Article 

PSG/Bordeaux (3-0) : l'analyse

Publié le lundi 27 octobre 2014 à 13:11
Le match contre Bordeaux aura pratiquement accouché de deux rencontres en une, selon le nombre de joueurs sur le terrain.

A 11, Bordeaux tient bon :

Au coup d’envoi, la composition parisienne est celle annoncée et c’est finalement Pastore qui occupe la pointe, Bahebeck se retrouvant sur l’aile gauche. Pour le reste, on retrouve la composition classique du moment, avec notamment le milieu et la défense titulaires, une première fois en L1 cette saison.

Dès le début du match, Paris monopolise le ballon, comme toujours, mais peine malgré tout à se montrer dangereux et deux gros problèmes apparaissent : tout d’abord les transmissions manquent de vitesse et on retrouve en partie le PSG de Nicosie, possessif mais indolore car trop loin des buts bordelais, à de rares exceptions comme sur cette excellente combinaison entre Pastore et Verratti à la 10ème minute.

L’autre grand problème concerne le manque de soutien. Les Parisiens sont en nombre jusqu’aux 30/35m, avec souvent cinq joueurs entre la ligne médiane et cette zone devant la défense mais personne n’est présent dans la surface les rares fois où le ballon y arrive. L’exemple est frappant à la 14ème minute quand Matuidi se retrouve dans la surface après une bonne percée. Le joueur le plus proche est à près de 15m au moment où Matuidi s’apprête à centrer. On est pourtant dans une situation où le milieu est plus bas que les attaquants au départ de l’action :

Trois causes peuvent expliquer cette incongruité, visible aussi bien en contre qu’en attaque placée. A la manière d’Ibra, Pastore est très fuyant comme avant-centre mais il n’a pas le sens du but du Suédois et n’est pas dans la surface à la fin des actions pour conclure. Sur les ailes, Bahebeck n’arrive pas à trouver sa place dans ce match tandis que Lucas se concentre sur Poundje sur le côté, massacrant le latéral mais tardant à se recentrer pour conclure.

Finalement, les plus présents sont pratiquement les deux milieux relayeurs avec Matuidi par deux fois (le penalty non accordé pour la faute de Rolan et l’action ci-dessus) et Verratti quand il reprend de près le centre en retrait de Lucas.

Petit à petit, Bordeaux remonte sur le terrain et prend confiance, mettant le milieu parisien parfois à la limite de la rupture. Les cartons de Motta et Van der Wiel illustrent assez bien ce PSG qui perd peu à peu pied. Dans le premier cas, Motta fait faute à 30m des buts bordelais pour couper un contre. Dans le deuxième, c’est une phase de possession sur laquelle le milieu est déjà troué quand Van der Wiel découpe Khazri à 40m des buts parisiens. En dix minutes, le pressing s’est bien étiolé et Bordeaux ressort désormais beaucoup mieux.

A 10, Paris monte en régime

L’expulsion de Van der Wiel est un tournant du match, indiscutablement. Le Hollandais ne faisait pas un bon match, loin de là même, et le PSG frôle la double peine sur un corner qui a suivi. Diego Rolan envoie la balle au-dessus du but alors qu’il est seul tandis qu’il se fait légèrement découper après sa frappe. Et à voir l’empressement des Parisiens pour le relever, on se dit qu’ils ont certainement bien pensé au penalty possible.

La double peine ne tombe pas et le carton rouge donne un coup de fouet terrible au PSG, sonnant comme le réveil mental d’une équipe qui commençait à s’endormir. L’entrée d’Aurier est d’ailleurs un gros coup de boost. Non seulement l’Ivoirien a très faim mais il apporte une vie à son couloir que n’avait pas su insuffler le Hollandais. Plus intéressant, en occupant l’aile sur toute la longueur du terrain, il renvoie Lucas un peu plus dans l’axe :

Ce rééquilibrage dans la largeur s’accompagne également d’un surplus d’activité des deux relayeurs parisiens. Verratti remonte d’un cran et prend complètement le jeu à son compte tandis que Matuidi se met en route au niveau du pressing et plus seulement sur les appels en profondeur. Cette période aboutit à des phases de récupérations hautes. C’est d’ailleurs sur l’une d’entre elles que Poko fait la faute qui tue Bordeaux.

Cette faute tue Bordeaux pour deux raisons : tout d’abord, elle rééquilibre les débats en terme de nombre, pas négligeable sur la durée vu l’intensité parisienne du moment. Et surtout, elle offre de la liberté à Pastore et Verratti, les deux joueurs que Poko surveillait de façon pratiquement individuelle. D’un coup, Pastore a plus de place quand il décroche et il peut être efficace plus près du but.

La fin de la mi-temps est dans la continuité de ce que le PSG a proposé depuis l’expulsion avec Bordeaux qui souffre de plus en plus. Le coup-franc sur le poteau de David Luiz consécutif à l’expulsion est un nouveau signe que les Parisiens sont en train de faire mal et la fin de mi-temps est terrible pour des Girondins complètement à l’agonie. Le but arrive suite à une séquence où ils sont littéralement étouffés par le pressing et craquent de façon logique.

Une fin bien gérée :

Le début de la deuxième mi-temps marqué par le but rapide apporte d’entrée la confirmation de quelques éléments  vus en fin de première période : Pastore a désormais plus d’espace et peut distiller des passes proches du but. A la réception, Lucas joue de façon plus axiale et occupe une position d’attaquant plus que d’ailier, son couloir étant occupé par Aurier.

Le reste de la deuxième mi-temps étale de tout son long quelques éléments bien visibles. Tout d’abord, avec plus de place, la supériorité technique parisienne ressort largement et est caractérisée par Javier Pastore, tout bonnement étincelant entre ses dribbles et ses passes. Si le danger ne fut pas toujours à l’arrivée par manque de présence devant, ce rôle libre aura montré l’esthétisme de son jeu.

Plus étonnant, le PSG domine complètement Bordeaux physiquement. Alors que les Parisiens ont joué quatre jours plus tôt à Nicosie, ils sont largement supérieurs aux Bordelais dans le combat, les déplacements et le dépassement de soi. Est-ce le signe que la préparation physique est enfin digérée ? On le souhaite car il était temps.

Outre cette domination physique, il y eut une agressivité bien plus présente côté PSG. Les Bordelais avaient annoncé qu’ils ne lâcheraient rien et semblaient satisfaits de ce point à la fin du match. Ils ont pourtant été dominés dans les duels pendant pratiquement toute cette période et on a vu la différence mentale entre les deux équipes. C’est une des premières fois de la saison où on voit en deuxième mi-temps un PSG qui en veut plus que son adversaire alors que le score est en sa faveur.

La deuxième mi-temps a aussi été marquée par le coaching précoce de Laurent Blanc. Avant même l’heure de jeu, Verratti a été sorti pour éviter un dernier carton, ce qui est plutôt malin, et a permis à Cabaye de jouer une bonne demi-heure alors qu’il est le favori pour remplacer Motta contre l’OM. La sortie de Lucas est plus discutable mais elle a offert à Lavezzi un retour sur les terrains dans des conditions idéales. Ce dernier s’est même offert son premier but de la saison.

 

En conclusion, ce PSG/Bordeaux s’est très bien fini pour les Parisiens alors que tout aurait pu basculer du mauvais côté à la demi-heure de jeu. Si le jeu n’a pas toujours été parfait, la rébellion et l’intensité mise avant la mi-temps sont des éléments à conserver absolument pour les prochains matches. Et si Paris arrive à appliquer à 11 ce qu’il a su faire à 10, l’avenir en L1 s’annonce plutôt intéressant.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
Match lié 

News 

Aujourd'hui

vendredi 26 avril

jeudi 25 avril

mercredi 24 avril

mardi 23 avril

lundi 22 avril

dimanche 21 avril

samedi 20 avril

vendredi 19 avril

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee