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PSG/Lille (2-1), les performances individuelles

Publié le samedi 3 novembre 2018 à 3:06 par Philippe Goguet
Le PSG s'est logiquement imposé 2-1 face à Lille dans un match qui s'est débloqué au cours de la dernière demi-heure. Retour sur les performances individuelles des joueurs parisiens au cas par cas.

Buffon : De retour dans le but, le portier italien ne s'attendait probablement pas à passer une soirée aussi tranquille, tout particulièrement après la pause où il n'a finalement été mis à contribution que sur le penalty lillois, imparablement tiré par Pépé. Sa première période n'avait pas vraiment été plus animée avec une frappe trop sur lui et un léger coup de chaud sur une remise pas simple de Thiago Silva. Pour le reste, il a juste eu à assurer sur des ballons en profondeur qu'il a gérés sans souci.

Marquinhos : Après un gros match à Marseille dans un rôle très axial, le Brésilien a largement confirmé dans une position de stoppeur droit qu'il découvrait avec le PSG. D'abord apparu sans réel opposant vu que Bamba n'existait pas, il va réellement prendre totalement la mesure de son adversaire au cours de la seconde période, le dominant dans pratiquement tous les duels grâce à sa vivacité et sa mobilité. Mais c'est surtout la partie offensive de sa prestation qui fut intéressante, le stoppeur droit se montrant particulièrement participatif dans le jeu avec une position souvent avancée qui a fait du bien à son équipe. S'il s'est parfois contenté de passes simples, il a tout de même régulièrement trouvé Meunier dans le couloir devant lui avec des angles de passes intéressants et il a porté le ballon avec à-propos à plusieurs reprises. Il frôle aussi l'ouverture du score sur une tête puissante mais pas cadrée. N'Soki l'a remplacé pour les dernières secondes, sans avoir d'impact si ce n'est de faire changer de poste Kehrer.

Thiago Silva : De retour dans le onze pratiquement un mois après son (énorme) match contre l'OL le 7 octobre, le capitaine a vite montré qu'il était prêt et affûté. Dans ce rôle de défenseur axial proche du libéro, on a revu en partie celui qui avait déjà brillé dans ce registre contre Angers à la mi-août. Parfait dans ses placements, très saignant dans ses interventions, il a largement contribué à couper les contres adverses le plus vite possible. Comme l'exige le poste, il va aussi faire quelques corrections quand ses deux stoppeurs étaient légèrement dépassés. Dans la relance, il a été moins entreprenant qu'il peut parfois l'être, malgré quelques tentatives longues en début de partie.

Kehrer : L'Allemand grapille du temps de jeu et c'est cette fois dans l'axe gauche qu'il a joué la plus grande partie de la rencontre. A l'image de ses partenaires, il s'est montré particulièrement inspiré défensivement et a empêché la plupart des contres lillois d'aller au bout même si Pépé a quand même réussi quelques jolis numéros. Dans les airs, il fut en revanche pratiquement intouchable, jusqu'à cette main malheureuse en toute fin de rencontre qui coûte un penalty au PSG. Dans la relance, il s'est d'abord contenté de jouer uniquement du pied gauche, donc de façon très simple, avant de s'émanciper et de proposer bien plus. Avec les deux pieds ou en en portant le ballon, il a tenté d'impulser des actions et a plutôt bien réussi dans cette tâche. Une bien belle performance à l'heure de faire les comptes, mais aussi cette main ennuyeuse qui pourrait lui coûter cher alors que ses récents matches le rapprochent sérieusement du onze de départ.

Meunier : Le Belge profite à fond de ce système à trois derrière pour jouer à un poste qu'il connaît parfaitement et cela se voit. Contrairement à Marseille, Di Maria lui a d'ailleurs offert un vrai soutien en début de rencontre en se positionnant plus près de lui, ce qui leur a souvent permis de combiner. Si l'entente n'a pas forcément perduré, le Belge s'est en tout cas souvent bien démarqué et retrouvé dans de bonnes positions de centre. Il a malheureusement eu assez peu de réussite, sans que cela soit forcément de sa faute vu que les intentions étaient régulièrement les bonnes. On l'aura aussi vu en très bonne position de frappe mais, comme la semaine passée, il ne va pas trouver le chemin des filets. Défensivement, il s'est mieux comporté que ce qu'il offre la plupart du temps dans une défense à quatre. Son positionnement plus haut lui permettant d'arriver lancé, il a pu réaliser plusieurs interceptions bien senties.

Bernat : Peut-être l'un des rares perdants du soir, à l'image de ce carton jaune qu'il concède pratiquement sur la première action où il est réellement impliqué. D'un point de vue défensif, il va d'ailleurs être en difficulté de façon très régulière face au très remuant Pépé. Concernant la partie offensive, il passe la majeure partie de sa première période en étant mal ou peu sollicité par ses partenaires et, malgré un mieux en début de seconde période, on retrouve cette utilisation peu convaincante de l'Espagnol par la suite. Celui-ci ne ne se rend pas non plus service en multipliant les touches de balle inutiles alors que le jeu ne l'impose pas. Au final, un gros volume de jeu mais pas grand chose de tranchant pour autant, et ce des deux côtés du terrain.

Verratti : Un match très tranquille pour le petit Italien, qui aura pu jouer à sa main face à des nordistes très regroupés mais peu agressifs, trouvant avec Draxler un partenaire constant pour construire le jeu et ressortir les ballons, à l’image de ce double une-deux à l’heure de jeu pour relancer un ballon compliqué quasiment au point de corner côté droit. Avec un PSG installé en nombre dans la moitié adverse, ses aptitudes dans le contre-pressing ont une nouvelle fois pu être mises en évidence, même si un tacle glissé mal maîtrisé sur Pépé lui vaudra son carton jaune hebdomadaire. Si le bloc très compact dans l’axe du LOSC a longtemps contraint l’ex de Pescara à privilégier Meunier qui, lui, se retrouvait souvent démarqué sur son côté, c’est bien sa liaison avec Neymar entre les lignes – une constante du jeu offensif parisien cette saison, quel que soit le système – qui permit à son équipe de prendre l’avantage alors que les lillois commençaient à accuser le coup physiquement après de longues minutes d’attaque-défense. Pour ponctuer une partition somme toute très classique, il convient cependant de souligner cette astucieuse « extra-passe » sous pression dans les 16m adverses pour Mbappé en fin de match, ce qui nous fait dire que si l’Italien est capable de garder sa lucidité dans de telles circonstances, ce n’est pas un verre de trop qui risque d’altérer ses facultés au volant.

Draxler : Ce que le jeu commande de faire, Draxler le fait. Titulaire surprise pour la deuxième semaine consécutive, l’international allemand a probablement été le meilleur parisien sur le pré, régalant les supporters par sa finesse technique exquise (on oserait presque dire zidanesque après un contrôle porte-manteau ou un passement de jambes dans le rond central) et, plus encore, sa justesse dans le jeu. Aligné cette fois au sein d’un double pivot en phase de construction à côté de Verratti (et non comme le relayeur très avancé qu’il était au Vélodrome), le joueur formé à Schalke va former un véritable tandem avec l’Italien, allant même jusqu’à le relayer à la première passe et lui offrant constamment une solution pour faire vivre le jeu et se sortir des (certes timides) pressions adverses. Une copie très propre, peut-être trop par moments, tant on aurait aimé que ses passes entre les lignes vers Neymar lors du temps fort parisien du début de deuxième période se reproduisent plus souvent, mais il était sans doute demandé aux milieux parisiens une grande précision pour garder la balle et mettre Lille dans son camp afin, par la suite, de les empêcher de développer leur jeu de contre-attaque. Comme face à Marseille, et c’est à souligner, le côté esthète de son jeu n’a pas empêché une réelle mise à disposition du collectif sans le ballon, pour le contre-pressing (situations où il a déjà montré des aptitudes l’an dernier) comme lors des phases de repli. Un match complet donc pour l’Allemand qui postule clairement à une place dans le onze parisien mardi.

Di Maria : On a longtemps affublé Thomas Müller du qualificatif de raumdeuter, ce type de joueur chasseur d’espaces indétectable pour l’adversaire car toujours capable de se positionner là où le nécessite son équipe, peut-être pourrait-on envisager d’en faire de même pour El Fideo, tant son rayon d’action semble large. Au lendemain de sa prolongation jusqu’en 2021 avec le club parisien, le natif de Rosario a démarré le match tambour battant, se proposant aussi bien collé à la ligne qu’en soutien de l’attaquant et réussissant pas moins de trois dribbles dans les cinq premières minutes. Si au fil des minutes, l’international argentin va légèrement perdre en influence et, plus fondamentalement, en précision dans les derniers mètres, ses renversements de jeu vers Bernat auraient pu déboucher sur des situations mieux exploitées, et ses passes cachées réalisées en fermant le pied au dernier moment pour répondre aux appels de Meunier ou Mbappé n’ont jamais vraiment été lues par les défenseurs nordistes. Sur le plan défensif, et alors qu’il occupait une position avancée quand Paris attaquait, c’est bien en tant que relayeur droit que le rosarino va s’attacher à se replier, pour maintenir une deuxième ligne défensive de trois, protégeant les cinq défenseurs. La rigueur qu’il affiche avec Draxler (deux ailiers de formation) pour récupérer la balle est aujourd’hui un impératif pour que cette équipe sans milieu de terrain puisse survivre.

Neymar : A boire et à manger dans le match du crack brésilien, pas toujours en réussite dans ses choix alors que le bloc lillois, particulièrement dense, avait pour mission de ne lui laisser aucune liberté. Bien que plusieurs fois trouvé en position favorable, l’ancien barcelonais va ainsi souvent s’enferrer dans des choix individuels, avec une réussite mitigée serait-on tenté de dire. Et pourtant, ce ne sont pas moins de 13 dribbles que Neymar réussira ce soir, son total le plus élevé de la saison et qui rappelle les matchs de l’an dernier où tout le poids de la création reposait sur ses épaules. A son actif notamment, de véritables numéros individuels dans la surface adverse comme dans le rond central, comme pour rappeler que rien n’est vraiment impossible pour un dribbleur de son genre. Toutefois, c’est bien dans un registre plus altruiste qu’il semble donner sa pleine dimension et sa relation avec Mbappé semble multiplier les potentialités de l’un et de l’autre, à l’instar de la première occasion parisienne du match à la 10ème minute pour mettre en position de frappe le Français, et bien évidemment de son but qui plie le match, avec cette fois l’ex-monegasque en point d’appui. Impliqué au pressing tout en étant relativement déchargé du repli (sans que cela se note trop négativement pour l’équipe qui compte un défenseur central en plus), le Brésilien sera attendu mardi, et la question de savoir si son association en pointe avec Mbappé sera reconduite mardi brûle désormais les lèvres de chaque observateur. En espérant pouvoir fredonner « Napoli ciao » à l’issue des 90 minutes au San Paolo.

Mbappé (le génie français) : Aligné en pointe, le natif de Bondy a une nouvelle fois montré une interprétation du poste très différente de celle d’Edinson Cavani. Pour le meilleur, avec une grande mobilité sur toute la largeur et dans la profondeur, des percussions individuelles (un penalty qui aurait pu être sifflé après une obstruction de Ballo-Touré, et deux percées nazariennes en partant depuis son camp, à la demi-heure de jeu et à l’entame du dernier quart d’heure) ainsi qu’une relation technique privilégiée avec son numéro 10. Et parfois, pour le pire. Difficile en effet de ne pas penser au Matador quand le centre parfait de Meunier ne trouva pas preneur juste avant la mi-temps, alors que le jeu de tête reste peut-être le principal axe de progression du génie français. Pourtant, Tuchel devra bien trancher alors que se profile un choix si peu évident mais qui risque de compter, et dans ce contexte, la superbe ouverture du score de l’ancien monégasque d’une frappe enroulée aussi soudaine qu’instinctive pourrait peser lourd.

NB : Co-écrit avec Matthieu Martinelli (joueurs offensifs)


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