Le PSG n'a pu faire mieux que 3-3 contre Le Havre à domicile et s'en sort même très bien vu le scénario du match. Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Navas : Son entraîneur a voulu le faire participer à ce qui était attendu comme le match du titre et le Costaricien a juste étalé ses limites de gardien remplaçant de 37 ans. Il ne peut que toucher la frappe sur le premier but, il est trop court sur le second après la légère déviation de Danilo et il n'a aucune chance sur le penalty en partant trop tôt. Il n'est jamais vraiment coupable, mais encore moins décisif.
Hakimi : Comme souvent, le Marocain a été bien meilleur dans la moitié de terrain adverse plutôt que dans la sienne, ce qui est un réel problème pour un défenseur, mais c'est avant tout sa volonté d'attaquer alors que presque tous étaient résignés à 1-3 qu'il faut souligner et mettre en avant. Bien sûr, Hakimi est dominé par Sabbi sur le premier but et a raté pas mal de choses dans son camp, mais ses courses permanentes, son volume de jeu, sa capacité à percer les lignes adverses sont indispensables quand tout le monde ronronne. Le but du 2-3 qu'il inscrit est une juste récompense de ses efforts et, si tout n'a pas été parfait chez lui, il faut saluer son abnégation et son caractère quand son équipe coulait à pic.
Marquinhos : Le capitaine avait en théorie un match facile à gérer avec des attaques havraises en sous-nombre sur des contres et il a dans l'ensemble à peu près assuré son travail de couverture sur les ballons longs. Mais quand les Normands ont pu enchaîner plusieurs passes, le Brésilien n'a pas vraiment su casser les temps forts adverses. Avec le ballon, il a tenté de donner du rythme et de trouver des solutions mais n'y est que peu parvenu dans l'ensemble.
Skriniar l'a remplacé pour la fin de match et il a peu été sollicité défensivement. Avec le ballon, ce ne fut pas un plaisir à regarder mais il a trouvé quelques passes intéressantes vers le côté droit.
Danilo : Comme Marquinhos, il a su gérer les longs ballons mais a été en grande difficulté quand le HAC a pu poser la balle au sol dans le camp parisien. Il a bien tenté d'apporter son impact physique mais les attaquants havrais ont su l'éviter et André Ayew, 34 ans et 17 saisons au compteur, l'a même déposé dans la surface pour redonner l'avantage à son équipe. Le malheureux Danilo est encore à la faute sur le 1-3, surpris par un joueur arrivant dans son dos et concédant un penalty franchement évitable. Avec le ballon, il a heureusement été un peu meilleur, trouvant parfois quelques solutions sur des diagonales. Mais le jeu semble aller trop vite pour lui.
Beraldo : Arrière gauche très prudent comme le veut le dispositif tactique parisien, le Brésilien a signé un début de match plutôt intéressant où il se montrait attentif face à un Casimir très remuant. Mais il a peu à peu perdu cette rigueur dans les duels. Non seulement l'ailier havrais a de plus en plus réussi à faire parler sa vitesse, mais ses partenaires ont aussi su profiter des manques de Beraldo dans le un-contre-un, Ayew en particulier, que ce soit au sol ou dans les airs. Avec le ballon, il a été trop facultatif et ses passes vers Barcola puis Mayulu ont été trop simples ou trop compliquées, donc peu efficaces.
Zaïre-Emery : La star de l'avant-match n'a pas vraiment fêté sa prolongation de la meilleure des manières. Car s'il donne une passe décisive bien sentie à Barcola, c'est après une perte de balle assez caractéristique de ses difficultés du jour face au regroupé bloc havrais. Le jeune milieu a eu beaucoup de mal à se mettre dans le sens du but et à faire des décalages malgré un nombre très important de ballons touchés, caractérisant très bien le jeu façon handball du PSG avec beaucoup de passes qui ne déstabilisaient pas le HAC. Défensivement, il a fait sa part de travail, malgré un avertissement.
Vitinha : Toujours placé en sentinelle, le Portugais a eu bien du mal à rayonner autant que ces dernières semaines et il a même livré son match le plus terne depuis un bon moment. Le bloc havrais l'a beaucoup gêné et à l'exception de plusieurs jolies transversales qui ont aéré le jeu, il s'est perdu dans l'entonnoir comme les autres. Il a eu le mérite de tenter sa chance par des frappes mais la réussite n'était pas au rendez-vous. Sur les transitions adverses, il a trop subi et n'a que peu su les couper.
Asensio : De nouveau positionné en relayeur gauche, il a signé un début de match très timide avant de sembler entrer un peu plus dans la partie. Mais sa volonté de ne jouer que de son pied gauche l'a forcément limité dans son expression et a finalement permis au Havre de le contenir assez facilement, à l'exception de quelques rares décalages. Défensivement, il n'a pas donné grand-chose non plus.
Lee l'a remplacé dès la pause et s'est positionné à droite. Comme Dembélé, il a plutôt bien combiné avec le très véloce Hakimi, mais a longtemps mutiplié les touches de balle pour bien peu de concret ou de tranchant. Il s'est finalement rattrapé avec ce bon centre sur la tête de Gonçalo Ramos. Pas sûr pour autant que ce rôle côté droit lui convienne vraiment vu ses difficultés à passer en un-contre-un.
Dembélé : Seul titulaire du match à Lorient à enchaîner, le fantasque ailier droit a beaucoup tenté en première période, ne se refusant aucune inspiration, et il a donc tiré à de nombreuses reprises vers le but, avec notamment un corner direct bien senti. Face à un bloc regroupé, il a été l'un des rares à parvenir à faire des différences, à l'image de sa passe pour Zaïre-Emery sur le 1-1, mais le manque de présence de surface l'a pénalisé. Défensivement, il a pressé très haut mais on peut s'interroger sur son absence quand Opéri ouvre le score.
Mbappé l'a remplacé dès la pause et s'est positionné en second attaquant axial, en soutien de l'autre pointe. Pas spécialement juste dans son jeu de passes et surtout marqué de près, il a eu bien du mal à s'exprimer collectivement et c'est plus sur des actions individuelles qu'il a été dangereux, notamment un énorme rush où pas moins de trois fautes sont commises sur lui avant qu'il ne récolte un avertissement pour contestation.
Barcola : De retour dans le onze départ, le jeune ailier gauche a beaucoup souffert d'un jeu parisien qui penchait terriblement à droite en première période et a touché bien peu de ballons. L'un d'entre eux a fini au fond des filets, ce qui est une vraie réussite vu que Barcola a peu marqué cette saison, mais son match n'est pas suffisant pour autant. Dans le un-contre-un, il a trop été dominé par Nego et a peu déstabilisé Le Havre au final.
Mayulu l'a remplacé à la mi-temps et lui a succédé côté gauche. Coincé sur le flanc, pas assez propre techniquement non plus avec plusieurs ballons faciles de perdus, il n'a jamais vraiment réussi à faire la différence sur son aile, à l'exception d'un bon centre pour Hakimi.
Kolo Muani : Titularisé en pointe, il n'a absolument jamais menacé la défense adverse et signé un match fantomatique. A l'exception de quelques ballons joués en pivot sur lesquels il a assuré plus que brillé, il n'a nullement pesé. Peu d'appels en profondeur, encore moins de ballons reçus, quelques courses de harcèlement sans réussite, un non-match total pour un joueur au fond du trou.
Gonçalo Ramos l'a remplacé à l'heure de jeu et semblait parti pour le même match à faire la planche. Mais le Portugais n'a clairement pas le même moral que son concurrent et a su renverser la vapeur. Il signe tout d'abord une superbe action en relais de Hakimi sur la réduction du score, contrôlant dos au but sous pression, se retournant puis retrouvant le Marocain lancé. Mais le vrai plus de son match est cette égalisation arrachée d'une tête aussi rageuse que parfaitement maîtrisée et confirmant les incroyables prédispositions du joueur dans le dernier geste. Le pistoleiro s'affirme comme un sacré joker.
