En conférence de presse, les deux entraîneurs ont promis du jeu pour le PSG/Bordeaux à venir. Et si c'est habituel chez Laurent Blanc, cela l'est beaucoup moins dans le camp d'en face. Mais Willy Sagnol a annoncé qu'il ne viendrait pas pour « garer le bus »
Fait rare avant un match de Ligue 1 face au PSG, l'entraîneur adverse a annoncé qu'il comptait jouer. Cela tombe bien, le PSG de Laurent Blanc ne demande que ça. Et avec Di Maria en plus, le jeu parisien pourrait prendre un nouvel essor.
Les promesses de Sagnol :
Pas réputé pour avoir la langue dans sa poche, l'entraîneur de Bordeaux a confirmé en conférence de presse qu'il n'attendait pas de ses joueurs qu'ils restent devant leur but à attendre, bien au contraire. Après le non-match de l'an passé (0-3), l'entraîneur de Bordeaux attend autre chose et a rappelé les faits passés : « C’était il y a longtemps, en octobre. Cela fait un an quasiment, 11 mois exactement. La seule chose qu’on peut retenir avec le temps, c’est qu’on ne s’était pas donné les moyens de réussir, on avait joué petits bras malgré l’expulsion d’un joueur parisien (Van der Wiel). Si on avait eu un peu plus de maturité, on aurait fini nous le match à 11 (Poko exclu) et cela aurait été différent mais ce sont des faits de jeu. On avait été trop timides pour pouvoir exister. »
« On a l’objectif de ne pas être timides, l’objectif de ne pas jouer sur la réserve »
Aujourd'hui, Sagnol ne veut plus subir le match mais bien le jouer, réellement : « L’équipe qui sera présente vendredi sera une équipe complétement différente de l’an passé. Il y a malheureusement les mêmes problèmes de maturité avec les absences de Lamine Sané et de Jaro Plasil, des joueurs qui nous amènent beaucoup en termes de vécu et d’expérience. Mais les jeunes et moins jeunes qui seront là vendredi devront jouer sans complexe. On sait très bien qu’on ne gagnera pas 4 à 0 au Parc des Princes à moins d’un tremblement de terre. Mais il faut jouer sans retenue, je préfère jouer sans retenue et en prendre 3 plutôt que perdre 2 à 0 sans avoir joué. On a l’objectif de ne pas être timides, l’objectif de ne pas jouer sur la réserve, l’objectif d’essayer de construire des choses quand on aura le ballon, parce qu’on sait que Paris, de toute façon, a généralement beaucoup plus le ballon. »
Au passage, il a également rappelé que son équipe n'avait pas grand chose à perdre : « Je ne vois pas comment nous pouvons manger Paris sur la durée. Mais sur un match heureusement que tout est possible. Forcément nous irons à Paris pour faire notre maximum mais aussi et surtout garder l’état d’esprit que nous avons pu avoir lors des derniers matches. C’est-à-dire une équipe qui a envie de jouer ensemble, qui a envie de travailler et de se battre ensemble. Paris, c’est le grand de France, pour nos jeunes joueurs c’est bien de faire des matches comme ça, ça leur servira cette saison et dans leur carrière. »
Blanc espère mais demande à voir :
« S’il y a une équipe adverse qui veut jouer aussi, c’est très bien. Il y en a beaucoup qui parlent avant et qui font le contraire durant le match. »
Du côté du PSG, on a souvent entendu ce genre de discours mais la plupart des équipes rencontrées en L1 se sont ensuite souvent cachés derrière, bien moins fortes sur le pré que derrière un micro. Et l'entraîneur parisien n'a pas manqué de le rappeler : «C’est très bien, et c'est la vérité. Vous savez ce que je pense. Vous dites régulièrement que vous aimeriez avoir des buts et du spectacle et c’est normal quand on vient voir un match de football. On veut voir du jeu, des actions et des buts mais il faut être deux équipes pour voir ça. Quand il n’y en a qu’une, le spectacle est à demi-réussi donc, s'ils ont cette intention-là avant le match et le confirment sur le terrain durant le match, cela sera la meilleure des choses. Ce n’est pas moi qui vais dire le contraire. Nous, on aura l'intention de jouer. S’il y a une équipe adverse qui veut jouer aussi, c’est très bien. Il y en a beaucoup qui parlent avant et qui font le contraire durant le match. On n’est pas naïfs. Si Willy le dit, il le pense. Est-ce qu’il pourra le mettre en pratique, on verra cela demain et j'espère que non. Et si c'est le cas, c'est tout à son honneur.»
Di Maria et la verticalité :
Du jeu, il en a également été question dans le discours de Laurent Blanc quand il a fallu évoquer l'apport de Di Maria, probable titulaire pour sa première au Parc des Princes. Le milieu offensif argentin s'est dit prêt et a déjà montré à Monaco tout ce qu'il pouvait apporter, notamment en termes de verticalité. Interrogé sur cette facette du jeu de la recrue star de l'été, Blanc a répondu : « Cela va être une qualité en plus dans le jeu collectif de notre équipe, puisqu’Angel peut amener ce jeu long mais il n’y a pas que lui qui peut l’amener. La verticalité, Angel peut l’amener mais un garçon comme Verratti aussi, idem pour Javier. Il ne faut pas penser qu’un joueur va globalement modifier notre jeu, notre philosophie est la même et Angel est très content de jouer dans une équipe qui a cette philosophie-là. Il va amener ses qualités individuelles, comme tous les autres joueurs, mais l’idée directrice de l’équipe va rester la même et on va même essayer de la faire progresser par rapport à l’année dernière. »
Cet apport de Di Maria a également été commenté par le coach bordelais mais celui-ci a vite dévié sur l'improbable star du moment : « Angel Di Maria est l’une des clés du match. Mais ce n’est pas la seule. Le trousseau est gros (rires). Il faudra couper les passes de Verratti, de Motta, et d’Ibrahimovic, également. Couper les courses de Matuidi… Il m’a impressionné lundi soir. On parle toujours des performances du joueur, mais ces performances-là, ils les montrent déjà depuis plusieurs années. C’est un joueur très constant dans ses performances, très régulier avec très peu de passage à vide. On parle cependant très peu de l’homme, c’est quelqu’un de très gentil. Il a gardé cette passion pour le foot, ce qui fait qu’aujourd’hui il travaille dur et il est en train de récolter les résultats de ce gros travail. Je suis donc très content pour lui. »
