pas tardé à se hisser à son meilleur niveau et il a dégoûté les Olympiens tout du long. Comme les autres, il a d'abord eu peu de mal lors de la montée en puissance des visiteurs mais après une dizaine de minutes pour se régler, il a tout coupé, trajectoires, courses, jambes, avec sa maestria habituelle, comme sur cet énorme tacle sur Manquillo à la 40ème, en pleine surface. Le deuxième acte a été du même acabit et n'a été pris à défaut qu'une fois, sur un contre marseillais à la 88ème sur lequel il glisse, mais le retour d'Aurier a mis une pression bienvenue sur Nkoudou, rendant son impair sans conséquence. Plus que jamais indispensable en vue des joutes européennes.
David Luiz : L'autre Brésilien de l'axe défensif parisien n'a pas connu la même grâce, et il est notamment un peu malheureux sur l'égalisation marseillaise, alors qu'il effleure le ballon, qui lui passe entre les jambes pour tromper Trapp. Un secteur traduit assez bien son inconstance : le jeu aérien, domaine dans lequel il a été tour à tour dominant devant Batshuayi et parfois plus en difficulté parce que pas toujours bien placé. Semble-t-il légèrement blessé en fin de match, il a tenu à terminer la partie, signe de sa détermination.
Maxwell : Le doyen de la défense rouge et bleu a parfaitement lancé son match en délivrant un centre impeccable pour Ibrahimovic dès la deuxième minute pour le 1-0. Très propre avec le ballon, fin pour combiner et légèrement plus haut qu'à l'accoutumée jusqu'à l'égalisation, il a ensuite repris son costume de latéral défensif, et grand bien lui en a pris puisqu'il a sauvé son camp sur sa ligne peu avant la mi-temps, sur un corner marseillais. Encore quelques incursions en seconde période mais il est apparu plus en difficulté au fil du match, notamment face à l'intensité imposée par un Dja Djédjé assez haut dans son couloir. Un match plutôt réussi, mais paradoxalement pas forcément rassurant sur le volet physique du jeu.
Thiago Motta : L'Italo-Brésilien du milieu parisien a longtemps été le symbole des difficultés parisiennes, rapidement en difficulté face à l'envie des locaux qui contrastait avec son propre manque d'implication. Dépassé au duel, trop facile sur certaines transmissions, il a entraîné tout le milieu parisien dans son sillage en première mi-temps. Symbole de ses difficultés, un ballon remisé d'un bizarre enchaînement poitrine-pied pour Barrada sur un centre à la 22ème qui aurait pu coûter cher, à dix mètres des buts de Trapp. Guère mieux au retour des vestiaires, il a toutefois été précieux à 2-1 pour orienter le jeu et faire les obstructions qu'il fallait, même s'il a logiquement été averti pour une faute sur Nkoudou. Globalement en difficulté, il a neuf jours pour se régler avant Chelsea.
Rabiot : Les indisponibilités momentanée de Verratti et de plus longue durée de Pastore en font un titulaire en puissance du onze parisien, et il a une grosse carte à jouer alors que les matchs qui excitent tout le monde s'annoncent. Encore fallait-il commencer par donner des garanties dans l'envie et l'intensité sur le premier d'entre eux. Or, il a parfois semblé perdu face à l'activité des pensionnaires du Vélodrome. D'abord plutôt juste dans ses transmissions, il a rapidement été en difficulté dans le jeu et dépassé au duel. Un peu léger sans être complètement hors sujet, et même transparent dans les vingt dernières minutes, il a cédé sa place à Stambouli pour la toute fin du match.
Matuidi : Enorme lors du match retour au Vélodrome la saison passée, il a encore montré toute sa détermination face à cet adversaire dès les premières minutes. Avant-dernier passeur d'un ballon bien piqué pour le 1-0, son activité a gêné les Marseillais et il aurait même pu (dû ?) bénéficier d'un pénalty à la 7ème alors que Nkoulou l'a balancé en pleine surface. Généreux dans l'effort mais forcément plus en difficulté quand le bloc parisien a commencé à se lézarder, il a ponctuellement su apporter le danger dans son rôle hybride de quatrième offensif, comme sur ce bon centre à la 59ème pour un Ibrahimovic moins en réussite (mais plus loin du but) que sur l'ouverture du score. Loin d'être parfait mais dans le ton et plein d'envie, il a cédé sa place à un Marquinhos qui a peiné à se situer devant la défense pour les dix dernières minutes.
Di Maria : L'Argentin marche sur l'eau en ce moment et il était attendu comme l'un des bourreaux du rival marseillais. La réalité a été plus contrastée. D'abord bien dans son sujet sans être aussi omniprésent qu'à l'accoutumée, il aurait dû tuer le match dès la 11ème mais il a sûrement eu le tort de préférer l'intérieur du pied gauche à l'extérieur, ou à son mauvais pied alors qu'il était excentré. Intéressant sur certains décalages, il a en revanche connu une violente sortie de route après le repos, en jouant complètement à l'envers et en multipliant les fautes techniques qui ont horripilé son entraîneur. Totalement hors-sujet pendant trente minutes, il a sauvé sa prestation en inscrivant le but vainqueur, déstabilisant la défense olympienne d'un enchaînement feinte-frappe victorieuse qui a sauvé les siens. Pas inoubliable, mais finalement tellement important.
Lucas : Le Brésilien continue de squatter le onze de départ mais il n'a pas conforté son statut ce soir. Trop peu en vue en première période, il aurait dû lui aussi clôturer les débats mais la fin de son action de la 30ème minute face à Mandanda a manqué de vitesse dans l'exécution. Intéressant par bribes en relais, il n'a toutefois que peu existé et il a lui aussi connu son lot de déchet dans les trente derniers mètres. Blanc ne lui a pas fait de cadeau et Cavani l'a remplacé peu avant le but du 2-1 de Di Maria. L'Uruguayen a évolué pendant 20 minutes dans son registre actuel, très prudent avec le ballon et généreux dans ses courses mais finalement très peu impactant sur le jeu.
Ibrahimovic : Très rapidement buteur de près face à Mandanda, le Suédois a été l'un des fers de lance du bon début de match parisien, avec une grosse disponibilité pour le porteur et des retours défensifs qui ont soulagé son milieu. Son activité défensive a été une des constantes de son match mais il a été bien plus en difficulté par la suite dans le jeu, perdant beaucoup trop de ballons et ratant à son tour une belle occasion d'inscrire le second but autour de l'heure de jeu. Un sentiment un peu contrasté mais avec un but et une passe décisive, puisque c'est lui qui sert Di Maria sur le but du 2-1, le Suédois a confirmé son impact statistique face aux Marseillais, sans se placer au-dessus du lot ce soir.
