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PSG/Monaco (1-1), l'analyse

Publié le mardi 7 octobre 2014 à 12:51
Ce PSG/Monaco aura montré un PSG pétillant offensivement mais inquiétant défensivement. Et toujours aussi irrégulier au cours d'un match.

La composition :

Laurent Blanc avait reconduit la même composition que contre Barcelone, remplaçant seulement Marquinhos par Camara, seul défenseur central valide du banc de touche. Au milieu, Pastore a de nouveau occupé un rôle très libre et plutôt axial.
L’entraîneur parisien fait donc le choix de maintenir la même équipe malgré la très grosse débauche d’énergie de mardi soir. Vu les solutions sur le banc au coup d’envoi, cela se comprend presque. Seuls Cabaye et Chantôme auraient pu prétendre à une place mais le milieu a été un point fort contre le Barça.

1ère mi-temps :

Une maîtrise qui s’étiole :

Le PSG commence bien le match, dans la lignée de ses meilleures périodes contre Barcelone. Les joueurs se trouvent bien et Pastore apporte une fraîcheur bienvenue à l’ensemble, tant par ses passes verticales que par sa technique. On est moins dans la gestion que d’habitude et on sent tout l’impact de Pastore dans cette volonté d’aller de l’avant plus vite que d’habitude, quitte à perdre la balle. Cette période très agréable pour le spectateur s’arrête plus ou moins avant la demi-heure de jeu, en ayant au final apporté assez peu d’occasions.

Monaco, sous l’eau au début, s’est mis petit à petit en place et a finalement décidé d’attendre les Parisiens dans leur propre camp avec deux lignes défensives compactes mais pas pressantes. Les Parisiens arrivent sans problème jusqu’aux 30/35m mais sont ensuite pris dans la toile monégasque. Et plus la mi-temps va passer, plus les Monégasques vont récupérer facilement le ballon, rééquilibrant au passage la possession de balle.

Paris déchiré sur les contres :

Ce qui choque aussi, c’est la capacité qu’ont les Monégasques à transpercer les lignes parisiennes une fois le ballon récupéré. Kondogbia enfonce littéralement le milieu parisien à plusieurs reprises et on ne compte pas le nombre de fois où les Parisiens se sont bêtement jetés pour tenter une improbable interception. La notion de pressing collectif et intelligent entrevue contre le Barça vole en éclat et on a parfois l’impression de voir une équipe qui ne veut qu’attaquer, négligeant les efforts pour défendre. Chacun presse à son tour sans aucune coordination et cela ressemble plus à une somme d’individualités qu’à un collectif.

C’est la première fois cette saison qu’on voit le PSG aussi désorganisé sur ce genre de phases. On avait souligné contre Lyon le très bon pressing de la 1ère mi-temps, il a été hier complètement absent et c’est ce qui a permis à Monaco de respirer. A chaque récupération de balle dans son camp, le PSG devait ensuite remonter tout le terrain pour finalement aller se perdre dans la toile monégasque. Avec un physique usé, c’est le pire scénario qui pouvait arriver.

Le PSG finit très mal sa mi-temps et Monaco aurait déjà pu mener à la pause s’ils avaient mieux exploité les erreurs parisiennes. Cela n’aurait pas forcément été mérité mais cela aurait pu arriver.

2ème mi-temps :

Moins d’axe, plus de jeu sur les côtés :

A la mi-temps, la sortie de Verratti oblige Blanc a à revoir ses plans. Il fait un choix offensif en relançant le dispositif de Caen, le 4-3-3 avec Pastore en pointe haute. Dans les faits, Lucas est en réalité sur la même ligne que Pastore mais l’idée est là. Avec ce dispositif et l’entrée de Bahebeck, le jeu va se rééquilibrer, utilisant moins l’axe pour les côtés. Et vu la configuration défensive monégasque, c’était plutôt bien vu. Bahebeck va beaucoup apporter dans son couloir, par des appels ou des centres (4 centres sur les 15 parisiens) et si Lucas est toujours en difficulté côté droit, l’utilisation de la largeur n’a plus été réservée au seul Maxwell.

On peut d’ailleurs souligner la différence d’impact entre le côté gauche et le côté droit. Autant Maxwell et Bahebeck ont amené plusieurs grosses situations, autant Lucas et Van der Wiel n’en ont amené pratiquement  aucune. Et ça se ressent côté monégasque puisque Kurzawa arrive à faire 7 centres à lui seul et s’offre une belle occasion tandis que Fabinho n’a pratiquement rien apporté, plus occupé à défendre. On notera aussi l’impact d’un joueur sur un côté : sur le but de Lucas, Bahebeck est passé à droite et arrive tout de suite à faire la différence, ce que Lucas n’a que trop rarement réussi.

Dans la bonne entrée de Bahebeck, il faut souligner le rôle de Pastore. Javier est un joueur à la vision du jeu très au-dessus de la moyenne et Bahebeck un joueur d’espace. Les deux se sont logiquement très bien entendus et on retrouve sur le but tout ce qui a fait leur force. Un bon appel de Bahebeck (prends des cours Lucas…), une passe en profondeur parfaite et deux lignes monégasques effacées sur une action simple mais bien coordonnée entre un milieu et un attaquant. On avait vu les prémices de cette complémentarité entre les deux joueurs à Caen, on l’a revue contre Monaco, ce n’est plus un hasard, les profils collent très bien et les joueurs se comprennent.

Un changement logique de physionomie après le but :

Pendant les 20/25 minutes après la mi-temps, le PSG arrive à retrouver l’allant du début du match. Malgré un léger creux vers l’heure de jeu et quelques alertes sur des contres, l’ouverture du score est logique mais elle marque aussi la fin d’un temps fort parisien, symbolisée par la sortie de Javier Pastore (nous reviendrons sur ce changement dans un autre article).

Monaco est alors obligé de sortir de son camp et reprend le match en main, à la manière de ce qu’ils ont fait en fin de première période. Et, pendant ces 20 minutes finales, le nombre d’occasions est tout simplement nul. Il y a vaguement des opportunités mais c’est tout. Et c’est bien là tout l’aspect cruel du match. Paris est cuit et n’a plus de possibilités de marquer, c’est un fait. Mais si l’AS Monaco a eu des occasions avant l’ouverture du score, elle n’en a plus eu après, rendant encore plus cruelle l’égalisation. Même le but n'est pas une occasion !

Arrive le dernier problème du PSG, Monaco a le ballon et pousse mais Paris ne joue ni les contres ni la possession, coincé entre l’envie de ne pas prendre de but et des limites physiques bien visibles qui empêchent de jouer.

Un physique ravagé :

Sur les 20 dernières minutes, il y a un élément clé à prendre en compte, la fatigue. Les Parisiens sont indiscutablement plus fatigués que les Monégasques. Un joueur comme Lucas est par exemple cuit mais il n’y a personne sur le banc pouvant le remplacer si l’on veut jouer des contres, le but avoué en sortant Pastore plutôt que Lucas.

On peut noter au passage les différences de forme entre Parisiens et Monégasques. Là où les Parisiens ont joué sur leurs pics de forme au début des deux mi-temps, les Monégasques ont été très constants tout au long du match, accélérant même sur la fin quand le score le demandait.

Après des fins de match très douloureuses contre Lyon ou Barcelone, le scénario s’est donc encore reproduit et, alors qu’on est au quart du championnat, le PSG est donc toujours dans l’incapacité physique de faire un match complet.

 

En conclusion, ce match est effectivement « frustrant » comme l’ont dit pas mal de joueurs. Si le PSG a été en dessous de ses productions habituelles d’un point de vue défensif, il a proposé des périodes de jeu réjouissantes et des phases de jeu qui sortent un peu de l’ordinaire, l’impact de Pastore se faisant réellement sentir à ce niveau-là. On pourra par contre regretter, une nouvelle fois, le déficit physique et le manque d’implication en championnat, à l’image de cette désorganisation défensive très présente.


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