Le PSG et le Barça s’affrontent assez rarement et se réservent donc pour les grandes occasions. Les deux derniers matches au Parc entre les deux équipes sont déjà des témoins importants des époques, quid du troisième ?
15 mars 1995 : La confirmation
PSG/Barça : 2 - 1 (¼ de finale retour de Champions League)
Lors des deux saisons précédentes, le PSG s’était payé l’autre géant espagnol, le Real Madrid, à deux reprises : une première fois sous la forme d’un exploit insensé au match retour (victoire 4-1 après avoir perdu 3-1 à l’aller) et une deuxième fois avec une logique implacable (victoire à l’aller là-bas, nul au retour). Mais si le Real dominait la scène espagnole, le Barça de l’époque bénéficiait d’une toute autre aura à l’échelle continentale. Du coach Johan Cruyff aux joueurs, cette équipe appelée la « Dream Team » avait permis de ramener la Champions League en Catalogne pour la 1ère fois quelques temps avant.
De son côté, le PSG avait commencé à se faire un nom et sa première partie de campagne européenne était une réussite absolue : 6 victoires en 6 matches dont un exploit à Münich, le meilleur joueur (Weah), un jeu flamboyant et un statut d’épouvantail à éviter au tirage.
A l’aller, si les Parisiens ont été dominés, ils ont tout de même obtenu un bon match nul. Au retour, malgré l’ouverture du score barcelonaise, les Parisiens arrivent à retourner la situation sans que Weah ne marque, montrant qu’ils sont plus qu’une équipe au service du futur Ballon d’Or.
En sortant le Barça de Cruyff, le statut du club est désormais bien établi. Le PSG est un club qui compte, capable de faire tomber en moins d’un an le Real, le Bayern et le Barça.
2 avril 2013 : L’étalonnage
PSG/Barça : 2-2 (¼ de finale retour de Champions League)
Pour le PSG de l’ère qatarie, c’est le premier gros choc, le « big game » attendu depuis le rachat du club. Après avoir investi des sommes colossales à l’échelle du football français et même mondial, il est temps de voir ce que la bête a dans le ventre. Les poules de la Champions League n’ont pas permis de se frotter à du très gros calibre et le 8ème face à Valence a surtout montré des Valencians en perte de vitesse.
Arrive donc la référence des cinq dernières années, sa star ultime et ses valises pleines de trophées. Après le tirage, les réactions ont été variées du côté du PSG, certains se réjouissant de taquiner du gros quand d’autres se sont dit que le parcours va peut-être vite s’arrêter.
Si le Barça domine globalement sur le terrain, Paris montre un mental d’équipe de très haut niveau en revenant deux fois au score, met en danger les Catalans à plusieurs reprises et s’offre le droit de rêver au retour. Pour la plupart de ses éléments, c’est même la confirmation qu’ils ont le niveau pour aller loin. Pour d’autres, leurs limites ont été trop visibles et le projet se fera donc sans eux.
Paris a réussi son premier test et va donc dans la bonne direction, peu importe le prix.
30 septembre 2014 : l’envol ou la limite ?
PSG/Barça : X-X (2ème journée des poules de la Champions League)
Le quart de finale de l’an dernier contre Chelsea est apparu comme une stagnation. Pour la 2ème fois en deux saisons, les portes des demi-finales se sont refermées devant les Parisiens, de façon encore plus cruelle que l’année précédente. Et en ce début de saison, le PSG ne va pas bien mais son statut en France est tellement établi que la plupart des coaches de l’hexagone le place malgré tout dans une autre dimension. Aujourd’hui, tout le monde sait que le PSG ne vit plus que par et pour la Champions League. Du président aux joueurs, ils ne parlent que de ça, faisant passer les matches de L1 pour des rencontres amicales.
Ce match paraît être un marqueur important du « projet » parisien puisque le PSG doit montrer qu'il a évolué en bien ces deux dernières saisons. Oui, l’équipe-type est en partie décimée. Oui, la Coupe du Monde pèse. Mais Paris a passé ses deux dernières saisons à s’acheter un banc de touche et à retoucher son onze. Et, aujourd’hui, c’est l’opportunité de valider le recrutement des 18 derniers mois avec Laurent Blanc, Cavani et David Luiz.
En gagnant, le PSG s’offrirait un bol d’air frais, un match de référence et la confirmation qu’il avance malgré ses nouvelles limites financières. Avec un nul, finalement, on retrouverait la situation du dernier affrontement, le club est fort mais n’arrive pas à faire tomber les cadors, malgré des circonstances particulières. Si Paris perd, le constat sera cruel et montrera que le club n’a pas assez progressé pour aller chercher les plus gros. En attendant le match retour…